Pierre Waline

Pierre
Waline
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Chef de rubrique Musique

Opéras : le Pirate de Bellini en version de concert sur la scène de Budapest (1)

Bellini Pirate
Au cours de sa brève carrière, Bellini n’en composa pas moins de onze opéras, dont deux continuent à occuper le devant de la scène : la Norma et la Somnambule. Moins connu est son troisième opéra, Le Pirate (Il Pirata) créé en 1827 à la Scala de Milan. Opera séria en deux actes sur un livret de Felice Romani d’après Bertram, pièce de Charles Robert Maturin représentée à Londres en 1816. Ce fut, dit-on, un triomphe, le premier grand succès du compositeur. Se présentant comme l'archétype de l'opéra romantique, l'œuvre fut jouée jusqu'à la fin du XIXe siècle avant de tomber dans l'oubli. (Pour n’être reprise qu’en 1935 pour le centenaire de sa mort, puis par Maria Callas dans les années cinquante).

En création hongroise : la Messa per Rossini, hommage de Verdi à la mémoire de son compatriote défunt  (1)

Rossini
ne anecdote méconnue qui vaut la peine d’être relatée : peu après la mort de Rossini, Verdi invita les douze compositeurs italiens les plus en vue de l’époque à participer à l'écriture d'une messe à la mémoire du musicien disparu. Elle devait être donnée pour le premier anniversaire du décès de Rossini le 13 novembre 1869 au Liceo musicale de Bologne. La composition en fut achevée au cours de l'été 1869, mais l'audition dut être annulée en raison d’obstacles d’ordre politique. Le manuscrit est ensuite tombé dans l'oubli et ce n’est qu’un siècle plus tard que le musicologue américain David Risen le redécouvrit, suivi d’une création donnée en 1988 à Stuttgart sous la direction d’Helmut Rilling, reprise quinze années plus tard à Londres. Telle est l’œuvre qui était inscrite à Budapest au programme en cette soirée de la Toussaint.

Roberto Benzi à Budapest dans un concert associant Rossini, Mozart et Schubert (1)

Benzi
Vous vous souvenez ? Enfant prodige, il dirigeait son premier concert à six ans. Il étudia ensuite avec André Cluytens, et dirigea, en tant que chef, à partir de 11 ans : Roberto Benzi. Par la suite directeur musical de l’Orchestre Bordeaux Aquitaine de 1972 à 1987 avant de se produire à la tête des formations les plus prestigieuses. Pour l’accompagner, dans un programme associant Mozart, Schubert et Rossini, la pianiste Isabelle Oehmichen. Issue d’une famille de mélomanes, Isabelle Oehmichen, qui se destinait au départ à la danse, remporta en 1989 le Premier prix du concours international Milosz Magin avant de se produire quatre ans plus tard à la Fondation Cziffra devant le pianiste hongrois qui déclara à son propos : „Ce n’est pas seulement une pianiste, mais une musicienne. Il faut faire quelque chose avec elle”. Voilà qui est fait, Isabelle Oehmichen ayant figuré depuis parmi les animatrices de la Fondation et se produisant régulièrement en concert, notamment en Hongrie, pays avec lequel elle a de nombreuses attaches (y animant un master de formation chaque été). Au programme : Rossini ouverture du Barbier de Séville, Mozart 12e concerto K 414, Schubert 5e symphonie. Le tout accompagné par l’Orchestre symphonique Monárchia de Budapest.

Un hôte de marque sur la scène de Budapest : l’altiste Maxim Rysanov dans un programme Schubert-Mendelssohn (1)

Rysanov
L’altiste d’origine ukrainienne, installé à Londres, Maxim Rysanov est unanimement considéré par la critique comme un véritable phénomène. Certains allant jusqu’à le qualifier de „prince de l’alto”, voire de „nouveau Paganini”. Jugement qui pourrait paraître a priori quelque peu excessif, néanmoins confirmé par les nombreux prix que le jeune altiste (et chef d’orchestre) a remportés jusqu’ici, tel le Gramophone Award en 2008 (2). Formé à Moscou puis à la Guildhal School de Londres, dont il remporta en 2000 la médaille d’or, Rysanov se produit régulièrement sur la scène internationale, notamment invité par les membres de l’Orchestre du Festival de Budapest. Jouant sur un instrument conçu en 1780 par le luthier italien Giuseppe Guadagnini, Maxim Rysanov était accompagné ce soir par l’Ensemble de Cordes de Budapest (Budapesti Vonósok). Au programme : de Schubert le Quartettsatz D 703 et la sonate Arpeggione D 821 (transcription), de Mendelssohn, l’Octuor à cordes op. 20.

