Le Lycée Français Gustave Eiffel de Budapest à cœur ouvert

Le Lycée Français Gustave Eiffel de Budapest à cœur ouvert

LFGEB

Journée portes ouvertes du Lycée

De grands espaces accueillants, des enseignants répondant aux défis du 21ème siècle : c’est un lieu inspiré de la francophonie qui a été présenté, cette année, aux futurs élèves du Lycée lors d’une opération portes ouvertes en ligne. Nous avons rencontré Mme Corinne Gacel, chef de l’établissement, au sujet des inscriptions pour la prochaine rentrée scolaire.

JFB : Une dimension internationale dans un système d’enseignement français à Budapest – comment définirez-vous les objectifs du Lycée dans cet univers plurilingue composé d’élèves de diverses nationalités et cultures ?

LFGEBCorinne Gacel : Nos objectifs sont la réussite et l’épanouissement de chacun de nos élèves. L’objectif premier est naturellement qu’ils réussissent leur « parcours scolaire « à la française » et obtiennent leur baccalauréat pour leur permettre de poursuivre leurs études en France, mais aussi en Hongrie, aux Etats-Unis, Royaume-Uni, … Il nous importe également qu’ils apprennent à vivre ensemble, à respecter l ‘autre, à s’entraider, à prendre des responsabilités. Ces valeurs humanistes universelles sont au cœur du projet de scolarisation des établissements français de l’AEFE (Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger), réseau auquel appartient le Lycée Français Gustave Eiffel de Budapest.

JFB : Dans quelles structures accompagnez-vous les enfants dès l’école maternelle jusqu’au baccalauréat ? C’est un enjeu – comment réussir l’intégration des jeunes et leur orientation pour les formations post-bac ?

C. G. : Un des premiers enjeux pour nos jeunes élèves est l’acquisition de la langue française, sa maitrise tant orale et écrite, afin que le français ne soit pas une langue étrangère mais bien sa langue de scolarisation. En effet, tous les enseignements de la petite section en maternelle jusqu’au baccalauréat ont lieu en français. Or la moitié de nos élèves sont magyarophones et 15% sont de nationalités dites tiers (c’est à dire non français et non hongrois).

Nous avons donc un dispositif pédagogique entièrement dédié à ce que l’on nomme le FLSCO, c’est à dire l’enseignement du Français Langue de SCOlarisation, avec des enseignants spécialisés, qui prennent des petits groupes et ont construit une progression des apprentissages permettant à l’élève au bout de 3 ans ou 4 ans de suivre tout son cursus scolaire en langue française. Cette équipe est naturellement en lien avec les enseignants de chaque classe pour permettre à chaque enfant une intégration linguistique sereine.

LFGEBConcernant l’orientation post-bac, nous disposons dans les établissements français d’un « Parcours Avenir » qui permet à chaque élève, notamment dès la 3ème, par différentes actions (visite d’entreprise, participation à des salons, présentation des formations post-bac, rencontre avec des anciens élèves, des professionnels,… ) de connaître la diversité des métiers et des formations, d'élaborer son projet d'orientation scolaire, universitaire et professionnelle. Nous travaillons avec nos partenaires ministériels et académiques en France, le réseau des Etablissements français à l’Etranger, les établissements universitaires. Au sein du lycée, nous avons également des enseignants qui ont cette mission plus spécifique d’accompagner les élèves pour leur orientation que soit en Hongrie, en France ou à l’international.

JFB : Quelles sont les relations entre enseignants, enfants et parents ?

C. G. : Je découvre le Lycée Français Gustave Eiffel de Budapest depuis Septembre 2020 et j’ai été frappée à la rentrée de la joie et le plaisir qu’ont manifestés les élèves à retrouver leur lycée et leurs enseignants. Il règne une ambiance très respectueuse entre élèves et enseignants. Les parents jouent un rôle essentiel dans cet établissement, puisqu’il est géré par un comité de parents, avec lequel je travaille, en tant que chef d’établissement, nommé par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger, en très bonne intelligence.

