2084, la pièce itinérante bientôt à Budapest

2084, la pièce itinérante bientôt à Budapest

2084

Ce vendredi 28 février au Nouveau théâtre de l’Atalante, à Paris, se sont tenues deux représentations de 2084, une pièce de théâtre du metteur en scène hongrois Mátyás Marofka. Entre les deux, une exposition de l’artiste Elena Galeeva mettait en scène la glace et le réchauffement climatique.

Si on devait résumer cette pièce en deux références, on mentionnerait l’Arche de Noé et 1984, le roman de Georges Orwell. L’un pour son lien direct avec la trame narrative, et l’autre pour son côté dystopique et futuriste. Nous sommes en 2084, le monde périt petit à petit à cause du réchauffement climatique. La montée des eaux a ravagé une bonne partie de la planète C’est dans cette ambiance que des animaux se retrouvent contre leur gré sur une barque, au milieu de l’océan. D’abord un chien, puis un oiseau, un singe, un rat, un éléphant...

2084Cinq comédiens (Fanny Déglise, Tristan Leroy, Elisa Pézeril, Théotime Ouaniche et Lucas Siri) incarnent chacun plusieurs animaux dans cette aventure qui n’a qu’un but : survivre. Les personnages sont muets et seulement accompagnés d’un pianiste (Gregory Veux) dont la musique est une composition originale de Víctor Morato Ribera. Ils sont tous habillés de blanc, seuls leurs mouvements peuvent nous indiquer de quel animal il s’agit. Et c’est ici que se trouve toute la magie de la pièce : les comédiens se livrent à de véritables performances d’expression, sans pour autant tomber dans le cliché ou la parodie. Entre danses et galipettes, ils incarnent véritablement leur animal, leur donnant de la profondeur et une vraie identité sans avoir à ouvrir la bouche. Jusqu’à nous émouvoir, nous faire rire, créer des moments de complicité avec le public. Des voix-off rythment la pièce pour nous donner une idée du monde extérieur, alors que se met en place sur scène un écosystème, une microsociété où chaque animal à son importance, sa place et sa particularité au sein du groupe.

Un spectacle itinérant

Impossible de parler de la pièce sans parler son organisation. Le bateau de 2084 n’est pas le seul à voguer, la pièce entière est tout aussi itinérante. Cinquième pièce de Mátyás Marofka - qui s’est déjà produit au Festival Off d’Avignon en 2024, elle est financée grâce au programme « Creative Europe » de l’Union Européenne. Le but est de mélanger les cultures européennes, et pour cela, l’équipe de Ladder Art Company (compagnie créée par le metteur en scène, ndlr) joue dans trois pays, en organisant des résidences artistiques d’un mois à chaque fois. Début 2025, ils étaient en Pologne. Après la représentation en France, ils repartiront en Hongrie pour une date fin mai au Müpa Budapest. A chaque destination, l’équipe technique hongroise recrute des artistes locaux, et la résidence d’un mois leur permet d’adapter la pièce avec le contexte politique actuel du pays. La pièce évolue donc en fonction de son pays, de ses comédiens et de l’actualité.

Un vernissage rafraichissant

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Entre les deux représentations de ce vendredi 28 février, l’artiste Elena Galeeva présentait une exposition immersive sur la glace et le réchauffement climatique. Trois peintures, des blocs de glace renfermant des photographies d’inconnus – prises par la photographe Aliz Gyori, membre de Ladder Art Company – et un cocktail contenant des glaçons à messages ironiques composent ce vernissage pour lequel Elena Galeeva a collaboré avec la troupe et le projet « Creative Europe ».

Pour toute information supplémentaire, dons et infos sur leur représentation à Budapest, rendez-vous sur leur site : https://ladderartcompany.com/ .

Siloé LEMAITRE

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