Rencontre avec Gaëlle Josse pour la sortie de son roman, Le Dernier Gardien d’Ellis Island en hongrois

Rencontre avec Gaëlle Josse pour la sortie de son roman, Le Dernier Gardien d’Ellis Island en hongrois

Gaelle Josse

À l’occasion de la sortie de son œuvre en hongrois, le Dernier Gardien d’Ellis Island, Gaëlle Josse était de passage à Budapest et a pu rencontrer ses lecteurs hongrois à la librairie Latitudes à Budapest le 15 octobre 2021.

Pour Gaëlle Josse, la traduction de son dernier roman dans la langue hongroise est un immense honneur. Si certains écrivains attendent avec impatience d’être adapté au cinéma, l’auteure française aborde la traduction avec une grande fierté. C’est d’ailleurs avec un petit brin de malice, qu’elle avoue avoir un rayon spécialement réservé pour la traduction, dans sa bibliothèque personnelle. Il est selon elle, magique de voir ses propres mots voyager et prendre corps dans une autre langue, dans une autre culture. Cependant, comme au commencement d’un nouveau périple, la traduction laisse également place à une part d’inconnu, car l’auteure ne maîtrise plus la justesse et le sens de ses mots. Elle affirme alors avoir eu une totale confiance en sa traductrice dans ce voyage.

En outre, Gaëlle Josse semble avoir un lien spécial avec la Hongrie, introduite dans ses livres par le biais de personnages hongrois. Par exemple, dans le Dernier Gardien d’Ellis Island, l’auteure donne vie dans son roman à un couple hongrois, un écrivain et sa femme, qui se rendent sur cette île d’Ellis Island en espérant recevoir l’autorisation d’entrer en Amérique pour y trouver refuge. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si des personnages hongrois se glissent entre les lignes de ses romans. L’auteure reconnaît être une fervente lectrice des écrivains Sándor Márai et Stefan Zweig. C’est une sorte de déclaration d’amour pour ces auteurs, pour lesquels elle voue une passion sans limites.

Gaelle Josse

Plus qu’une ode à ces écrivains, l’art semble prendre une place importante dans les œuvres de Gaëlle Josse. En effet, ses personnages sont souvent des compositeurs, des écrivains, des photographes, des cinéastes,… Ce qui fascine l’auteure, c’est la capacité qu’a une œuvre d’art à dialoguer avec une personne. Peu importe l’époque à laquelle cette œuvre a vu le jour, elle aura toujours ce pouvoir de « parler de moi ». Dans son livre, Une femme en contre-jour, sur  la vie de Viviane Maier. L’écrivaine raconte ne pas avoir voulu faire un livre sur la photographie, mais narrer la vie de cette artiste. Après être entré en contact avec les œuvres de cette photographe, Gaëlle Josse c’est posé cette question : « Quelle vie faut-il avoir vécu pour prendre des photos de cette manière ? » C’est sa curiosité sur l’œil de la photographe qui l’a poussé à écrire ce livre.

De la même manière, c’est après avoir visité le site d’Ellis Island que l’écrivaine eu l’idée de ce roman. Elle garde un net souvenir de ces portraits de migrants en grand format, accrochés au mur. Il s’agit de photographies prisent par l’un du personnel d’Ellis Island pour le plaisir. Mais ces photos sont d’une puissance sans nom, car elles sont prises sur le vif. Ce sont des portraits de personnes ayant fui des atrocités et n’ayant aucune perspective sur leur avenir. « C’est comme des lapins pris dans les phares d’une voiture ». Mais ces photographies prouvent l’existence de ces personnes. Ils étaient là. C’est aussi pourquoi les personnages et leur relation aux uns aux autres et si importante dans ses écrits.

L’écrivaine reviendra en février prochain à ses premiers amours, la poésie. Avec la sortie de son recueil « Il recouvre le soleil ». En attendant, il est encore temps de découvrir ou redécouvrir Le Dernier Gardien d’Ellis Island en français ou en hongrois !

Kassandra CAMPORINI

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