"La science et l'urgence climatique" : une conférence multilingue pour sensibiliser et agir face aux enjeux écologiques

"La science et l'urgence climatique" : une conférence multilingue pour sensibiliser et agir face aux enjeux écologiques

La science et l'urgence climatique

Institut Français, Mardi 5 novembre – Ce mardi, l’Institut Français de Budapest a été le théâtre d'une conférence internationale « La science et l'urgence climatique : pouvons-nous encore gagner la course ? » En partenariat avec l’association La Fresque du Climat, l'événement, accessible en français, anglais et hongrois, a abordé les différents enjeux de la vulgarisation scientifique pour alerter sur l’urgence climatique de la transition écologique et sociales.

La matinée a démarré par des ateliers pédagogiques animés par La Fresque du Climat, permettant aux participants de découvrir des méthodes de sensibilisation pratiques pour expliquer les enjeux climatiques au grand public. Ces ateliers interactifs ont mis en lumière des outils pour illustrer les mécanismes du changement climatique de manière engageante. Modérée par Dóra Csernus, directrice de la politique climatique et environnementale à l'Equilibrium Institute, la conférence a ensuite donné la parole à des experts internationaux. Parmi eux :

La science et l'urgence climatique

Diana Ürge-Vorsatz, vice-présidente du GIEC et professeure de sciences de l’environnement à la CEU, a souligné l’urgence d’une transition rapide pour éviter les scénarios les plus graves.

Sophie Szopa, scientifique principale au CEA, a évoqué les avancées en modélisation de la chimie atmosphérique, cruciales pour anticiper les impacts de la pollution.

Franck Lecocq, directrice du CIRED, a insisté sur la nécessité d’une transition écologique accompagnée d’une transition sociale, rappelant que celle-ci devait inclure des politiques éducatives solides.

András Gelencsér, chimiste atmosphérique, a mis en avant les effets méconnus des micro-particules sur la santé et le climat.

La table ronde de l’après-midi, "De la science à la sensibilisation : vulgariser le changement climatique", facilitée par Réka Nagy, journaliste et animatrice du podcast "Petite planète", a permis d’aborder des sujets de fond : L’éco-anxiété, en augmentation chez les jeunes, et l’importance de proposer des solutions pour apaiser ces inquiétudes. Mais aussi, la responsabilisation des adultes dans la lutte climatique, pour encourager des changements de comportements durables et solidaires.

L’accent a été mis sur la nécessité d'une transition écologique qui intègre la dimension sociale, avec des politiques visant à améliorer l'éducation et la qualité de vie dans ce contexte de crise environnementale. Les membres présents parmi lesquels Anaïs Terrien de La Fresque du Climat, Djian Sadadou de l'Office du Climat, Ákos Éger de la National Society of Conservationist, et Barbara Botos, ambassadrice itinérante pour le climat en Hongrie, ont souligné que cette transition ne pouvait se faire sans un engagement collectif et un meilleur accompagnement éducatif.

Les intervenants ont tous dégageaient une idée commune : Le réchauffement climatique a déjà causé des dommages irréversibles, cependant tout n'est pas perdu si l’humanité choisit de privilégier l’adaptation plutôt qu’une simple limitation des dégâts. En d’autres termes, l’inaction n’est plus une option ; il est indispensable de faire évoluer les mentalités pour faire face aux effets du climat, qui deviennent de plus en plus évidents.

Plusieurs pistes ont été évoquées, notamment dans le secteur des transports, avec des projets de bateaux et d'avions plus respectueux de l’environnement. Cependant, bien que certains modèles électriques existent déjà, ils ne sont pas encore en mesure de remplacer les moteurs à essence de manière viable. L'hydrogène a également été présenté comme une source potentielle d’énergie propre, mais sa production nécessite énormément d'électricité, limitant pour l'instant son potentiel.

L’éducation fut aussi source de débat, tous ont souligné l'importance d'éduquer les citoyens pour leur permettre de comprendre les enjeux de la transition écologique. Djian Sadadou a abordé l’importance d’une communication sincère et transparente de la science vers le grand public, perçue comme essentielle pour donner du sens aux actions collectives. En sensibilisant et en encourageant l'empathie, nous pourrions catalyser un changement de mentalité bénéfique pour le climat.

L’ambiance générale oscillait entre optimisme et inquiétude, avec une prise de conscience partagée sur l’urgence de la situation. Tout n’est pas perdu, mais il faut agir vite, la coopération entre nations, communautés et individus est essentielle pour surmonter ces défis.

Un appel à l’action semble nécessaire pour sensibiliser davantage le public. La journée s'est conclue avec un stand-up.

Manon Lacoste et Clément Desravines