Archives de juin 2019

Tous les chemins mènent aux Roms

Il a joué pour les plus grands jazzmans de ce monde : Thelonious Monk et Herbie Hancock l’ont employé tour à tour dans leur ensemble pour qu’il puisse, à leurs côtés, opérer sa magie le long de son piano à queue. Il n’y a pas de doute, Árpád Tzumo est doté d’un prodigieux talent. Le grand pianiste hongrois faisait mouche auparavant ; il s’est produit partout sur le globe, parfois même devant dix mille âmes. Étonnement, avant sa brillante prestation de jeudi soir au Club de Jazz de Budapest, le musicien gitan a confié : «je devrai peut-être me trouver un autre emploi».

Au cœur des Budapest Exiles

Dans un pays qui n’a d’yeux que pour le water-polo, le handball ou le football, le rugby, pourtant majeur en France, peine à trouver sa place. A Budapest, un groupe de personnes s’affaire à encourager la prolifération de ce sport sur les pelouses hongroises. Le Budapest Exiles RFC a été créé en 1991 pour permettre aux expatriés de s'adonner à leur passion loin de leurs terres d’origine. François Taillandier, Clermontois de souche, en est l’actuel président.

Lilla Zentai et André Libik : Les peuples en exil

Près de deux semaines après la soirée des révoltés, la Maison de la Presse Hongroise proposait, ce jeudi 20 Juin, une nouvelle projection de documentaires. Ceux-ci, respectivement réalisés par Lilla Zentai et André Libik, parcourraient la survie et l’adaptation de peuples en exil, de hier et d’aujourd’hui. A l’échelle de l’humanité, qui peut affirmer que sa terre a toujours été la sienne. Au fil des guerres, des dictatures et des catastrophes, les peuples ont vogué au gré du monde. Ils durent s’adapter à de nouveaux quotidiens, et se distancer parfois de leurs habitudes et de leurs coutumes, en embrassant celles de leurs hôtes.

La merveilleuse histoire de Mélusine renaît au château de Maulnes

Emmanuel Raquin-Lorenzi : Grande pointe Rencontre avec Emmanuel Raquin-Lorenzi L’été en prenant la route des Ducs de Bourgogne c’est au château de Maulnes et à l’Hôtel-Dieu de Tonnerre qu’une scénographie ; expositions et installations fait renaître Mélusine, cette fée issue du Poitou mais dont l’histoire est arrivée jusqu’en Hongrie et en Transylvanie. Nous avons rencontré l’auteur du spectacle à Paris.

La Hongrie, encore loin de l’égalité

La Hongrie (19ème rang) se porte mieux que la plupart de ses pays frontaliers en termes de discriminations envers les personnes LGBTQ+, peut-on apprendre dans le dernier classement des pays européens par «Rainbow Europe». Cependant, des déclarations comme celle du président de l’Assemblée hongroise László Kövér, qui comparait le comportement d’un couple homosexuel voulant adopter un enfant à celui d’un pédophile, servent de rappel que le pays est encore loin de l’objectif visé.

Un Bal masqué à l´Opéra de Budapest : quand Italiens et Hongrois s´associent au service de Verdi, le miracle n´est pas loin...

Écho d´une soirée mémorable Si Un Bal masqué ne figure pas parmi les plus connus de ses opéras, le fait divers qui inspira Verdi fit beaucoup de bruit en son temps : l´assassinat en 1792 du roi Gustave III de Suède au cours d´un bal masqué. Au point que, bien avant Verdi, le drame avait déjà inspiré à Auber son opéra Gustave III ou Le bal masqué donné à Paris en février 1833 sur un livret et d´après une pièce de Scribe (1). Créé 26 ans plus tard (février 1859) à Rome, l´opéra de Verdi, initialement intitulé Gustavo III, fut à deux reprises rejeté par la censure pour se voir en définitive transposé au XVIIème siècle dans la ville de Boston, le roi étant alors remplacé par un certain comte Riccardo, gouverneur de la ville. La version qui nous en fut donnée ce soir correspond à la première mouture.

Erika Gál

C’est au sein du Palais des Arts de Budapest, centre musical de la capitale encore relativement récent, mais déjà très réputé, qu’Erika Gàl, l´une des sopranos hongroises les plus en vogue du moment, interprète Erda, la figure la plus poétique de l’opéra « L’Or du Rhin », le premier de la tétralogie de Wagner « L’Anneau du Nibelung », dirigé par le très primé Ádám Fischer dans le cadre du Festival Wagner à Budapest.

