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« Fuocoammare » ou la brutale traversée proposée par Gianfranco Rosi

Les vagues d’un périple submergeant la projection de « Fuocoammare » à l’Európa Pont Millenáris Peu après sa réception du Lion d’or au Festival de Berlin en février dernier et devant un public bouleversé, Gianfranco Rosi le réalisateur né en Erythrée à la nationalité Américaine se confiait à Télérama(1) à propos de son documentaire « Fuocoammare ». Il rappelait l’importance de changer le regard des gens sur Lampedusa, dans le contexte du tournage où la crise migratoire commençait dans les Balkans. La Hongrie et la Pologne lançaient des mesures radicales sur la mise en place de barrières. C’est dans une Europe entourée par une « mer en feu », traduction française de « Fuocoammare», que le réalisateur nous ouvre les yeux sur les braises d’une humanité et d’un espoir qui s’enflamme pour les 400 000 personnes qui ont fait naufrage sur l’ile italienne de Lampedusa, située entre Malte et la Tunisie où les 15 000 morts hantent un Occident responsable et dont le deuil se fait bien trop souvent par l’oubli, voir le déni. Gianfranco Rosi se charge de la mission donnée par l’historien Marc Bloch qui écrivait que  « L'ignorance du passé ne se borne pas à nuire à la connaissance du présent : elle compromet, dans le présent, l'action même. » Un éveil des consciences se préparait ce lundi à 19h pour les spectateurs Budapestois et quelques expatriés qui assistaient à la projection du film à la salle Európa Pont Millenáris(2).

C’est le Nooord… !

Et quand je dis le Nooord, je veux dire le grand Nord ! Là où il fait vraiment froid, très froid. Un peu comme en ce moment... Quel rapport avec mon sujet de prédilection me direz-vous ? Et bien justement, c'est la cuisine nordique. Et là, posez-vous la question : Que connaissez-vous de la cuisine nordique ? Surement pas grande chose, comme moi, à part le saumon gravlax (très facile à réaliser maison d'ailleurs, promis ma recette très bientôt), les fameux smørebrød (tartine de pain de seigle beurrée agrémentée de charcuterie, de fromage, de condiments...) ou les boulettes de chez Ikea. Et quand on parle des pays nordiques, de quoi parle-t-on exactement ? Ce sont les questions que s'est posé le chef suédois Magnus Nilsson avant d'entamer un véritable voyage culinaire.

Concert en sol majeur à l'Académie de Musique de Budapest ... une soirée revigorante

L’idée de réunir dans un même concert des œuvres de même tonalité n’est pas nouvelle. Telle cette soirée à laquelle il m’avait été donné d’assister voici quelques années sur le thème „Mozart en ré mineur”. Une tonalité sombre comme l’illustre son Requiem qui était entre autres inscrit au programme.(1).  Cette fois-ci, c’est la tonalité du sol majeur qui était retenue lors d’un concert donné à l’Académie de Musique de Budapest par les membres de l’orchestre de chambre Franz Liszt, accompagnés de Péter Frankl au piano. Au programme, rien moins que les trois géants de l’école classique viennoise: Haydn (88ème symphonie), Mozart (17ème concerto) et Beethoven (4ème concerto). A l’opposé du ré mineur, le sol majeur est une tonalité claire, rafraîchissante, particulièrement bienvenue pour vous rasséréner en ces froides et sombres journées d’hiver...

Béla Bartók et Franz Schubert réunis sous la baguette d’Iván Fischer

Bartók et Schubert dans un même programme, voilà qui pourrait a priori surprendre. Et pourtant... pas tant que cela. Dans une vidéo de présentation, le chef Iván Fischer s’en explique, utilisant pour ce faire une de ces images qu’il affectionne. Imaginant un salon où seraient invités les grands de ce monde, il y verrait par exemple un Beethoven ou un Wagner religieusement écoutés sans que nul n’osât les interrompre. Par contre, discrètement et pudiquement retirés dans un coin de la pièce, nos amis Schubert et Bartók. Ceci pour souligner un point commun entre la personnalité des deux compositeurs, malgré les différences de contextes et d’âges: la modestie, la discrétion et une certaine pudeur. Egalement par leur musique qui ne s’exhibe pas, ne s’étale pas au grand jour.

