Les Championnats du monde de judo : entre surprise et déception
C'est dans la Papp László Sportaréna de Budapest que se tenait du 13 au 20 juin 2025 les championnats du monde de judo, une façon pour la Hongrie de se mettre une nouvelle fois en avant au niveau sportif après les championnats du monde de natation en petit bassin en décembre dernier, ou encore les championnats d'athlétisme en 2023.
Bien que la salle n'était pas comble, la ferveur des supporters des 93 pays représentés se faisait bel et bien ressentir. De La France au Japon, en passant par la Géorgie ou encore la Corée du Sud, tous étaient présents pour encourager leurs athlètes. Les meilleurs judokas de la planète se sont donc retrouvés à Budapest pour s’affronter dans des épreuves aussi bien individuelles que mixtes, dans l’espoir de décrocher un titre mondial.
De grands noms absents
Du côté de la France Clarisse Agbegnenou avait annoncé ne pas participer aux Mondiaux de Budapest pour se concentrer sur d’autres projets, parmi lesquels développer le judo aux Etats-Unis, faire des conférences et avoir un deuxième enfant avant les Jeux olympiques de 2028 à Los Angeles. Bien qu’elle figurait à l’origine dans la liste des présélectionnés pour cette compétition, elle avait fait part de sa préférence pour participer aux Championnats d’Europe à Podgorica pour « aller chercher un 6e titre européen qui est plus que symbolique ».
Teddy Riner était lui aussi absent sur les tatamis après une opération du coude qu’il attendait depuis de nombreuses années. Il a annoncé la nouvelle et expliqué les raisons de son absence sur son compte Instagram en expliquant que « les sensations ne sont pas encore à 100 % » et estimant que « pour monter sur un tatami au plus haut niveau, je me dois d’être prêt, physiquement et mentalement. » Néanmoins le double champion olympique à Paris l’été dernier a toutefois fait son apparition de quoi ravir les fans présents. En plus de son soutien à l’équipe de France, il était chargé de remettre les médailles pour les + 100kg.

Des résultats mitigés, mais des premières mondiales
Si le Japon a une nouvelle fois excellé et terminé largement en tête avec 14 médailles dont 6 en or, du côté de la France les résultats n’ont pas été à la hauteur des espérances. Si on souhaitait voir Romane Dicko en or, elle repart finalement avec le bronze, battue en demi-finale par la Coréenne Hayun Kim malgré un beau parcours. Même si la déception se lisait sur son visage, Romane Dicko dira plus tard que bien qu’elle était venue pour l’or cette médaille de bronze reste "quand même satisfaisante". Elle l’a qualifié de « médaille de l'encouragement". La défaite de la Française permet néanmoins à la Coréenne de décrocher son premier titre mondial ainsi que le premier pour la Corée du Sud dans cette catégorie.
Les bleus qui voulaient frapper fort après les Jeux olympiques de Paris 2025 repartent finalement avec 4 médailles, soit 6 de moins qu’à Paris, mais avec des résultats qui restent tout de même encourageants pour la suite. En effet, Joan-Benjamin Gaba offre à la France, le 15 juin 2025, sa première médaille d’or chez les - 73kg grâce à une performance exceptionnelle, de quoi donner le sourire au clan français. Ses performances magistrales, cinq de ses six combats gagnés par ippon, ainsi que cette médaille d’or prouve une nouvelle fois le travail et la détermination du français et son envie d’aller toujours plus loin. Il faut également souligner en plus de celles de Joan-Benjamin Gaba et Romane Dicko, les médailles de Romain Valadier-Picard (argent) et Sarah-Léonie Cysique (bronze).
De plus, si Tushishvili pensait pouvoir décrocher un sacre mondial après sa disqualification aux Jeux olympiques de Paris suite à son combat face à Teddy Riner, cela était sans compter sur la détermination de Tasoev venu pour décrocher l’or. Bien que le Géorgien était dans ses meilleurs jours avec des ippons spectaculaires qui lui ont permis de gagner ses quatre combats, le Russe finit par l’emporter au terme d’une finale impressionnante. Les deux judokas étaient venus logiquement pour gagner, et cela se ressentait tout au long de la finale où chacun tentait de prendre l’ascendant.
Ces championnats du monde ont marqué pour la France une difficile année post-olympique avec seulement un titre en individuel aux championnats du monde. Toutefois, il faut retenir le positif de cette compétition et les points à améliorer pour aller de l’avant et rebondir en vue des prochaines compétitions et échéances.
Manon Guignard