Ildikó Enyedi : A feleségem története

L’adaptation cinématographique du roman L'histoire de ma femme, du célèbre écrivain hongrois Milán Füst, poursuit son tournage à Budapest. L’occasion d’apporter plus d’informations et de précisions sur cette nouvelle production majeure du cinéma Hongrois. Une conférence de presse était donc organisée au Parc de l'histoire ferroviaire hongroise, Les principaux acteurs du film ainsi que certains membres de l’équipe de production se sont prêtés au jeu des questions/réponses.

Shiva

Elle s’appelle Shiva. Il y a quatre ans, les vétérinaires hongrois voulaient l’endormir pour de bon à la suite d’un accident de voiture qui l’avait brisé. Qui voudrait d’un cabot paralysé, la colonne vertébrale émiettée, avec une énorme facture au pied? Avant d’aller voir l’homme qui parle aux chiens (Cesar Millan) à Budapest en novembre prochain, rencontrez celui qui les sauve: György Wegera.

Comprendre les migrations africaines

Au cours des dernières années, la question des migrations africaines s’est imposée comme l’un des enjeux majeurs de notre époque. Ce mouvement massif des populations crée des interrogations, voire des craintes politiques et sociales. La diversité des motifs et des provenances de ses acteurs en fait un défi complexe, pour lequel la discussion et la compréhension doivent l’emporter sur les idées reçues. C’est pourquoi, le Jeudi 6 Juin, l’institut français de Budapest recevait différents chercheurs, hongrois et français, dans le but de penser et d’envisager des solutions.

Juin-Août 1944 : une France libérée, mais à quel prix ?

(Petit rappel...) Se prolongeant sur plus de 45 jours (du 29 décembre 1944 au 13 février 1945), le siège de Budapest fut sans nul doute l´un des épisodes les plus sanglants de la guerre. Faisant, outre les immenses pertes subies par les belligérants de part et d´autre, un nombre important de victimes dans la population civile, estimé à plus de 35 000. Sans compter les exactions commises (viols, déportations) …. Un épisode de la guerre généralement méconnu en France et qui laisse aujourd´hui encore un goût amer au cœur de bien de Hongrois. Même si certains ont un peu trop vite oublié qu´il s´agissait de mettre à bas le régime nazi alors en place, régime qui s´était notamment déchaîné contre la population juive (déportations en masse, ghettos, liquidations). Amertume, au point que je m´entends parfois dire pas des amis : „Comme vous autres, Français, avez eu la chance d´avoir été épargnés des destructions”.  Comme ils se trompent !

Soirée des Révoltés

Avait lieu mardi soir à la Maison de la Presse Hongroise (MÚOSZ) une projection de deux des films les plus emblématiques du célèbre réalisateur André Libik. Véritable figure de proue du documentaire, M. Libik, secondé en ouverture et fermeture par la présidente du département des journalistes culturels, Éva Vámos, s’est adressé au public enthousiaste tout au long de cette Soirée des Révoltés.

L’art à l’épreuve de la Grande Guerre

La Partie de cartes (1917) de Fernand Léger Mercredi 29 mai 2019, l’historienne spécialiste de la Première Guerre mondiale Annette Becker* était présente à Budapest pour une conférence sur la représentation de l’art durant ce conflit. Quand l’horreur d’un conflit inédit interpelle l’art, comment représenter ce qui ne pourrait l’être ?

Hongrois francophones, Français magyarophones : une histoire d´accent (pas grave …).

Parachuté un beau jour par mon employeur en Allemagne, je me souviens que, fraîchement débarqué, m´excusant auprès de mes interlocuteurs pour mon accent, je me voyais immanquablement répliquer : „Nein, in gegenteil [Non, au contraire], das ist charmant”. Certains poussant même la politesse jusqu´à me prier de ne pas perdre ce „si délicieux” accent. De quoi me rassurer, complexé que j´étais par ce ridicule accent français, encombrante casserole collée à ma langue. Ridicule à mes oreilles, apparemment pas aux leurs. Comme quoi tout est relatif en matière d´accent.