Elections consulaires : Timéa Caudot, tête de liste pour l’Alliance Solidaire des Français de l’étranger (ASFE)
Alors que le vote débute vendredi, nous rencontrons les têtes de liste des formations en lice. Engagée pour une vie administrative plus simple et égalitaire, Timéa Caudot est née dans l’Hexagone d’un père français et d’une mère hongroise. Résidant en Hongrie depuis 1995 et épouse d’un magyar, elle se reconnait dans les Français de Hongrie et souhaite renforcer l’entraide au sein de cette communauté.
JFB : Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter aux élections consulaires ?
Timéa Caudot : La plupart de mes colistiers et moi avons tout fait par nous-mêmes, sommes venus par nos propres moyens, sans suivre les chemins tracés du profil d’expat traditionnel. Nous aimons beaucoup ce pays et aimerions faire partager notre expérience. Dans un sens on peut dire que nous avons connu la Hongrie « à la dure ». Depuis les années 2000-2010, je vois beaucoup de jeunes Français qui, après leurs études, comme moi il y a vingt ans, viennent s’établir ici. Pour eux, c’est plus difficile car souvent, ils n’ont pas d’origine Hongroise.
L’une de mes motivations, c’est que je me revois moi-même dans ces jeunes maintenant. C’est ce que l’on vit tous, dans notre équipe et c’est pour cela que l’on s’est dit qu’on devait faire quelque chose, que l’on devait partager et essayer de renforcer l’entraide au sein de cette communauté.
JFB : Qu’est-ce que vous souhaiteriez faire pour améliorer cette entraide justement ?
T. C. : Nous avons un projet très clair. Nous sommes soutenus par l’ASFE (l’Alliance Solidaire des Français de l’Etranger) dont le but est d’aider les résidents français dans les sujets qui les préoccupent, dans leur vie de tous les jours. Nous n’avons pas d’ambition politique, on ne va pas lutter contre le réchauffement climatique ni prendre position dans les grands débats nationaux, que ce soit en Hongrie ou en France. On ne se sent pas à ce niveau. Pour moi, on est dans un rôle technique, un rôle de proximité. Et on a beaucoup de dossiers déjà.
En tant que personnes de nationalité étrangère, dans la vie quotidienne ou en tant que Français vivant à l’étranger et désirant retourner en France, on se trouve toujours dans des entraves administratives. Je pense qu’il y a vraiment un gros travail à faire pour créer une égalité dans les domaines administratifs, sociaux, etc. C’est pour cela nous n’avons pas d’énergie pour des sujets plus politiques.
Personnellement, ce sont des sujets qui m’intéressent et qui me motivent. Je n’aurais jamais pensé m’engager dans les élections consulaires mais cela fait des années que je constate qu’il n’y a aucun progrès dans ces domaines. A un moment, on arrête d’attendre que les autres agissent à notre place et on décide de faire quelque chose de son côté.
JFB : Quand est né ce projet ? Depuis quand votre liste existe-t-elle ?
T. C. : Nous ne sommes pas apparus au moment des élections, nous avons commencé notre page Facebook en mars 2020 au début de la crise sanitaire, alors même que l’on savait que les élections étaient annulées. L’ASFE existe en dehors des élections. Même si je ne suis pas élue, nous allons continuer notre travail associatif. Les élections sont un moyen pour nous d’être plus efficace, c’est pour cela que l’ASFE Hongrie est constituée comme un parti politique. Mais comme on existait avant, on existera après si l’on n’est pas élus. Malgré le soutien de l’AFSE, nous sommes indépendants. On bénéficie d’une base qui va nous aider pour ce qui se passe en France.
JFB : Quelles seront vos premières mesures concrètement, si vous êtes élue ?
T. C. : Actuellement, notre premier champ d’action est une problématique que l’on a déjà commencé à traiter début mai au travers de la question posée par notre Sénatrice, Mme Évelyne Renaud-Garabedian, à savoir la reconnaissance des vaccins non homologués par la France, pour les Français de l’étranger qui souhaiteraient retourner en France. Avec la problématique des vaccins, on s’est vraiment rendu compte que, en tant qu’étrangers, on peut se retrouver dans une situation discriminante.
Je pense que l’on essaiera aussi d’améliorer l’enseignement du Français aux enfants francophones non scolarisés ni au Lycée Français de Budapest, ni dans les sept ou huit lycées officiellement bilingues, agréés par le label France, et essayer de voir quelles sont les possibilités réalisables au niveau associatif. Probablement lancer d’autres initiatives dans ce domaine. Nous souhaitons également encourager les Français résidents à s’inscrire au consulat pour que l’on puisse avoir la mesure de la population française qui vit en Hongrie, et pas seulement ceux qui vivent à Budapest. Il y a beaucoup de résidents français qui vivent éparpillés en Hongrie et il nous tient à cœur de ne pas les oublier.
Enfin, j’aimerais pouvoir explorer certains domaines dans lesquels il y a des manquements assez forts en termes d’égalité, dans la pratique. C’est le cas par exemple des actes notariés, avec la reconnaissance des traductions officielles. Actuellement seules celles réalisées par le centre national de traduction (OFFI) sont reconnues. Aussi, au niveau de la sécurité sociale et de la retraite, il y aura toujours de quoi s’occuper. C’est ce genre de thématique qu’il me semble intéressant de soulever.
Ces sujets sont ceux qui nous ont motivés au départ lorsque l’on a constitué la liste.
Si vous êtes inscrits sur la liste électorale consulaire, vous allez sans doute recevoir votre identifiant pour voter par internet par mail et votre mot de passe par SMS d'ici vendredi.
Le vote par internet sera ouvert à partir du vendredi 21 mai 2021 midi jusqu’au mercredi 26 mai 2021 même heure, en cliquant sur le lien suivant :
Sinon, vous pouvez déposer votre bulletin dans les urnes le 30 mai prochain.
Propos recueillis par Mathilde Houssay
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