Quand la cour de Versailles s'invite à Budapest...

Décidément, nos compatriotes ont la cote, ces temps-ci, auprès des formations musicales hongroises. Après le choix de la France comme pays invité par l’Orchestre du Festival d’Iván Fischer (Budapesti Fesztiválzenekar –BFZ) dans le cadre de l’opération „Passerelles sur l’Europe” (*), c’est au tour de la formation Orfeo, groupe spécialisé dans les répertoires de musique baroque et classique, de choisir un programme de musique française pour fêter ses 25 ans.

Barenboim-Fischer : rencontre de deux grands musiciens, hommes de cœur et amis à la Grande Synagogue de Budapest

Le 1er mars 2016, Simon Rattle, Daniel Barenboim et Ivan Fischer donnaient à Berlin un concert gratuit à l’attention des réfugiés et de ceux qui leur viennent en aide. Chaque chef dirigeant sa propre formation (1). Ce 1er décembre, Daniel Barenboim et Iván Fischer se retrouvaient à la Grande Synagogue de Budapest pour y donner ensemble un concert de bienfaisance: recueil de fonds destinés à promouvoir l’organisation de concerts dans les synagogues hongroises. Au programme: Mahler (Blumine), Prokofiev (Ouverture sur des thèmes hébraïques) et Beethoven (3ème concerto avec Daniel Barenboim en soliste). L’Orchestre du Festival de Budapest (BFZ) étant donc placé sous la baguette de son chef permanent et fondateur Iván Fischer.

In memoriam 1956...

... le Requiem de Verdi au théâtre Erkel de Budapest Les Hongrois honoraient la mémoire de leurs compatriotes tombés lors de la révolution de 1956. A cette occasion était donné le Requiem de Verdi au théâtre Erkel. Certes, une salle qui, avec ses quelque 2 700 places, n’offre pas l’intimité ou du moins le recueillement qui sied à l’œuvre. Mais, s’agissant de Verdi, le côté dramatique, pour ne pas dire spectaculaire, de son Requiem ne jurait en définitive pas tant avec l’environnement, voire s’y prêtait, d’autant que la scène, tapissée de noir, offrait un décor sobre et retenu.   Comme on sait, c’est pour honorer une commande passée auprès de plusieurs compositeurs pour l’écriture d’une messe à la mémoire de Rossini que Verdi entama la composition de son Requiem, écrivant pour l’occasion le Libera me qui ponctue aujourd’hui l’œuvre. Mais ce ne sera que cinq années plus tard que le compositeur s’attellera vraiment à la tâche, cette fois à la mémoire de son ami, le poète Alessandro Manzoni, dont la disparition l’avait profondément bouleversé.

Budapest, capitale de la musique

„Budapest, capitale de la musique”, telle est la formule retenue  pour ouvrir la présentation à la presse par le chef hongrois Iván Fischer de ses contacts avec la municipalité de Budapest. Contacts visant à mettre en œuvre un projet commun de promotion de la musique auprès des habitants de la capitale. Le contexte: confrontée à des difficultés financières, la municipalité de Budapest a voté voici quelques mois une réduction drastique (plus de 70%) du budget qu’elle alloue chaque année à l’orchestre, et ce en cours d’exercice et sans préavis. Il convenait donc de rectifier le tir en intéressant, en associant, davantage la municipalité à ses activités.

Sarkozy-Orbán, même combat?

Nicolas Sarkozy: „Comment peut-on dire qu'Orbán n'est pas un démocrate? Il fait un référendum, le référendum ne fait pas 50% de participation, il dit: 'bon, c'est un échec'." En lisant ces lignes (*), mes amis hongrois ont d’abord cru à une plaisanterie. Mais, connaissant le sens aigu de  notre ancien président pour l’humour, on ne peut que prendre sa déclaration au sérieux. Un Nicolas Sarkozy qui, bien qu’à moitié hongrois d’origine, ne suit visiblement pas les médias hongrois. Car il aurait alors vu le soir même du scrutin un Viktor Orbán triomphaliste criant victoire, assurant même avoir réussi à rétablir l’union nationale autour de sa personne. Certes, avec un taux de 98% de votes en sa faveur, mais... non des électeurs, ceux-ci ne s’étant déplacés qu’à peine 40%.  Nuance...