La musique, une affaire de famille ?
Tel père, tel fils
Ce 26 janvier, Daniel Barenboim va se produire sur la scène de Budapest, accompagné par … son fils Michael. Au programme : des sonates de Mozart. Né en 1985, Michael Barenboim, dont j´avoue avoir jusqu´ici ignoré l´existence, est pourtant un violoniste, paraît-il, reconnu. Ayant entre autres enregistré pour Deutsche Grammophon (Beethoven, Mozart), ce qui constitue a priori une référence. Autre découverte, pour continuer la série : Maurizio Pollini a lui aussi un fils musicien, Daniele (44 ans), pianiste et chef d´orchestre, que l´on dit réputé au point de s´être produit régulièrement avec papa, lui au pupitre, Maurizio au piano.
Certes, les „lignées musicales” de père en fils ne sont pas une nouveauté. Il nous suffira de nous rappeler le couple des deux György Cziffra père et fils, le premier au piano accompagné par le fils au pupitre. Ou encore, un peu plus loin, les violonistes David et Igor Oïstrakh ou les chefs Erich et Carlos Kleiber tout aussi célèbres et considérés l´un et l´autre comme des références absolues. Et nous pourrions encore remonter dans le temps. Je ne parle pas ici des fratries (sœurs Boulanger, frères Capuçon, sœurs Labèque, sans oublier Felix et Fanny Mendelssohn ou encore Joseph et Michael Haydn) ou parentés (Casadessus). Ce qui nous mènerait trop loin. Mais des seules filiations père-fils/fille. Autre récente découverte : Claudio Abbado qui avait un fils lui-même chef d´orchestre : Daniele (64 ans), spécialisé dans le répertoire lyrique, lui aussi, paraît-il reconnu au point d´avoir dirigé au Royal Opéra de Londres (Covent Garden).
Une mode qui tend à se répandre. Pour en rester à la Hongrie, deux exemples bien connus du public : Zoltán Kocsis et son fils Krisztián. Lui aussi pianiste, et Fülöp Ránki, excellent pianiste, qui se produit régulièrement avec ses parents. Moins connu, le chef Iván Fischer qui n´hésite pas à se produire avec sa fille Nora, soprane. Et ainsi de suite…
Certes, ce n´est pas entièrement nouveau. Il nous suffira de penser aux Bach père et fils (au pluriel...), aux Scarlatti (Alessandro, Domenico) aux deux Johann Strauss, ou encore, aujourd´hui oubliés, mais qui eurent leur heure de gloire, aux Philidor (André et François-André) (1). Mais aujourd´hui, le phénomène tend à se généraliser, ce dont nous ne nous plaindrons pas.
Alors ? En attendant la suite avec la génération suivante ? Pourquoi pas, après tout ? Mais n´en demandons tout-de-même pas trop. Nous sommes déjà suffisamment gâtés ainsi. A suivre, donc...
Pierre Waline
1) la famille (Danican-Philidor, XVIIe-XVIIIe) comptait non moins de quatorze musiciens. Un autre cas : Franz-Xaver Mozart, né peu avant la mort de son père. (Élève de Hummel et Saleri (!), un compositeur totalement ignoré, sinon traité par le mépris, qui nous a pourtant laissé des œuvres à ne pas négliger.)
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