Visite de l’association “Les petits mousquetaires” : une association à destination des enfants francophones de Budapest
Lundi 25 mars au matin nous nous sommes rendus dans le centre éducatif Bárányfelhő dans le 7ème arrondissement de Budapest à quelques pas de la station de métro Hősök tere. C'est à cet endroit que se trouve l’association Les petits mousquetaires, un organisme à but non lucratif à destination des enfants francophones de Budapest. L’objectif selon Cécile, responsable des activités et des animations, “faire parler et interagir les enfants en français”.
L’association a vu le jour en 2017. A l’initiative de sa création : un groupe de parents francophones bi-nationaux qui ont eu l’idée d’une garderie française pour maintenir voire perfectionner le niveau en français de leurs enfants qui évoluent dans un environnement hongrois. L’association permet aux familles désireuses d’offrir une double culture à leurs enfants de le faire en donnant l’occasion à leurs enfants “de vivre une grande palette de moments du quotidien en français” explique Cécile. Aujourd’hui, l’association voit passer environ quatre-vingt enfants par semaine et compte en ses rangs une salarié, deux prestataires, un service civique et occasionnellement des stagiaires.
A l’arrivée, on enlève nos chaussures et on se dirige vers la salle que l’association loue au centre éducatif. On y retrouve Juli, Ninon, Cécile et Yann qui encadrent les enfants aujourd’hui. Les murs de la salle sont décorés d’affiches d’ouvrages de L’école des loisirs. Comme dans une salle de classe, on retrouve au centre des petites tables et des petites chaises sur lesquelles les derniers terminent l’activité du matin. On entend dans le couloir les autres enfants en train de se préparer pour sortir.
L’association propose des activités pour les enfants âgés de un à quatorze ans. Le lundi et le vendredi c’est “journées en français”. Le groupe du lundi est le groupe des plus jeunes, on y retrouve des enfants âgés de deux à quatre ans et le vendredi la journée est à destination des quatre à six ans. Ce sont des journées complètes pendant lesquelles les enfants interagissent en français autour du petit déjeuner, du repas du midi et du goûter mais aussi au cours d’activités. En plus des journées complètes au format “école” l’association propose des ateliers les autres jours. Le jeudi de 16h à 17h c’est l’atelier pour les tous petits de zéro à trois ans, le seul où les parents sont conviés. Le samedi matin, Cécile accompagne des enfants de six à dix ans dans la découverte de l’histoire de l’art et du théâtre. L’après-midi, le centre accueille des enfants de neuf à douze ans pour deux ateliers qui ont lieu simultanément, un consacré aux multimédias et l’autre à la peinture et au dessin.
Aujourd’hui, c’est le dernier jour de Ninon, stagiaire pendant deux mois dans l’association, alors pour son départ ce matin “c’est atelier peinture” nous dit Ninon. Les vacances de Pâques approchant, les enfants peignent des œufs et des lapins. Lorsque les derniers ont terminé leurs dessins, les quatre encadrants s’affairent pour préparer les dix-huit enfants à la sortie au parc qui se trouve au pied de l’immeuble. Toutes les interactions entre les enfants et les adultes se font en français. Une fois au parc, les enfants mangent un encas et partent jouer dans le bac à sable, sur le terrain de foot ou restent au calme près des encadrants. “Certains n’ont pas forcément mangé le matin donc ils restent plus longtemps manger avant d’aller jouer et selon les personnalités aussi certains préfèrent rester au calme” explique Yann. Après la sortie, ce sera l’heure du repas puis de la sieste et des activités de l’après-midi.
Lors des “journées en français”, les enfants arrivent entre 8h et 9h comme pour une journée d’école. Ils déjeunent et font des jeux puis un rituel en chanson avant d’entamer la première activité. Les journées tournent autour d’un thème qui sert de fil conducteur. Au programme des activités pour les quatre à six ans : atelier lecture et développement du langage, atelier motricité, éveil musical et activité manuelle ou jeu en groupe. Les activités sont ponctuées par les repas, le moment au parc et le temps de repos. Pour les deux à quatre ans, le programme est similaire avec un temps de sieste plus important.
L’association semble répondre à une réelle demande des familles bi-nationales. “[Il y a] de plus en plus de français qui s’installent à Budapest et qui y restent” pointe Cécile, elle ajoute que “le lycée français [qui pourrait satisfaire cette demande grandissante] est surtout fréquenté par des hongrois”. Toutes les activités sont payantes et à la charge des parents. L’association fournit des justificatifs aux écoles pour que les enfants puissent suivre les “journées en français” du lundi et du vendredi.
Léonard Cottereau et Marine Moine