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La Reine Bicyclette :
entre amour inconditionnel du vélo à travers les âges, objet de luttes sociales, politiques et écologiques
Le cycle Cinéma A corps perdu organisé par l'Institut français de Budapest nous présentait le documentaire de Laurent Védrine sur la fabuleuse épopée de la bicyclette au cours des siècles derniers.
La reine bicyclette (2013) nous raconte l'histoire du vélo en France. Réservé à une élite lors de sa création, ce véhicule pas comme les autres s'est démocratisé avec la révolution industrielle et le premier tour de France en 1903. A la fois objet utilitaire pour les travailleurs, permettant l'émancipation des femmes, traversant les luttes sociales et politiques du XXe siècle, la « petite reine », symbole aujourd'hui de liberté, d'universalité et d'émancipation, est avant tout un mythe populaire. Ce documentaire pose un regard juste et affectueux sur ce véhicule qui, aujourd'hui encore, ne perd pas en popularité.
Les œuvres de l’artiste hongrois Mulasics László s’exposent à la Várfok Gallery
C’est en allant du côté de Buda, au 11 de la rue Várfok, que la galerie du même nom donne la possibilité aux Budapestois et autres curieux d’assister à de nombreuses expositions d’artistes depuis 1990. Au lendemain du lancement de la rétrospective posthume autour des œuvres de l’artiste Mulasics László, proposant de nombreuses pièces inédites, nous sommes allés à la rencontre de Vanda Dilmann, historienne de l’art. Celle-ci travaille à la galerie Várfok, fondée par Károly Szalóky, figure emblématique de la scène artistique Hongroise, en coopération avec un petit groupe de passionnés. Elle nous fera, au cours de cette discussion, partager l’univers de Mulasics László et de cette exposition, se tenant du 2 février au 11 mars 2017.
Porcelaines, peintures, éventails et kimonos aux motifs fleuris se révèlent au grand jour pour la première fois dans l'exposition "Geishas le long du Danube" (Gésák a Duna-parton) au Várkert Bazár jusqu’au 12 mars. Sur deux étages se font écho des pièces originales provenant de Chine et du Japon avec des productions "locales", témoins du japonisme hongrois de la fin du 19e siècle.
L'exposition débute avant même de pénétrer dans la première salle, en gravissant les escaliers : une longue affiche suspendue au plafond plonge avec légèreté au milieu des marches, avec des motifs représentants des fleurs et papillons majestueux imprimés à l'encre bleue de Chine. C'est une invitation à la flânerie, au charme délicat des coups de pinceaux d'artistes du pays du soleil levant, imités quelques siècles plus tard par les grands artistes Européens de la fin du 19e siècle. János Thorma salue Hokusai, József Rippl-Rónai, Van Gogh, Toulouse-Lautrec répondent aux estampes de Hiroshige. Dans la salle des gardes du Várkert Bazár, c'est un voyage oriental que nous propose cette exposition, ponctué de portraits de geishas lascives et envoûtantes, parfois authentiques, d'autres fois incarnées par les cantatrices d'opéras de la Belle Époque vêtues à la japonaise.
Les vagues d’un périple submergeant la projection de « Fuocoammare » à l’Európa Pont Millenáris
Peu après sa réception du Lion d’or au Festival de Berlin en février dernier et devant un public bouleversé, Gianfranco Rosi le réalisateur né en Erythrée à la nationalité Américaine se confiait à Télérama(1) à propos de son documentaire « Fuocoammare ». Il rappelait l’importance de changer le regard des gens sur Lampedusa, dans le contexte du tournage où la crise migratoire commençait dans les Balkans. La Hongrie et la Pologne lançaient des mesures radicales sur la mise en place de barrières. C’est dans une Europe entourée par une « mer en feu », traduction française de « Fuocoammare», que le réalisateur nous ouvre les yeux sur les braises d’une humanité et d’un espoir qui s’enflamme pour les 400 000 personnes qui ont fait naufrage sur l’ile italienne de Lampedusa, située entre Malte et la Tunisie où les 15 000 morts hantent un Occident responsable et dont le deuil se fait bien trop souvent par l’oubli, voir le déni. Gianfranco Rosi se charge de la mission donnée par l’historien Marc Bloch qui écrivait que « L'ignorance du passé ne se borne pas à nuire à la connaissance du présent : elle compromet, dans le présent, l'action même. » Un éveil des consciences se préparait ce lundi à 19h pour les spectateurs Budapestois et quelques expatriés qui assistaient à la projection du film à la salle Európa Pont Millenáris(2).
