Noël en Franche-Comté : Les Origines de la Légende de la Tante Airie (ou Arie)

Noël en Franche-Comté : Les Origines de la Légende de la Tante Airie (ou Arie)

Noël en Franche-Comté

Tante Arie ou Airie est une bonne fée légendaire adorée du folklore de Franche-Comté. Elle est à Noël la substitute du Père Noël et de Saint-Nicolas dans l'ancien comté de Montbéliard.

La tante Arie est selon la légende une réincarnation de la bienfaitrice et regrettée comtesse Henriette de Montbéliard (1387-1444). En 1407, la comtesse héritière du comté de Montbéliard, épouse le comte Eberhard de Wurtemberg du comté du même nom.

Le comté de Montbéliard dépend alors du Saint-Empire romain germanique voisin, du XVe siècle jusqu'au XVIIIe siècle.

En 1419, après la disparition de son époux, la comtesse Henriette de Wurtemberg continue de gouverner seule les comtés de Montbéliard et de Wurtemberg.

Après avoir été destituée du Wurtemberg par ses deux fils, les comtes Louis IV de Wurtemberg et Ulrich V de Wurtemberg, elle règne en bienfaitrice adorée sur le comté de Montbéliard   jusqu’à sa disparition en 1444 au château d'Étobon.

La comtesse Henriette de Montbéliard (1387-1444)

Noël en Franche-Comté

Au cours des dernières années de sa vie, elle donne de nombreuses preuves de protection et de générosité aux habitants méritants de son comté ...

La légende fait d'elle une bonne fée protectrice adorée du pays de Montbéliard, vêtue en paysanne, avec son âne Marion chargé de cadeau de Noël pour les enfants, substitut à Noël du Père Noël et de Saint-Nicolas sous le nom de tante Arie ou Airie dans le Pays de Montbéliard. Bon nombre de contes où de légendes sont écrits à son sujet.

Sous des déguisements divers, elle demande souvent l’hospitalité pour connaître les gens et encourager les ménages vertueux, travailleurs, soigneux et charitables ... Elle apparaît notamment au marché de Noël de Montbéliard.

Le Noël de Tante Airie (Contes et Légendes du Pays de Montbéliard)

Il y a longtemps dans le pays de Montbéliard vivait une bonne fée, Tante Arie. Comme le père Noël aujourd’hui, elle gâtait les enfants la nuit de Noël. Discrètement, Tante Arie venait déposer dans les chaussons au pied de la crèche de jolis cadeaux. On racontait qu’elle vivait dans une grotte au fond de la forêt. Tout au long de l’année, elle rendait visite aux habitants sans se faire reconnaître. Les enfants la craignaient mais la brave tante aimait semer la joie, et ne tenait pas rigueur des petits défauts. Il y eut une fois, pourtant, ou elle dut donner une petite leçon…

Par une froide soirée d’hiver, elle frappa à la porte d’une maison d’apparence assez pauvre. Une toute jeune fille, Madeleine, vint lui ouvrir. Elle regarda avec mépris cette vieille femme qui ressemblait à une mendiante, et lui cria d’un ton sec : « Allez-vous-en ! Vous n’avez rien à faire ici ! »

Le père de Madeleine, qui avait entendu la réponse brutale de sa fille, intervint. Il était confus et fit rentrer la vieille dame, l’invita à prendre place au coin du feu et lui donna un bol de soupe. Les parents de Madeleine étaient de braves gens. Ils n’avaient qu’une fille et la gâtaient beaucoup. Mais Madeleine était égoïste, dure et paresseuse. Ce soir-là, ils discutèrent avec la vieille femme des soucis que leur causait leur fille.

Noël en Franche-ComtéLa plus grande exaltation de Madeleine était la fête du village. À cette occasion, elle se montrait sous son meilleur jour. Extrêmement coquette, son plaisir était d’arriver la dernière à l’office, afin que tout le monde puisse l’admirer.

Les jours précédents, Madeleine s’était montrée plus irascible, plus hautaine que jamais. Arrivée devant le temple, elle reconnut la vieille femme qui s’était rendue à son domicile au moment ou un coup de vent emporta son magnifique chapeau. Elle appela la tante pour l’aider à le remettre. Puis elle courut au temple, entra la dernière comme à son habitude, sans discrétion.

La tête haute et la démarche royale, elle s’installa au premier rang. On entendit alors des chuchotements, des ricanements étouffés. Madeleine pensa que son entrée avait fait sensation mais à la sortie du temple, elle demanda à une autre jeune fille : « Pourquoi ris-tu ? » « C’est parce que tu es la mieux coiffée ! »

À ces mots, étonnée, elle courut jusqu’à la fontaine pour se regarder. Ô stupeur ! Sa charmante tête blonde était coiffée d’un bonnet de nuit ! Elle crut mourir de honte et entra dans une terrible colère. Quand elle songeait à la vieille, qui lui avait joué ce tour, elle sentait une furieuse envie de se venger.

Un soir, elle apprit par ses parents que la « tante » passerait à la maison. Dès lors, elle n’eut qu’une idée en tête, la vengeance ! La vieille dame, comme prévu, vint à la veillée. Elle fut bien reçue par la famille et à son départ, les parents constatèrent qu’il y avait dans les placards quantité de choses alléchantes. C’est sûr, dirent-ils, cette vieille dame n’est autre que la bonne Tante Arie !  

Madeleine commença à réaliser qu’elle s’était moquée de la bonne fée. En décida-t-elle pour autant de changer ? Non, au contraire. Madeleine décida de la suivre… Et dès le lendemain, Madeleine clama dans tout le pays que la Tante Arie avait des pattes d’oie. Quand Tante Arie apprit ce que Madeleine avait dit d’elle, elle en fut fort courroucée. Le matin de Noël, Madeleine reçut un martinet ! Tante Arie pouvait tout pardonner : sauf la calomnie et la méchanceté gratuite.

La Chanson de la Tante Airie

Vêtue comme une paysanne

Coiffée de son beau Diairi *Noël en Franche-Comté

Elle traverse la campagne

Sur son petit âne gris.

                   2

En Passant le long des routes

Des villages, des hameaux  

Elle regarde, elle écoute

Elle prend un peu de repos

                  3    

Elle termine les ouvragesNoël en Franche-Comté

des mamans trop fatiguées

Elle va redonner courage

aux ouvriers épuisés

                  4

Les enfants sages à Noël

Auront de jolis cadeaux

Et pour que la nuit soit belle

Des bonbons et des gâteaux.

RefrainNoël en Franche-Comté

Connaissez-vous Tante Arie

La Bonne Fée de ce Pays,

Tous les Enfants rêvent d’elle,

A l’approche de Noël.

 

Source : Office du Tourisme Montbéliard                                                                       

*  Diairi : Petite coiffe brodée ornée de rubans portée dans le Pays de Montbéliard.           

Ecoutez la chanson de la Tante Airie en cliquant ici.

Et une vidéo de la Chorale du « Diairi » de Montbéliard en concert.

Mireille Toth – Association Culturelle Franco-Hongroise – Belfort (France)

 

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