Un étudiant français en Hongrie
A la découverte de Budapest, la perle du Danube, suivez les premières sensations d’un étudiant français fraîchement arrivé dans la capitale magyare.
Il faut d’abord savoir qui je suis pour comprendre comment je suis arrivé en Hongrie pendant une période difficile. Je suis étudiant français en école d’ingénierie transport formation aéronautique et spatiale - un bien grand titre pour aborder la formation et la raison de mon voyage -.
Une école qui forme des futurs ingénieurs tournés vers l'international. Nous aurons très certainement des relations avec l’étranger plus tard. L’école nous donne une chance de partir pendant 8 semaines dans un pays étranger. Ces 8 semaines doivent être faites pendant le cursus scolaire pour valider le diplôme. Elles sont validées si l’on travaille dans un pays quel que soit le domaine. Il ne me reste que 2 ans avant la fin de mes études, le temps presse.
Me voilà donc dès le mois d’avril à la recherche d’une opportunité qui me permettrait de réaliser ce voyage. Nous devons trouver, dénicher, se renseigner, contacter, appeler les entreprises ; développer, organiser, décrire notre projet. Maintenant, prenez en compte un élément perturbateur majeur qui a fait s’arrêter le monde entier pendant plusieurs mois. Un virus qui empêche les échanges et qui bloque les entreprises, les start-ups… La tâche ne fut que plus rude. J’ai envoyé beaucoup de mails, j’ai appelé plusieurs usines, j’ai cherché dans tous les domaines. Mais arrivant en juin, je n’avais toujours rien pour pouvoir faire ces 8 semaines. C’est dans ces moment-là que l’on se dit que c’est trop tard pour cette année. Que je n’ai plus le choix, que je vais devoir le réaliser pendant les prochaines grandes vacances…. Si seulement c’était aussi facile. En fait je n’ai plus de vacances pendant les 2 prochaines années. Donc, non, je n’ai pas vraiment d’autre choix que de le faire cette année.
Vous savez, souvent les stages se font par contact ou grâce à une connaissance. Alors je fais marcher mon petit réseau. Je demande aux personnes de ma famille s’ils n’ont pas une piste. C’est ce qui va me sauver. Mon grand cousin, Jérôme, m’aide à trouver mon stage. La Hongrie est à portée de main. Après quelques semaines, je suis en relation avec Eva VAMOS qui me propose de devenir stagiaire dans son journal : Le Journal Francophone de Budapest.
Je suis enfin rassuré et peux préparer mon voyage.
Comment vais-je trouver la ville ? Est-ce que la vie est différente de celle de la France ? Les coutumes, la nourriture, la vie sociale ? Tant de choses que je dois découvrir pendant 2 mois dans ce pays.
Pour commencer, c’est un pays d’Europe Centrale. La vie n’est donc pas si différente ici qu’en France. Il y a pourtant certains points à relever.
La Hongrie fait partie de l’Europe, l’Euro n’est pas la devise commune. Ici c’est le Forint qui domine (l’origine de cette monnaie remonte en 1252 avec les pièces fabriquées à Florence). Ça a ses avantages et ses inconvénients. Un Euro équivaut à environ 350 Forints (les conversions sont assez simples). Le salaire moyen y est plus faible qu’en France. Autrement dit la vie n’est pas chère ; pour un Français j’entends, car pour un Hongrois vivre à Budapest ce n’est vraiment pas chose facile, surtout si l’on ne gagne que le salaire moyen (environ 800€). Un plaisir aussi de se retrouver avec dans les mains un billet de 500, 1000 ou encore 10 000. Cependant, pour nous, étrangers, il y a aussi quelques soucis. Déjà voir les prix affichés, qui peuvent comporter 3,4 ou 5 chiffres, surprend pas mal au début. Ensuite les frais bancaires. Ne comptez pas retirer de l’argent en liquide, le change est très désavantageux, pas le choix, il faut payer par carte. Mais ici, il est courant de laisser des pourboires (aux restaurateurs, aux barmans, et même aux coiffeurs !!). Vous imaginez bien que par carte ce n’est pas possible. Heureusement le malheur est vite rattrapé lorsque l’on paye sa bière 2.5€.
La Hongrie est un petit pays. Pour comparaison, elle est un peu plus grand que la Bretagne et la Normandie réunies. Une population de 10 millions d’habitants dont déjà 2 millions vivent dans la capitale Budapest.
A mon arrivée en avion j’ai déjà constaté une chose : le climat !! Nous sommes bien arrivés dans les terres, avec un climat continental, chaud et sec !
Ensuite les premières choses que j’ai vues en me rendant à mon logement. C’est, le peu d’activité la nuit. Du moins dans certains quartiers. La capitale est calme et silencieuse. Je trouve ça assez contradictoire au fait que c’est la plus grande ville du pays. Pas de très grands trafics la nuit. Des bouchons assez modérés pour le peu de temps que j’ai pu y passer. En revanche, des signalétiques au sol sont à en perdre la tête (trop de flèches, de traits, de pointillés blancs).
Dès le lendemain, je commençais les visites, impatients de découvrir les deux rives de la ville appelées respectivement rive Buda et rive Pest.
