Depuis son arrivée au pouvoir en 2010, le premier ministre Viktor Orbán a considérablement renforcé le contrôle de l'État dans le domaine de la culture, des médias et de la liberté académique. L'université d'art dramatique et cinématographique de Budapest (Színház- és Filmművészeti Egyetem – SZFE) est à l'intersection de ces trois domaines et, depuis le début du mois de septembre, un projet de mise sous tutelle fait débat. En effet, l'université fondée il y a 155 ans est désormais la propriété d'une fondation privée et le gouvernement a désigné le Conseil d'administration sans prendre en compte les noms proposés par l'université. Cette décision prive la direction de l'université d'un droit de regard sur toutes les questions de budget, d'organisation et de gestion du personnel. De plus, parmi les personnes nommées au CA se trouvent des personnes n'ayant aucun rapport avec la culture. Cela fait donc plus d'un mois que des initiatives s'organisent autour d'une revendication commune : la défense de la liberté culturelle, académique, médiatique, en somme la liberté d'expression et l'autonomie universitaire.