SORRY NOT SORRY : L’exhibition du corps

SORRY NOT SORRY : L’exhibition du corps

Anna Ádám, réalisatrice hongroise des temps modernes, nous a ouvert les portes de sa création le temps d’une répétition, pour que l’on découvre sa pièce « Sorry not sorry » qui se jouera ce vendredi au théâtre Mu Színház. Une rencontre avec l’artiste anticonformiste qui aime bousculer les mœurs d’aujourd’hui et qui nous parle de son œuvre, illustrée par la découverte du « je ».

Place à l’Art nouveau

Préférant se balader dans les rues de Budapest plutôt qu’aller voir une exposition, Anna Ádám fait partie d’une catégorie d’artistes libres et sans tabous, elle ose. Pour elle, les gestes, les mots, la passion sont des éléments impératifs dans une pièce de théâtre ; il faut que l’on s’exprime et que l’on crie nos maux à travers nos sentiments. La recherche est tout d’abord privilégiée pour proposer un véritable concept : au diable les dessins plats et les peintures mornes, au diable la technique et la création frustrée par le courant artistique du moment, place à l’expression de soi.

Après des études aux Beaux-Arts en région parisienne, elle revient avec un cursus pluridisciplinaire et des volontés nouvelles ; elle a appris à décoder ses pensées et à réfléchir sur le fond des choses. Sans suivre la tendance internationale, elle décide de travailler sur quelque chose d’informel et d’unique. Dès son retour, elle décide de créer le collectif Gray Box avec une amie danseuse puis poursuis plusieurs cursus, toujours en rapport avec l’Homme et son apparence.

Avec tous ces atouts en poche, Anna décide enfin de mettre en scène son œuvre.

« Sorry not sorry »

Titrée tel une coupure face aux mœurs d’Europe Centrale, la pièce d’Anna nous livre un show contemporain sur notre rapport au péché et l’éthique sexuelle véhiculée par la bible. Un sujet sensible donc, qui marque une réelle coupure avec les pièces classiques.

Cette francophone, désireuse de partager une pensée, une théorie sur le corps et l’esprit, a créé une pièce tout à fait particulière, sur le thème de la réflexion.

Avec celle-ci, elle met en relation l’exposition et la théâtralisation en utilisant deux triptyques : l’un scénique, l’autre de décor.

Anna Ádám adopte une pensée moderne ; la question du « pourquoi ? » est toujours présente dans le spectacle, ainsi qu’une interrogation sur ces 2000 ans de rétention basés sur la chasteté, la pureté, la virginité. Il faut parler du corps qui souffre mais qui, peut-être, aimerait s’exhiber davantage. Voilà donc les aspirations primaires de cette pièce, qui souhaite mettre en lumière l’étude de la personnalité et de l’esprit.

Apprendre à réfléchir

Quand on lui demande ce qu’elle souhaiterait voir germer dans la tête des spectateurs, elle répond humblement qu’elle ne désire pas opérer un changement quelconque, seulement faire comprendre au public qu’il doit apprendre à découvrir son corps et sa propre condition. Aujourd’hui, nous vivons avec une pression constante des normes et des stéréotypes.  C’est grâce à des œuvres comme Sorry not sorry que l’on peut s’autoriser à penser à soi, au « je ».

Caroline Knecht

La pièce aura lieu le 12 et 13 octobre 2018 au théâtre Mu Színház - Budapest Kőrösy József u. 17 1117 à 20h.

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