« Ma mission est la direction et la construction d'orchestre »

Gergely Madaras
​​​​​​​C'est vers 2018 que mon amie Kati et moi-même avons visité l'Académie Liszt pour écouter un concert de la Société philharmonique de Budapest sous la direction de Gergely Madaras. Un très jeune chef d'orchestre enthousiaste s'est présenté et nous a immédiatement accrochés : il a fait une courte introduction intéressante et pleine d'humour avant le programme, qu'il a ensuite dirigé avec le même enthousiasme. Nous avons aimé ce qu'il a fait et comment il l'a fait. Depuis, nous nous sommes dits qu'il fallait que nous l'entendions à nouveau un jour. Nous avons fini par suivre son travail via medici.tv, mais nous ne l'avons rencontré en personne que six ou sept ans plus tard, en juillet de cette année, alors qu'il préparait le concert Jonathan Tetelman, ténor américain, avec l'orchestre de l'Opéra Nationale Hongroise sur l'île Margaret. Nous avons fait connaissance dans la salle de répétition, en profitant de la pause, et j’avais déjà été impressionnée par la gentillesse et la franchise avec lesquelles il m’a accueillie, moi, une parfaite étrangère. Nous pouvons maintenant lui parler d'un autre événement important : l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège, dont Madaras est le directeur musical depuis six ans, a donné son premier concert en Hongrie - dans trois lieux : à Budapest à l'Académie Liszt, à Veszprém au Hangvilla et à Pécs au Centre Kodály.

Opéras : le Pirate de Bellini en version de concert sur la scène de Budapest (1)

Bellini Pirate
Au cours de sa brève carrière, Bellini n’en composa pas moins de onze opéras, dont deux continuent à occuper le devant de la scène : la Norma et la Somnambule. Moins connu est son troisième opéra, Le Pirate (Il Pirata) créé en 1827 à la Scala de Milan. Opera séria en deux actes sur un livret de Felice Romani d’après Bertram, pièce de Charles Robert Maturin représentée à Londres en 1816. Ce fut, dit-on, un triomphe, le premier grand succès du compositeur. Se présentant comme l'archétype de l'opéra romantique, l'œuvre fut jouée jusqu'à la fin du XIXe siècle avant de tomber dans l'oubli. (Pour n’être reprise qu’en 1935 pour le centenaire de sa mort, puis par Maria Callas dans les années cinquante).

En création hongroise : la Messa per Rossini, hommage de Verdi à la mémoire de son compatriote défunt  (1)

Rossini
ne anecdote méconnue qui vaut la peine d’être relatée : peu après la mort de Rossini, Verdi invita les douze compositeurs italiens les plus en vue de l’époque à participer à l'écriture d'une messe à la mémoire du musicien disparu. Elle devait être donnée pour le premier anniversaire du décès de Rossini le 13 novembre 1869 au Liceo musicale de Bologne. La composition en fut achevée au cours de l'été 1869, mais l'audition dut être annulée en raison d’obstacles d’ordre politique. Le manuscrit est ensuite tombé dans l'oubli et ce n’est qu’un siècle plus tard que le musicologue américain David Risen le redécouvrit, suivi d’une création donnée en 1988 à Stuttgart sous la direction d’Helmut Rilling, reprise quinze années plus tard à Londres. Telle est l’œuvre qui était inscrite à Budapest au programme en cette soirée de la Toussaint.

Roberto Benzi à Budapest dans un concert associant Rossini, Mozart et Schubert (1)

Benzi
Vous vous souvenez ? Enfant prodige, il dirigeait son premier concert à six ans. Il étudia ensuite avec André Cluytens, et dirigea, en tant que chef, à partir de 11 ans : Roberto Benzi. Par la suite directeur musical de l’Orchestre Bordeaux Aquitaine de 1972 à 1987 avant de se produire à la tête des formations les plus prestigieuses. Pour l’accompagner, dans un programme associant Mozart, Schubert et Rossini, la pianiste Isabelle Oehmichen. Issue d’une famille de mélomanes, Isabelle Oehmichen, qui se destinait au départ à la danse, remporta en 1989 le Premier prix du concours international Milosz Magin avant de se produire quatre ans plus tard à la Fondation Cziffra devant le pianiste hongrois qui déclara à son propos : „Ce n’est pas seulement une pianiste, mais une musicienne. Il faut faire quelque chose avec elle”. Voilà qui est fait, Isabelle Oehmichen ayant figuré depuis parmi les animatrices de la Fondation et se produisant régulièrement en concert, notamment en Hongrie, pays avec lequel elle a de nombreuses attaches (y animant un master de formation chaque été). Au programme : Rossini ouverture du Barbier de Séville, Mozart 12e concerto K 414, Schubert 5e symphonie. Le tout accompagné par l’Orchestre symphonique Monárchia de Budapest.

Un hôte de marque sur la scène de Budapest : l’altiste Maxim Rysanov dans un programme Schubert-Mendelssohn (1)

Rysanov
L’altiste d’origine ukrainienne, installé à Londres, Maxim Rysanov est unanimement considéré par la critique comme un véritable phénomène. Certains allant jusqu’à le qualifier de „prince de l’alto”, voire de „nouveau Paganini”. Jugement qui pourrait paraître a priori quelque peu excessif, néanmoins confirmé par les nombreux prix que le jeune altiste (et chef d’orchestre) a remportés jusqu’ici, tel le Gramophone Award en 2008 (2). Formé à Moscou puis à la Guildhal School de Londres, dont il remporta en 2000 la médaille d’or, Rysanov se produit régulièrement sur la scène internationale, notamment invité par les membres de l’Orchestre du Festival de Budapest. Jouant sur un instrument conçu en 1780 par le luthier italien Giuseppe Guadagnini, Maxim Rysanov était accompagné ce soir par l’Ensemble de Cordes de Budapest (Budapesti Vonósok). Au programme : de Schubert le Quartettsatz D 703 et la sonate Arpeggione D 821 (transcription), de Mendelssohn, l’Octuor à cordes op. 20.