On peut constater sans grande difficulté que le Danube est la séparation naturelle entre les deux villes qui sont architecturalement parlant très, très différentes. Buda, concentré autour d’une colline surplombée par le château, ressemble aux villes médiévales avec ses rues pavées, escarpées, et sinueuses. Entouré de bâtiments souvent grands avec des façades recouvertes de formes artistiques. Pest dans la plaine, possède bien plus l’aspect d’une ville plus moderne avec de grandes avenues parallèles. Même si l’architecture des bâtiments plus anciens reste identique à ceux de Buda lorsque l’on s’éloigne un peu, le béton et les constructions modernes font leurs apparitions. En bordure, beaucoup de travaux sont en cours afin de créer des zones de buildings.
Les monuments emblématiques de la ville sont tous de pures merveilles. Il ne faut surtout pas les manquer. Tous ont des particularités. Les toits colorés, les crépis aux formes rocambolesques recouvrent les murs en briques rouges, ou encore la démesure et le gigantisme de certains bâtiments comme le Parlement. Quelques collines surplombent la ville et permettent d’avoir une vue extraordinaire sur l’étendue urbaine.
L’aspect écologique de la ville est assez présent. Bien plus que dans certaines mégalopoles. Les transports en commun (tram, métro, bus, …) sont présents partout. Bien entendu un peu de marche est à prévoir, mais c’est là le charme de la ville qui nous surprend à chaque virage. Il faut se balader pour comprendre comment fut construite la ville (on peut y apercevoir des maisons qui sont en dessous du niveau de la route par exemple).
Parlons un peu de la nourriture ! Je n’ai pas tout essayé forcément par manque de temps principalement. Ce que j’en ai retenu, c’est que c’est une cuisine riche. Riche dans plusieurs sens. Déjà, c’est une cuisine assez grasse, mais qui justement sait utiliser cette façon de faire. Ensuite, elle est vraiment variée (tellement de choses différentes). Enfin, c’est une cuisine qui concentre des aliments que l’on ne retrouve pas forcément dans la cuisine traditionnelle française (je pense notamment au maïs). Finalement, c’est une cuisine que j’apprécie même si je peux relever certains points moins à mon goût si je peux me permettre. Premièrement les bouillons, ils sont servis tout le temps et par n’importe quel temps. Ensuite les épices, notamment le paprika qui relève vraiment les plats ! Et enfin le gras que l’on retrouve partout.
Comme à chaque fois, il nous faut un temps d’adaptation pour apprécier le pays. J’ai quand même mis 2 semaines pour m’acclimater à Budapest. Pour commencer à avoir de bons repères, pour savoir où aller et m’orienter. Ou simplement pour prendre du plaisir à se balader dans la ville sans être trop perturbé par la barrière de la langue avec toutes ses bizarreries. La musicalité du hongrois est bien loin de celle du latin. La langue est d’origine finno ougrienne.
Je continue sur la langue, je ne sais pas si c’est parce que je travaille dans un cercle francophone ou pas, mais j’ai l’impression que la Hongrie oriente beaucoup sa culture vers le français. En fait, c’est plus difficile que ça. Ce que j’ai constaté, déjà au travers de mes fréquentations, c’est que beaucoup de personnes sont venues habiter en Hongrie, ce sont des expatriés. Ensuite, la culture française est appréciée. Il y a des écoles françaises et des personnes qui sont allées étudier en France. On croise beaucoup de restaurants, de bars ou autres loisirs avec des noms d’enseignes françaises. Enfin les coutumes sont aussi appliquées, souvent à cause d'anciens français qui sont venus habiter auparavant en Hongrie. On peut sans problème entendre de la musique francophone ou même fêter la fête nationale française en Hongrie.
Lorsque l’on s’éloigne et que l’on sort de la capitale, pour aller en pleine campagne, le changement d’ambiance est assez radical. Prenez le bus ou le train et voyez par vous même le changement. Plus de grands bâtiments, de terrains en construction. Seulement des champs et des routes qui relient les villages entre eux. Des routes nationales très chaotiques d’ailleurs (seules les autoroutes sont vraiment efficaces). Les campagnes Hongroises sont si différentes de la ville qu’on croirait changer de pays. La vie rurale n’est pas la même. Les prix sont encore plus faibles, là vous êtes le roi du pétrole. Les principaux métiers sont ceux des années 60 en France. Vous êtes agriculteurs (maïs, pastèques, …) et vous allez vendre avec votre vélo et sa remorque au village du coin. Ou alors mécanicien et vous êtes presque plus expert en vélo qu’en voitures. On trouve encore des puits d’eau communs, car à certains endroits l’eau qui sort des robinets n’est pas trop potable. C’est vraiment un paysage très différent mais qui possède son charme. Un retour à la nature, aux sources.
Finalement la Hongrie est un super pays. Accueillant, chaleureux, respectueux. Mon expérience dans ce pays pendant mes 8 semaines m’ont vraiment permis de découvrir un nouveau mode de vie et surtout les grandes différences de culture entre des pays qui sont quand même relativement proches les uns des autres. Il faut savoir s’adapter aux coutumes locales, aux façons de travailler au rythme de vie en général. Je dirais que 2 mois de plus ne serait pas de trop pour m’imprégner totalement.
Quentin Rouf
- 183 vues