Pierre Waline

Pierre
Waline
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Chef de rubrique Musique

Hongrie : une ville qui vaut bien une messe…

GYőr
Győr {pron. „Dieure”} ou Raab en allemand, sixième ville de Hongrie (130 000 habitants) située en amont de Budapest sur la route de Vienne, est surtout connue et appréciée pour ses monuments baroques. A son nom se rattache celui d’un musicien hongrois, le plus en vue - probablement le seul - de son époque (XVIIIe siècle), pratiquement tombé dans l’oubli de nos jours : Benedek Istvánffy. (2)  

Concerts du Nouvel An : après Vienne, Budapest célèbre la Nouvelle Année en musique

Nouvel An
C’est une tradition bien établie : chaque année, les Viennois célèbrent la Nouvelle Année au rythme des valses, marches et polkas dans un concert donné par les membres de la Philharmonie. Cette année, pour sa 67e édition, c’est à Riccardo Muti que revenait l’honneur d’animer le concert (pour la 7e fois) lors d’une matinée retransmise sur toutes les chaînes depuis la merveilleuse salle richement décorée du Muzikverein. Un concert que nous ne sommes pas prêts d’oublier.

Mozart, Haydn et Schubert  au rendez-vous pour célébrer les 92 ans du violoncelliste Károly Botvay

Károly Botvay
Il fonda en 1977 l’Ensemble de Cordes de Budapest (Budapesti Vonósok), l’une des formations les plus anciennes et les plus en vue de la capitale. Son nom : Károly Botvay, violoncelliste, professeur émérite à l’Académie de Musique qui fête cette année ses 92 ans. En son honneur, les membres de la formation ont décidé de monter un concert, occasion de les réentendre dans un programme réunissant Haydn, Mozart et Schubert. Concert donné dans la grande salle de l’Académie de Musique (Zeneakadémia). De Mozart, la symphonie KV 129 (17e) en sol majeur, de Haydn le premier concerto pour violoncelle en do majeur et de Schubert, le quintette à cordes D 956 (version orchestrée). En soliste dans le concerto de Haydn : Péter Somodari, ancien membre de la formation, violoncelliste solo à la Philharmonie de Vienne. L’ensemble étant emmené par son premier violon János Pilz.

„Noël baroque”, concert donné en l’église de l’Université (Magnificat, Pastorales)

Magnificat
Composé entre 1728 et 1731 pour la Fête de la Visitation, le Magnificat en ré de Bach (1685-1750) figure parmi les œuvres les plus marquantes du maître de Leipzig. Moins connu, voire pratiquement méconnu est le „Magnificat primi toni” de son aîné, Dietrich Buxtehude (1637-1707), œuvre pour orgue composée en 1675. Pièce qui demeura longtemps confinée dans les archives avant de n’en être ressortie qu’au siècle dernier.

Le ténor Cyrille Dubois invité d’honneur sur la scène de Budapest

Dubois
​​​​​​​J’avoue avoir jusqu’ici ignoré son nom. Et pourtant, le ténor Cyrille Dubois (40 ans) s’est déjà taillé une belle réputation. Sorti Premier Prix du Conservatoire avec la mention „très bien”, Cyrille Dubois, tout aussi familier avec le répertoire baroque que dans le répertoire contemporain, est un invité régulier sur les grandes scènes internationales. Tel était le cas ce soir à Budapest dans un concert regroupant non moins de dix compositeurs de notre répertoire baroque, monté avec le concours du Centre de Musique baroque de Versailles.

Opéras : le Pirate de Bellini en version de concert sur la scène de Budapest (1)

Bellini Pirate
Au cours de sa brève carrière, Bellini n’en composa pas moins de onze opéras, dont deux continuent à occuper le devant de la scène : la Norma et la Somnambule. Moins connu est son troisième opéra, Le Pirate (Il Pirata) créé en 1827 à la Scala de Milan. Opera séria en deux actes sur un livret de Felice Romani d’après Bertram, pièce de Charles Robert Maturin représentée à Londres en 1816. Ce fut, dit-on, un triomphe, le premier grand succès du compositeur. Se présentant comme l'archétype de l'opéra romantique, l'œuvre fut jouée jusqu'à la fin du XIXe siècle avant de tomber dans l'oubli. (Pour n’être reprise qu’en 1935 pour le centenaire de sa mort, puis par Maria Callas dans les années cinquante).

