Pierre Waline

Pierre
Waline
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Chef de rubrique Musique

La Traviata à l’Opéra de Budapest: une production pour le moins surprenante...

Pour cette production de la Traviata, cinq représentations étaient données d’affilée, toutes à guichet fermé. Le rôle-titre (Violetta) étant partagé entre la jeune soprano ukrainienne Tetiana Zhuravel et la Hongroise Erika Miklósa. C’est cette dernière qui tenait le rôle dans la représentation à laquelle il nous a été donné d’assister. Très appréciée du public hongrois, Erika Miklósa jouit par ailleurs d’une solide réputation au plan international, disposant de références telles que les opéras de Paris, Londres, Vienne et New-York (1). Donner aujourd’hui la Traviata, probablement l’opéra le plus joué de Verdi (2), constitue une gageure pour qui se souvient des Violetta incarnées par des noms prestigieux tels que Maria Callas, Renata Scotto, Ileana Cotrubas, Anna Netrebko et tant d’autres. Qu’en fut-il, donc?

L’Italienne à Alger en première à l’Opéra de Budapest: un bain de jouvence roboratif

Toujours la même histoire. Une belle captive livrée par des pirates à un pacha lassé de son épouse, en mal de se procurer une nouvelle âme sœur. Et, comme par hasard, la belle de retrouver là son amant, esclave du pacha. Ledit esclave que le pacha entend pousser dans les bras de sa malheureuse épouse pour s’en débarrasser. Suit une cascade de péripéties débouchant sur une mascarade destinée à neutraliser l’attention du pacha: intronisé dans l’ordre italien des „papatacci”, celui-ci ne remarque pas que, pendant ce temps, le couple amoureux s’est envolé. Résigné, le pacha retourne trouver consolation dans les bras de son épouse. Bref, tout finit bien! La captive: Isabella, femme de fort caractère; son amant: Lindoro; le pacha: Mustafa, bey d’Alger, tout aussi follement amoureux d’Isabella que sot et grotesque; son épouse: Elvira.

Une première française à l’Opéra de Budapest: Les Huguenots de Meyerbeer

Curieux personnage que ce Meyerbeer. L’un des compositeurs tout à la fois les plus contestés et les plus populaires de son époque. Voué aux gémonies par Mendelssohn et Schumann, porté aux nues par Liszt et Berlioz. Admirateur et ami de son contemporain Rossini, condisciple de Carl Maria von Weber (1), on dit qu’il inspira entre autres Wagner qui ne se priva pourtant pas de l’éreinter non sans une virulente pointe d’antisémitisme. Même ses critiques les plus déchaînés ne furent pas totalement exempts de louanges à son égard, tel Schumann qui, tout en considérant Les Huguenots comme une pitoyable médiocrité, n’hésita pourtant pas à exprimer son admiration pour tel passage (Duo de la Saint-Barthélémy, également envié par Berlioz). Allez donc savoir!

Budapest: quand tourisme et culture font bon ménage

Conférence de presse ART MARKET 2017 Il est désormais devenu un lieu commun de citer Budapest comme l’une des villes d’Europe les plus en vogue auprès des touristes. Centre touristique, certes, mais aussi centre culturel. Il nous suffira de mentionner sa bonne demi-douzaine d’orchestres de stature internationale, dont l’Orchestre du Festival d’Iván Fischer (BFZ) considéré comme l’une des meilleures formations au monde. Orchestres se produisant dans au moins autant de salles, dont le merveilleux auditorium du Palais des Arts (Müpa), équivalent, toutes proportions gardées, de notre Philharmonie. Sans parler de sa vie théâtrale servie par des troupes de haut niveau. Ni même de son Opéra qui offre désormais des productions de qualité, au demeurant très appréciées des visiteurs étrangers de passage.

Un Don Juan audacieusement rajeuni sur la scène de Budapest: fraîcheur et séduction

Suite aux éloges particulièrement chaleureux parus dans la presse américaine, qualifiant la production de „brillante, merveilleuse et rafraîchissante” et la mise en scène de… captivante, créative et audacieuse.” (New York Times), nous pouvions nous attendre à vivre ce soir un véritable événement qui fera date. Tel fut le cas.

