Ville durable pour un avenir durable
Aujourd’hui, les effets de l’urgence climatique sont de plus en plus manifestes, en particulier en milieu urbain. Il est donc plus que nécessaire d’adapter et de repenser les politiques environnementales publiques afin de rendre nos villes plus résilientes et durables. C’est lors d’une table ronde organisée le 15 novembre 2023, à l’auditorium de l’Institut français de Budapest, dans le cadre de la 21e édition du mois de l’Environnement, que se sont effectués des présentations et débats sur les “perspectives pour une ville durable” avec la participation de l’ambassadrice de France de Hongrie, Claire Legras et quatre experts de la ville de Paris et de Budapest, Pauline Lavaud, Ada Amon, Dora Csernus et Cecilia Lovász. Celles-ci nous éclaireront sur les mesures écologiques concrètes à mettre en place dans les villes afin de répondre aux enjeux environnementaux actuels qui nous concernent toutes et tous.
Les villes étant en première ligne des effets du réchauffement climatique, leur résilience et leur durabilité sont essentielles. Afin de mieux remédier aux enjeux actuels, explorons les défis auxquels les villes sont confrontées. En effet, les périodes de forte canicule, les inondations de plus en plus nombreuses et la raréfaction des ressources en eau, sont autant de contraintes qui nous obligent à agir rapidement à l'échelle locale. Pour nos quatre représentants, les problématiques et les solutions concrètes envisagées sont similaires. Nos deux villes en lien par le passé vont d’autant plus dialoguer sur ce sujet. De fait, nous constatons une perte de population urbaine due principalement à la pollution excessive de l’air et le manque d’espaces verts. Le but premier pour nos experts est de protéger les citadins, en améliorant leur qualité de vie et leur bien-être. Pour permettre une amélioration de la qualité de vie des parisiens et des budapestois, et garder les villes de Paris et de Budapest vivables et respirables, rafraîchir celles-ci est le point clef. La neutralité carbone et la sobriété énergétique sont des mesures phares pour y parvenir.
D’ici 2050, il faudrait avoir 100% d’énergies renouvelables. Nos experts proposent de récupérer les déchets qui seront par la suite réutilisés en énergie. De plus, il faut préserver les ressources en tant que biens communs en se reconnectant au cours d'eau. Retenir et réutiliser l’eau pour l’irrigation et éviter les soucis de circulation et d'inondation. Pour Budapest, la solution des panneaux photovoltaïques a été proposée. Dans cette continuité, il est essentiel de rénover et de moderniser les bâtiments, à Budapest comme à Paris, puisque c’est l’une des plus grandes consommations d’énergies aujourd’hui. Il est indispensable de faire une rénovation globale. La neutralité bas-carbone passe aussi par le fait d’éviter la circulation des voitures, en augmentant les transports en commun et décartonner ces derniers. Les vélos joueront aussi un rôle majeur. Cela permettra d'accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre de manière drastique. Autre mesure phare, végétaliser. L’augmentation d’espaces verts, de corridors verts et créer des zones d’ombre favoriseraient indubitablement le rafraîchissement de nos deux villes et ainsi le bien-être des citadins. En outre, nos représentants souhaitent mettre en place des brumisateurs, des fontaines et un accès à des lieux d’eau rapide. Face à ces vagues de chaleur inévitable dans nos villes, les plus précaires sont évidemment les plus en danger. Ce plan climat est aussi une politique sociale, qui aidera à lutter contre les inégalités. D’autre part, il est important d’accompagner les locaux vers une démarche écologique, encourager les entreprises et secteurs publics et défendre une économie locale. Dans cette constance de sobriété énergétique, nos experts suggèrent d’accompagner les agriculteurs vers une agriculture biologique puisque moins de pesticides donc moins de traitement pour l'eau potable. Il est obligatoire de créer des services et prestations attractifs afin d’aider les citoyens à agir aussi et donner envie de suivre le mouvement. Il faut impérativement donner des leviers pour impliquer les populations dans cette politique écologique et agir tous ensemble pour le climat.
Enfin, la sobriété et la sécurité énergétique doivent s’appuyer sur des exemples concrets à l’échelle locale, pour une échelle plus globale. Dialoguer est une chose mais nous devons agir et montrer les effets positifs et l’effet d’évolution. Assumer une forme de radicalité en changeant nos modes de vie. Ce sujet doit mobiliser tout le monde car ce sont des défis auxquels nous sommes tous confrontés. Nous retrouvons néanmoins une efficacité à ces actions et une réduction des émissions de gaz à effet de serre, ainsi qu’une augmentation des énergies renouvelables mais les chiffres restent loin des chiffres souhaités. Le financement est un levier essentiel, c’est pourquoi nos experts doivent convaincre les décideurs. Pour continuer d’avancer vers un meilleur avenir, il convient de renforcer la coopération et la solidarité des gouvernements en partageant les solutions et avoir une communication positive pour un avenir durable.
Juliette Leroy