Francophonie à Budapest : un mois de mars riche en événements au CIEF de l’Université ELTE

Francophonie à Budapest : un mois de mars riche en événements au CIEF de l’Université ELTE

CIEH

Entretien avec Niv Schvartz, directeur adjoint du Centre Interuniversitaire d’Études Françaises

JFB : Bonjour Monsieur Schvartz, vous êtes le directeur adjoint du CIEF de l’Université ELTE. Pouvez-vous nous présenter brièvement le Centre ?

N. S. : Bonjour. Le Centre Interuniversitaire d’Études Françaises (CIEF), fondé en décembre 1990, est une institution franco-hongroise dédiée aux études et à l'information sur la France. Rattaché à l'Université Eötvös Lóránd de Budapest (ELTE), il est le pendant du Centre Interuniversitaire d'Études Hongroises (CIEH) de l'Université de la Sorbonne-Nouvelle – Paris III.

Sous la direction de M. Dávid Szabó, notre vocation est de créer un espace vivant et dynamique, où le français trouve sa place au quotidien. Le CIEF accueille, informe, relie — il propose une médiathèque, des rencontres culturelles, des projets communs avec les universités, mais aussi des moments d’échanges : des lectures, des films, des clubs. C’est un lieu de langue et de lien.

JFB : Le mois de mars est traditionnellement dédié à la francophonie. Quels ont été les événements marquants organisés par le CIEF cette année ?

N. S. : Effectivement, mars est un mois clé pour nous. Parmi les événements phares, nous avons organisé la 18ᵉ édition de la Grande Dictée du CIEF le 28 mars, qui a réuni plus de 400 personnes, en comptant les participants, les correcteurs, les invités et les bénévoles. Cet événement annuel est ouvert à tous les amoureux de la langue française, qu'ils soient débutants ou avancés. Chaque année, nous mettons en avant la littérature d'un pays francophone.

Cette édition a été marquée par une belle reconnaissance diplomatique : les prix ont été remis par le directeur de l’Institut Français en Hongrie, ainsi que par les ambassadeurs de Belgique, du Canada et de Suisse, Ce geste symbolique a renforcé l’atmosphère chaleureuse et solennelle de ce moment partagé.

L’un des textes choisis provenait d’un roman historique contemporain, Les Tributaires, signé Bisame Corvin — un nom de plume derrière lequel se cachent deux sœurs franco-hongroises. Ce texte, en partie situé en Hongrie, mêle mémoire familiale, grande Histoire et quête d’identité. Il a suscité beaucoup d’émotion parmi les participants.

JFB : Vous avez aussi organisé un club de lecture autour de ce roman, n’est-ce pas ?

N. S. : Tout à fait. Le 19 mars, nous avons reçu Claire Hunyadi, l’une des auteures, pour une rencontre exceptionnelle avec nos lecteurs. C’était une soirée chaleureuse, ponctuée d’échanges, de lectures à voix haute, et de quelques confidences. Ce fut sans aucun doute l’un des moments forts de notre mois francophone.

JFB : Pouvez-vous nous parler d'autres activités que le CIEF propose régulièrement ?

N. S. : Bien sûr. Outre la Grande Dictée, le CIEF organise régulièrement des colloques internationaux, des séminaires doctoraux, des conférences scientifiques, et publie la Revue d'Études Françaises en collaboration avec les départements d’études françaises des universités de Hongrie. Nous avons également une médiathèque qui offre un large éventail de ressources pédagogiques et audiovisuelles pour les étudiants, les enseignants et tous les passionnés de langue française.

JFB : Comment voyez-vous l'évolution de la francophonie en Hongrie et le rôle du CIEF dans cette dynamique ?

N. S. : La francophonie en Hongrie est vivante et en constante évolution. Le CIEF s'efforce d'être un acteur clé de cette dynamique en proposant des activités variées qui répondent aux attentes d'un public diversifié. Nous cherchons à aller au-delà de la simple transmission de la langue et de la culture françaises, en favorisant des échanges concrets et des collaborations enrichissantes qui nourrissent à la fois les réflexions intellectuelles et les relations humaines.

JFB : Pour conclure, y a-t-il une question que vous auriez aimé que je vous pose ?

N. S. : Peut-être cette question : "Quels sont les projets du CIEF pour les mois à venir ?"

Eh bien, notre ambition est de continuer à tisser des liens, à la fois ici en Hongrie et au-delà. Nous souhaitons renforcer nos partenariats internationaux, ouvrir davantage notre médiathèque à de nouvelles ressources — pour que chacun puisse y trouver matière à apprendre, rêver, s’évader. Côté programmation, nous avons envie d’élargir encore notre palette d’activités : conférences, ateliers, projections, soirées conviviales… toujours dans cet esprit d’ouverture et de partage.

Nous poursuivons aussi nos clubs de lecture, de gastronomie, et de cinéma. Ce semestre, nous avons par exemple proposé un cycle autour de la Nouvelle Vague, avec projections suivies de débats : l’occasion de redécouvrir ensemble ce courant si libre, si inventif, qui a su mêler poésie du quotidien et regard neuf sur le monde. Et ce sont justement ces regards multiples, curieux, que nous voulons continuer à inviter.

Enfin, parmi nos projets phares, je citerais deux événements majeurs à venir : le colloque « Roman noir, roman policier », qui explorera les enjeux littéraires et culturels de ces genres populaires, et la co-organisation, avec le département des études françaises, du colloque « 250 ans des études françaises à l’Université de Budapest », prévu pour la fin du mois de septembre. Ce sera une belle occasion de revenir sur une histoire académique longue et riche, et de réfléchir ensemble à son avenir.