Johann Strauss de retour sur les bords du Danube

Le Baron tzigane au Théâtre Erkel Lors d’une visite qu’il effectua à Budapest au cours de l’hiver 1883, Johann Strauss y rencontra l’écrivain hongrois Mór Jokai qui venait de publier une nouvelle intitulée Szaffi. Œuvre romanesque et pittoresque à souhait, sur fond de lutte contre l’occupant turc. L’œuvre plut au compositeur viennois qui décida d’en faire une opérette (encouragé pour ce faire par Liszt). Pour en réaliser le livret, le choix se porta sur le journaliste viennois Ignaz Schnitzer, entre autres traducteur du poète Sándor Petőfi.

Mozart et Beethoven réunis pour notre plaisir au Palais des Arts de Budapest

Mozart, Beethoven! Avec Bach, deux des trois plus grands noms de toute l’Histoire de la musique. Et pourtant.... On sait que les deux hommes se rencontrèrent à Vienne au printemps de 1787. Beethoven, encore âgé de seize ans, rendant visite à son aîné de quinze ans, alors au faîte de sa gloire. Contrairement à ce qui est probablement une légende, selon laquelle Mozart aurait déclaré „Faites attention à celui-là, car il fera parler de lui dans le monde”, la rencontre semble être plutôt tombée à plat. Mozart n’ayant vraisemblablement porté qu’une attention distraite au jeu du jeune Beethoven. Mais n’oublions pas que Beethoven, pianiste et improvisateur hors du commun, n’avait encore rien composé (1). Quant à Mozart, nombreux étaient ces petits génies que l’on n’avait cessé de lui présenter, ce qui finissait par le lasser, voire avait le don de l’agacer. Gardant mauvais souvenir des exhibitions auxquelles son père l’avait contraint dès son plus jeune âge, Mozart avait les enfants prodiges en horreur. Donc, rien... Mozart ne cherchant pas à revoir le jeune Ludwig qui, pourtant, avait merveilleusement improvisé devant lui au piano.

Marathon Brahms

Journée de concerts non stop au Palais des Arts (Müpa) de Budapest On évoque parfois, dans le monde de la musique, les „trois grands «B», à savoir Bach, Beethoven et Brahms”. Jugement flatteur vis-à-vis de Brahms qui était d’ailleurs le premier à s’insurger quand on le qualifiait de „successeur de Beethoven”. Ce qui n’empêche que, si effectivement ses deux illustres prédécesseurs, géants de la musique, revêtent une autre dimension, on peut malgré tout ranger sans hésitation Brahms parmi les plus grands. Après avoir, pour nous en tenir aux „géants”, consacré des journées à Bach, Beethoven et Mozart, il était donc normal que Brahms figurât au programme de ces marathons musicaux organisés chaque année à Budapest. D’autant que les Hongrois le doivent bien à l’auteur des célèbres danses hongroises.

Robert Schumann, Félix Mendelssohn: deux amis associés dans une même soirée à Budapest

Avec son concerto pour piano en La majeur et son merveilleux quintette avec piano en Mi bémol majeur, la Quatrième symphonie de Robert Schumann constitue sans doute l’une des œuvres majeures du compositeur. Par contre peu connue du public et peu jouée, la Première Nuit de Walpurgis constitue de même l’une des œuvres maîtresses de Félix Mendelssohn. Schumann-Mendelssohn, deux compositeurs liés par une profonde amitié. Il était donc bienvenu de les associer dans un même concert auquel étaient inscrites ces deux œuvres. Un rapprochement qui avait déjà été réalisé lors d’un mémorable marathon dont nous avons ici rendu compte (1). Mendelssohn qui fut même parrain d’une des filles du couple Schumann. Une amitié malheureusement interrompue par la mort prématurée de Mendelssohn, à 36 ans.