„La Senna Festeggiante” à l´Académie de musique de Budapest
De l´auteur des Quatre Saisons, on retient généralement ses œuvres concertantes, des œuvres religieuses et, tout au plus, quelques opéras. Ce que l´on sait moins est qu´il composa également des sérénades. Sorte d´intermédiaire entre la cantate, l´oratorio et l´opéra, la sérénade était un genre nouveau apparu au milieu du XVIIème siècle en Italie, puis à Vienne, genre qui connut alors une grande vogue. Il s´agissait d´œuvres de circonstance données à l´occasion de grands événements. Elles étaient généralement écrites pour orchestre, continuo et solistes en nombre réduit, ces derniers représentant des figures allégoriques. Vivaldi en composa huit, dont trois nous sont restées. Telle la „Seine en Fête” („La Senna Festeggiante”) donnée ce soir. Autre originalité : elle fut composée à la gloire du jeune roi Louis XV pour célébrer les excellentes relations qui régnaient alors entre Venise et la France et fut donnée à l´occasion de la réception du nouvel ambassadeur de France à Venise (novembre 1726). Bref, la diplomatie par la musique ! (2) Mais au-delà, Vivaldi avait probablement une autre motivation. Parvenu au faîte de sa gloire en ces années 1720, ses compositions étaient jouées un peu partout en Europe, tels nos „tubes” actuels, notamment et surtout à Paris où elles connurent un vif succès. Il aurait alors souhaité par ce geste nous rendre la politesse.