
Si l´on me consultait pour retenir le programme idéal d´une soirée Beethoven (1), je crois que je n´aurais guère trouvé mieux : l´ouverture d´Egmont, le 3ème concerto et la Symphonie Héroïque. Certes, d´autres œuvres auraient pu figurer dans le choix, à commencer par la Neuvième. Mais l´avantage des trois œuvres réunies pour le concert donné ce soir est de former une certaine unité, annoncée par ses organisateurs sous le motto :” Hymne aux héros de la liberté” („Óda a szabadsághoz és a hősiességhez”). Et puis, n´oublions pas qu´avant d´avoir écrit la Neuvième, Beethoven lui-même avait clairement désigné la Troisième comme étant sa préférée des huit symphonies composées jusque-là. Quant à Egmont, on sait que Beethoven, fidèle lecteur de Goethe, en appréciait particulièrement le sujet qu´il avait à cœur de mettre en musique (2) : Egmont combattant pour libérer son peuple du joug de l´oppresseur, qui finira sur l´échafaud. Thème cher au compositeur qui l´avait déjà abordé (moyennant un dénouement plus heureux…) dans Fidelio.