Un Mendelssohn inédit sous la baguette du jeune chef Gergely Madaras (1)

Madaras Dániel
Bien connu des habitués de la chaîne Mezzo, le jeune chef hongrois Gergely Madaras (40 ans) est depuis 2019 à la tête de l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège après avoir dirigé l’Orchestre de Dijon Bourgogne. Titulaire d’un Prix spécial remporté au concours de Besançon, Madaras est régulièrement invité à diriger de nombreux orchestres en Europe et en Hongrie. Tel était le cas ce soir où il était placé à la tête de l’Orchestre symphonique de la Radio hongroise dans un concert donné à l’Académie de Musique (Zeneakadémia) de Budapest. Au programme Félix Mendelssohn.

Le Barbier de Séville au Théâtre Erkel

Barbier de Séville
Froidement accueillie dans un premier temps, la pièce de Beaumarchais, moyennant quelques coupes et remaniements, se tailla un vif succès dès sa seconde représentation le 26 février 1775 (1). Dès lors, plusieurs compositeurs s’emparèrent du livret pour en réaliser un opéra. Le plus connu fut celui donné par Paisiello le 26 septembre 1782 à Saint-Petersbourg. Connaissant un large succès, l’opéra de Paisiello fut aussitôt donné dans de nombreuses villes, notamment à Vienne où la pièce connut près de cent représentations de 1783 à 1804.

Iván Fischer, messager de Paix à travers la musique

Fischer Ivan
Une tradition déjà bien ancrée à laquelle nous ont habitués le chef hongrois Iván Fischer et ses musiciens de l´Orchestre du Festival : la tenue en chaque fin du mois de juin d´un grand concert dansant sur la place des Héros de Budapest pour célébrer l´été. Concerts associant dans la danse des jeunes issus de milieux divers, généralement parmi les plus défavorisés.

Budapest, reprise d’un opéra inédit : Fra Diavolo de Daniel Auber

Fra Diavolo
Créé à l’Opéra-comique (salle Ventadour) en janvier 1830, Fra Diavolo, ou L'hôtellerie de Terracine est un opéra-comique en trois actes de Daniel Esprit Auber sur un livret d’Eugène Scribe. Constituant l’un des opéras comiques les plus populaires du XIXe siècle (plus de 900 représentations, „l’œuvre la plus couronnée de succès dans son genre avant l’arrivée d’Offenbach”- Hugh MacDonald), il fut traduit dans de nombreuses langues. Il s’inspire, de façon romancée, d’un personnage ayant réellement existé : Michele Pezza, dit „Frère Diable” (Fra Diavolo) né à Itri en Italie et mort pendu le 11 novembre 1806 à Naples, qui fut l'un des chefs insurgés napolitains contre l'armée de Napoléon.

Concerts : Renaud Capuçon de retour sur la scène de Budapest (Schumann, Dvořák)

Capucon
Il est inutile de le présenter, tant sa réputation n’est plus à faire. A la tête de deux festivals prestigieux (Sommets musicaux de Gstaad, Festival de Pâques d’Aix-en-Provence), Renaud Capuçon figure sans conteste parmi les violonistes les plus en vue de notre temps. Jouant sur un violon Guarneri qui appartint jadis à Isaac Stern, Renaud Capuçon sait tirer de son instrument des sons particuliers dont il a le secret. Violoniste, mais également chef. Tel est le double rôle qu’il a tenu lors d’un concert donné récemment à Budapest à la tête de l’Orchestre symphonique de la Radio hongroise dans le concerto de Schumann et la Huitième symphonie de Dvořák. Le cadre : l’Académie de Musique (Zeneakadémia). Un habitué, bien connu du public hongrois devant lequel il s’est déjà produit à plusieurs reprises par le passé.