Le visiteur du futur
Le 7 mars dernier se tenait à l'Institut Français à l'occasion du festival du film francophone, une discussion ouverte sur le film « Le Visiteur du Futur », réalisé par François Descrasques.
Ce fut un moment d'intense échange, en effet la discussion fut animée par le réalisateur lui-même ainsi que par l'actrice principale du film Enya Baroux. La plus-value de la discussion résidait de fait dans la promiscuité entre le public et les professionnels du 7e art. Ce fut donc l'occasion d'échanger sur les mécanismes du cinéma, de la production à la distribution du film.
Le cas du « Visiteur du Futur » est un peu particulier, en effet François Descrasques et Enya Baroux n'hésitent pas à le qualifier d'ovni, l'adaptation d'une série web au grand écran n'est en effet pas monnaie courante. Car oui, avant d'être un film réussissant à faire plus de 300 000 entrées, le « Visiteur du futur » était une série web suivit par de nombreux fans. C'est au fur et à mesure des saisons, présentes au nombre de 4, et après avoir réussi à être produit par la société Ankama, que l'idée de faire un film basé sur sa web-série a germé dans l'esprit de François Descrasques. Cependant, comme ce dernier le dis si bien :« Rien n'est immédiat au cinéma ». Il faut dire que le film ne correspondait à aucun critère, à aucune norme. Il a donc fallu trouver une boîte de production qui acceptait d'allouer le budget nécessaire à la réalisation du film. Après un échec auprès d'une boite de production, François et son équipe sont finalement parvenus à trouver des financements pour leur projet. Malheureusement, l'accord est tombé au tout début de la pandémie de Covid-19, ce qui a retardé grandement le tournage du film. Néanmoins, à force de persévérance et de ténacité, l'équipe a obtenu l'autorisation de tourner dans la région du Grand-Est. Avec un budget de 4 millions d'euros, le temps de la saison 1 tournée à la « caméra amateur » semblait bien loin : bande son réalisée avec de vrais instruments, 200 scènes d'effets spéciaux...
La transition est marquée. Cet ovni cinématographique restera dans la mémoire des fans de la série et de l'équipe du film comme un pari réussi. En effet, malgré la sortie du film lors de la semaine du 3 septembre, considérée comme la pire semaine du cinéma français, le film a réussi à rester à l'affiche durant 6 semaines. L'ardeur des fans couplée à une stratégie marketing consistant à planifier les avant-premières en premier lieu dans des villes de provinces et d'ensuite monter sur la capitale permettra de remplir 3 salles par jour pendant 3 semaines et de finir en apothéose au Grand Rex en remplissant les deux salles du mythique cinéma.
Début plus que prometteur donc, pour François Descrasques et son équipe, et même si la suite reste encore à être écrite, ce dernier ne fait aucun mystère sur son envie de continuer à évoluer dans le monde du cinéma.
Lena Chenut et Pierre Sandrin
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