Par ailleurs, depuis 10 ans que j’exerce le métier de personnel de direction, je veille à la qualité du dialogue entre enseignants et parents ; c’est en effet un élément essentiel d’une scolarité réussie. J’encourage les parents à régulièrement s’adresser aux enseignants de leur enfant s’ils ont besoin d’éléments d’information, de compréhension afin de mieux l’accompagner. Il existe également différentes instances où les parents sont représentés pour prendre part à la vie du lycée : conseil d’établissement, conseil d’école, commission restauration, …

LFGEBJFB : À cause de la covid-19, le contexte est très spécial aussi bien pour les enseignants, que pour les élèves et leurs parents qui sont amenés à les aider dans leurs études. Quelles sont vos expériences à cet égard ?

C. G. : Même si malheureusement, cela fera bientôt un an que nous vivons en situation de crise sanitaire, il m’est difficile de parler d’expériences, car j’ai l’impression que nous devons nous adapter en permanence. Nous n’avons pas pour l’instant le recul nécessaire pour analyser finement ce que nous avons été contraints de mettre en place dans le cadre de l’enseignement à distance.
Néanmoins, au lycée Gustave Eiffel, je trouve, au regard de ce que j’ai connu au printemps alors que j’étais proviseur du Lycée Français de Berlin - Allemagne, que les équipes sont su s’adapter rapidement à l’enseignement à distanciel. Nous avons pu en septembre et octobre débriefer sur ce qui avait été mis en place au printemps, réfléchir aux temporalités, enjeux et contraintes de l’enseignement à distance, et être ainsi très réactifs et prêts lorsque les autorités hongroises ont décidé l’enseignement à distance pour les niveaux 3ème, seconde, première et terminale.

Néanmoins, cela reste une vraie gageure tant pour les élèves, que les enseignants et les parents que l’enseignement se fasse à distance, surtout sur la durée.

Ce n’est pas « naturel » de passer sa journée devant un ordinateur, seul dans une pièce quand on est élève ou enseignant. J’ai toujours dit que si l’école se résumait à transmettre un savoir, il y a longtemps qu’elle n’existerait plus. C’est ce que cet enseignement à distance contraint met en évidence : A l’école, il y a certes transmission de savoir, mais aussi des transmissions de compétences par le faire et le savoir-faire, et surtout des interactions pédagogiques, éducatives et sociales, essentielles pour la construction de soi, le développement de sa personnalité. Plus qu’un lieu de savoir, l’école est c’est un lieu de vie, de vivre ensemble.

LFGEBJFB : L’architecture du Lycée est très réussie avec de nombreuses aires de jeux en pleine nature autour du bâtiment. Cette configuration se prête à de nombreuses activités allant du théâtre jusqu’aux événements sportifs – comment pouvez-vous utiliser ces espaces et quels sont vos projets pour l’avenir ?

C. G. : En effet, la qualité des espaces tant intérieurs qu’extérieurs participent au bien vivre dans l’établissement et à la réussite de nos élèves. Ils sont utilisés quotidiennement dans le cadre d’activités pédagogiques et éducatives sur le temps scolaires et péri-scolaires. Nous veillons donc quotidiennement à leur entretien et à leur adaptation en fonction de l’évolution des besoins ou des tranches d’âges.

Je souhaite une fois cette crise sanitaire surmontée que le lycée Français Gustave Eiffel accueille à nouveau des événements sportifs, culturels, littéraires, en partenariat avec les institutions et les acteurs éducatifs, culturels, sportifs de Budapest. 

Dans les années à venir, j’aurai à cœur de renforcer l’image du lycée français Gustave Eiffel en tant que lieu de référence éducative, d’expertise pédagogique « à la française » et de rayonnement culturel et linguistique.

Propos recueillis par Éva Vámos