Un vernissage miniature pour de grands artistes
Ce Mardi 6 octobre a eu lieu le vernissage de l'exposition Miniképek à la Vízivárosi Galéria. Comme son nom l'indique, cette exposition ouverte jusqu'au 27 octobre présente la crème de la peinture hongroise... en format miniature ! Tous types de tableaux sont ainsi présentés tant qu'ils respectent un format carré de 20 centimètres sur 20 centimètres. L'idée motrice de cette édition est que « sans travail, le talent n'est qu'un feu d'artifice » (citation de Roger Martin du Gard dans son livre Les Thibault). Ainsi, même malgré les mois compliqués de pandémie, les peintres ont continué à produire et c'est pourquoi Tamás Olescher a eu l'idée d'appeler cette édition Miniképek Best-of 2020. En effet, les tableaux proposés ne sont pas forcément nouveaux mais représentent chacun la meilleure production de l'artiste exposé.e.
Le vernissage a été présenté par un discours de l'écrivain d'art Balázs Feledy, aux côtés de la commissaire de l'exposition Anikó Zöld, qui organise de cet événement dans le cadre de la Journée de la peinture hongroise.
La commissaire de l'exposition, la peintre Anikó Zöld, pose ici à côté de son propre tableau (celui en bas, au centre).
Balázs Feledy nous explique qu'il est d'usage que l'exposition Miniképek impose un thème, mais que cette année les sujets étaient libres. Pourtant, il constate que de nombreuses œuvres ont été plus ou moins directement inspirées par la pandémie mondiale actuelle. C'est par exemple le cas de ce portrait de László Gyémánt (en haut à droite sur l'image). Il nous a également montré un tableau dont le titre pourrait se traduire par « Une infirmière et un motard au temps de la pandémie ».
On peut aussi évoquer le tout premier tableau à l'entrée, réalisé par István Gábor et représentant un masque comme ceux nous devons aujourd'hui tous porter afin de nous protéger, figé dans le temps, témoignage d'une époque particulière.
Néanmoins, en dehors de ce thème récurrent, les 150 artistes nous présentent des tableaux très variés. On peut apprécier des œuvres abstraites comme figuratives, contemporaines comme classiques, des œuvres drôles, touchantes ou impressionnistes. Le format miniature invite le.a spectateur.ice à s'approcher vraiment de l’œuvre pour se laisser tomber dans l'univers de la toile le temps d'un instant.
Certaines toiles sortent aussi du lot, soit parce qu'elles utilisent un matériaux particuliers comme le bois ou la pierre, ou une technique particulière comme le collage et la sculpture, soit parce que l’œuvre semble s'échapper de son cadre, que le sujet représenté nous regarde ou parce que l'on semble plongé.e dans un autre monde.
Ici, les toiles évoquent des paysages imaginaires : une ville, un ciel, un immeuble et une mer ? A chacun.e d'y voir ce qui lui plaît.
Sur ces trois tableaux nous vient à l'esprit le toucher. Sur la surface nervurée du bois, sur la peau lisse et chaude d'une main ou sur la texture rugueuse et toute en relief de la peinture, on aurait envie de caresser les toiles...
Ici, les textures se mêlent. Un paysage nuageux et ésotérique, un tapis de feuillage, les ruines d'une cité autrefois florissante, une crevasse secrète... ?
Ou encore là, où le choix des couleurs nous transporte du haut d'une cascade aux crépitement d'un feu en passant par le dôme d'une bibliothèque mythique ou l'éclairage d'une ville futuriste... Du moins c'est l'une des interprétations que l'on peut en faire.
Vous êtes donc convié.e.s à faire votre propre voyage à la Vízivárosi Galéria jusqu'au 27 octobre.
Maïa Casimir-Favrot
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