En création hongroise : la Messa per Rossini, hommage de Verdi à la mémoire de son compatriote défunt  (1)

Rossini
ne anecdote méconnue qui vaut la peine d’être relatée : peu après la mort de Rossini, Verdi invita les douze compositeurs italiens les plus en vue de l’époque à participer à l'écriture d'une messe à la mémoire du musicien disparu. Elle devait être donnée pour le premier anniversaire du décès de Rossini le 13 novembre 1869 au Liceo musicale de Bologne. La composition en fut achevée au cours de l'été 1869, mais l'audition dut être annulée en raison d’obstacles d’ordre politique. Le manuscrit est ensuite tombé dans l'oubli et ce n’est qu’un siècle plus tard que le musicologue américain David Risen le redécouvrit, suivi d’une création donnée en 1988 à Stuttgart sous la direction d’Helmut Rilling, reprise quinze années plus tard à Londres. Telle est l’œuvre qui était inscrite à Budapest au programme en cette soirée de la Toussaint.

Roberto Benzi à Budapest dans un concert associant Rossini, Mozart et Schubert (1)

Benzi
Vous vous souvenez ? Enfant prodige, il dirigeait son premier concert à six ans. Il étudia ensuite avec André Cluytens, et dirigea, en tant que chef, à partir de 11 ans : Roberto Benzi. Par la suite directeur musical de l’Orchestre Bordeaux Aquitaine de 1972 à 1987 avant de se produire à la tête des formations les plus prestigieuses. Pour l’accompagner, dans un programme associant Mozart, Schubert et Rossini, la pianiste Isabelle Oehmichen. Issue d’une famille de mélomanes, Isabelle Oehmichen, qui se destinait au départ à la danse, remporta en 1989 le Premier prix du concours international Milosz Magin avant de se produire quatre ans plus tard à la Fondation Cziffra devant le pianiste hongrois qui déclara à son propos : „Ce n’est pas seulement une pianiste, mais une musicienne. Il faut faire quelque chose avec elle”. Voilà qui est fait, Isabelle Oehmichen ayant figuré depuis parmi les animatrices de la Fondation et se produisant régulièrement en concert, notamment en Hongrie, pays avec lequel elle a de nombreuses attaches (y animant un master de formation chaque été). Au programme : Rossini ouverture du Barbier de Séville, Mozart 12e concerto K 414, Schubert 5e symphonie. Le tout accompagné par l’Orchestre symphonique Monárchia de Budapest.

Un hôte de marque sur la scène de Budapest : l’altiste Maxim Rysanov dans un programme Schubert-Mendelssohn (1)

Rysanov
L’altiste d’origine ukrainienne, installé à Londres, Maxim Rysanov est unanimement considéré par la critique comme un véritable phénomène. Certains allant jusqu’à le qualifier de „prince de l’alto”, voire de „nouveau Paganini”. Jugement qui pourrait paraître a priori quelque peu excessif, néanmoins confirmé par les nombreux prix que le jeune altiste (et chef d’orchestre) a remportés jusqu’ici, tel le Gramophone Award en 2008 (2). Formé à Moscou puis à la Guildhal School de Londres, dont il remporta en 2000 la médaille d’or, Rysanov se produit régulièrement sur la scène internationale, notamment invité par les membres de l’Orchestre du Festival de Budapest. Jouant sur un instrument conçu en 1780 par le luthier italien Giuseppe Guadagnini, Maxim Rysanov était accompagné ce soir par l’Ensemble de Cordes de Budapest (Budapesti Vonósok). Au programme : de Schubert le Quartettsatz D 703 et la sonate Arpeggione D 821 (transcription), de Mendelssohn, l’Octuor à cordes op. 20.