Et voilà, après deux jours de compétition intensive le Bocuse d'Or a été attribué pour la première fois de son histoire à l'équipe des Etats Unis et à son chef Mathew Peters. Sur la seconde place du podium, le Bocuse d'argent revient à la Norvège et enfin le Bocuse de bronze à l'Islande.
Et quand je dis le Nooord, je veux dire le grand Nord ! Là où il fait vraiment froid, très froid. Un peu comme en ce moment... Quel rapport avec mon sujet de prédilection me direz-vous ? Et bien justement, c'est la cuisine nordique. Et là, posez-vous la question : Que connaissez-vous de la cuisine nordique ? Surement pas grande chose, comme moi, à part le saumon gravlax (très facile à réaliser maison d'ailleurs, promis ma recette très bientôt), les fameux smørebrød (tartine de pain de seigle beurrée agrémentée de charcuterie, de fromage, de condiments...) ou les boulettes de chez Ikea. Et quand on parle des pays nordiques, de quoi parle-t-on exactement ? Ce sont les questions que s'est posé le chef suédois Magnus Nilsson avant d'entamer un véritable voyage culinaire.
L’idée de réunir dans un même concert des œuvres de même tonalité n’est pas nouvelle. Telle cette soirée à laquelle il m’avait été donné d’assister voici quelques années sur le thème „Mozart en ré mineur”. Une tonalité sombre comme l’illustre son Requiem qui était entre autres inscrit au programme.(1). Cette fois-ci, c’est la tonalité du sol majeur qui était retenue lors d’un concert donné à l’Académie de Musique de Budapest par les membres de l’orchestre de chambre Franz Liszt, accompagnés de Péter Frankl au piano. Au programme, rien moins que les trois géants de l’école classique viennoise: Haydn (88ème symphonie), Mozart (17ème concerto) et Beethoven (4ème concerto). A l’opposé du ré mineur, le sol majeur est une tonalité claire, rafraîchissante, particulièrement bienvenue pour vous rasséréner en ces froides et sombres journées d’hiver...
Bartók et Schubert dans un même programme, voilà qui pourrait a priori surprendre. Et pourtant... pas tant que cela. Dans une vidéo de présentation, le chef Iván Fischer s’en explique, utilisant pour ce faire une de ces images qu’il affectionne. Imaginant un salon où seraient invités les grands de ce monde, il y verrait par exemple un Beethoven ou un Wagner religieusement écoutés sans que nul n’osât les interrompre. Par contre, discrètement et pudiquement retirés dans un coin de la pièce, nos amis Schubert et Bartók. Ceci pour souligner un point commun entre la personnalité des deux compositeurs, malgré les différences de contextes et d’âges: la modestie, la discrétion et une certaine pudeur. Egalement par leur musique qui ne s’exhibe pas, ne s’étale pas au grand jour.
Décidément, nos compatriotes ont la cote, ces temps-ci, auprès des formations musicales hongroises. Après le choix de la France comme pays invité par l’Orchestre du Festival d’Iván Fischer (Budapesti Fesztiválzenekar –BFZ) dans le cadre de l’opération „Passerelles sur l’Europe” (*), c’est au tour de la formation Orfeo, groupe spécialisé dans les répertoires de musique baroque et classique, de choisir un programme de musique française pour fêter ses 25 ans.
Le 1er mars 2016, Simon Rattle, Daniel Barenboim et Ivan Fischer donnaient à Berlin un concert gratuit à l’attention des réfugiés et de ceux qui leur viennent en aide. Chaque chef dirigeant sa propre formation (1).
Ce 1er décembre, Daniel Barenboim et Iván Fischer se retrouvaient à la Grande Synagogue de Budapest pour y donner ensemble un concert de bienfaisance: recueil de fonds destinés à promouvoir l’organisation de concerts dans les synagogues hongroises. Au programme: Mahler (Blumine), Prokofiev (Ouverture sur des thèmes hébraïques) et Beethoven (3ème concerto avec Daniel Barenboim en soliste). L’Orchestre du Festival de Budapest (BFZ) étant donc placé sous la baguette de son chef permanent et fondateur Iván Fischer.