La Saint-Sylvestre : sources et traditions
Les origines païennes se confondent avec les origines religieuses, liées au solstice d’hiver. Dans la Rome antique, on s’échangeait des pièces et des médailles à l’occasion du changement d’année. Ce sont aujourd’hui nos fameuses étrennes. Jusqu’à Jules César, la fête n’était pas à date fixe. C’est lui qui fixa la fin d’année au 31 décembre. En France, il faudra attendre Charles IX pour que le premier jour de l’année soit fixé au 1er janvier.
Qui était Saint-Sylvestre, fêté ce 31 décembre ? Né à Rome, réputé pour sa piété et sa générosité, il fut élu pape en 314. C’est sous son pontificat que fut réuni en 325 le premier Concile de Nicée qui condamna l’arianisme et établit une profession de foi, ainsi qu’un certain nombre de canons liturgiques et disciplinaires. Entretenant de bonnes relations avec l’empereur Constantin, ce „saint homme” mourut un 31 décembre (355).
Les traditions sont nombreuses et variées, relevant de la superstition, parfois surprenantes. C’est ainsi qu’à l´origine, feux d’artifice et pétards étaient censés faire fuir les mauvais esprits. De leur côté, Colombiens et Équatoriens brûlent des marionnettes en bois, papier et chiffons garnies de pétards, représentant symboliquement les déchets de l’année écoulée (politiciens en première ligne...). En Espagne, il est de tradition d’avaler 12 grains de raisin, un à chaque coup de minuit sonnant au carillon. A Madrid se tient une course nocturne, la San Silvestre Vallecana. Aux Etats-Unis, une énorme boule de cristal commence à descendre à 23h59 pour atteindre le sol au pied de la tour du N° 1 Times Square de New York à minuit pile. Au Japon, un prêtre fait retentir une cloche 108 fois, signe de la mort des 108 désirs dont il faut se débarrasser selon le bouddhisme. Dans le quartier populaire de Hillbrow, à Johannesburg, les habitants ont instauré une nouvelle tradition controversée : le 31 décembre, ils jettent par leur fenêtre des objets usés, lits, frigos, meubles, télévision … Au Brésil, la fin de l’année coïncide avec la fête de Iemanjá, une divinité associée à la mer. Les Brésiliens se rassemblent à Rio de Janeiro sur la plage de Copacabana pour déposer des offrandes à cette divinité d’origine africaine : fleurs et cadeaux les plus divers (bougies, bijoux, miroirs, parfums) sont déposés dans des barques et offerts à la mer. Les plus fervents tentent de réussir à sauter sept vagues d’affilée, porte bonheur pour l’année à venir. Après ce rituel, il ne faut surtout pas tourner le dos à la mer, au risque de contrarier la déesse. En Écosse et en Irlande, c’est la tradition du „First footer” : la première personne qui franchira le seuil de la maison, du pied droit et sans avoir les mains vides, portera chance à la famille pour l’année entière. Au Danemark, certains sautent du haut d’une chaise au douzième coup de minuit en faisant un vœu qui sera alors exaucé. Moins confortable : se plonger dans un bain glacé au Canada. En Allemagne, la soirée débute par l’incontournable „Feuerzangenbowle”, bol de punch, le must de la soirée. En Norvège, on déguste un gâteau de riz au lait dans lequel une amande a été cachée. Celui qui trouvera la précieuse graine vivra une année entière sous le signe de la prospérité. À la nouvelle année, les Tchèques, quant à eux, coupent une pomme en deux : si le trognon a la forme d'une croix, l’année sera mauvaise, mais s’il a la forme d’une étoile, l’année sera heureuse et prospère. Et leurs voisins Polonais, qui auront dégusté une carpe lors du Réveillon, en garderont des écailles dans leur porte-monnaie pour attirer la chance. Professionnelle. Quant à nos chers hongrois, manger des lentilles le Jour de l’An leur garantira de l’argent pour le reste de l’année….
Et à Paris ? Les amoureux s’embrasseront sous le gui, porte bonheur, pour aller ensuite sabler le champagne sur les Champs Elysées …
„Guten Rutsch !”, comme disent nos amis Allemands (= ”Bonne glissade!”… vers la nouvelle année)
Pierre Waline
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