A vos agendas électoraux !
Elections des députés des Français de l’étranger
Plusieurs dates en 2012 doivent d’ores et déjà figurer dans vos agendas car quelques temps forts électoraux marqueront votre vie d’expatrié(e) et de citoyen(ne) français(e) : l’élection du Président de la République française (22 avril et 6 mai) bien entendu, mais aussi celle des députés des Français de l’étranger (3 et 16 juin). Ce sera une toute première puisque 11 circonscriptions législatives nouvelles, hors des frontières françaises, ont été définies lors de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008. Deux candidats ont été désignés pour la 7ème circonscription (Allemagne -Europe centrale) : Pierre-Yves Le Borgn’, pour le Parti socialiste et Ronan Le Gleut pour l’UMP. Ils répondent aux questions du JFB et vous présentent leurs objectifs et programmes électoraux.
Pierre-Yves Le Borgn’, parti socialiste
JFB : Qui êtes-vous ?
Pierre-Yves Le Borgn’ : J’ai 46 ans. Mon épouse, Dolores, est espagnole. Nous serons parents pour la première fois cet été. J’ai grandi à Quimper. Je suis juriste et travaille à l’étranger depuis plus de 20 ans. J’occupe des fonctions dirigeantes dans le secteur des énergies renouvelables. Ma société fabrique des panneaux solaires. Son siège se trouve à Mayence et l’une de ses usines à Francfort/Oder. Protéger la planète et créer de l’emploi, c’est possible.
JFB : Pourquoi avoir candidaté à l’élection des députés des Français de l’étranger ?
P-Y.L.B. : Pour moi, la République n’est pas une addition d’individus, mais un idéal collectif. Or, la politique de Nicolas Sarkozy ruine le pacte républicain. Les cadeaux fiscaux à sa riche clientèle électorale sont le symbole d’années perdues pour les catégories populaires et moyennes. Le recul du service public, nous le mesurons directement à l’étranger par les emplois supprimés dans les postes consulaires, par la pseudo-gratuité en classes de terminale, première et seconde qui met en péril le financement des écoles françaises, précipitant des hausses des coûts de scolarité dans toutes les autres classes, et de manière générale par le désengagement de l’Etat tous azimuts.
Premier Secrétaire de la Fédération des Français à l’Etranger du PS depuis 2003, élu à l’Assemblée des Français de l’Etranger pendant près de 10 ans, ces premières élections législatives à l’étranger sont l’opportunité de porter mes convictions : justice sociale, Etat impartial, intérêt général, citoyenneté européenne. Je ne puis me résoudre à l’élitisme social et à la perte du lien citoyen. Mon projet est la réhabilitation de l’action publique. Face à la croissance de la population française à l’étranger, il faut que l’Etat investisse les ressources humaines et budgétaires nécessaires.
JFB : Comment avez-vous été désigné ?
P-Y.L.B. :J’ai été désigné à l’issue d’un processus démocratique : au PS, chaque adhérent peut se porter candidat à la candidature. J’avais annoncé ma candidature en février 2010, lançant mon blog www.pyleborgn.eu afin de faire connaître mon parcours, mes idées et propositions. J’ai gagné l’élection primaire en décembre 2010 et obtenu l’investiture officielle du PS.
JFB : Comptez-vous venir en Hongrie ?
P-Y.L.B. :Bien sûr. Les attentes des Français de Hongrie doivent être entendues et relayées. Alors que le gouvernement Orban verse dans le populisme, la France doit porter un message exemplaire de tolérance et d’ouverture par l’action culturelle extérieure. La baisse du nombre d’élèves au Lycée français de Budapest m’inquiète. Il ne peut y avoir d’établissement pérenne sans une part importante d’élèves locaux. Encore faut-il pour cela que les coûts de scolarité restent accessibles. Que les enseignants du Lycée, souvent dans des situations précaires, y aient le plus grand mal à scolariser leurs enfants me révolte.
Au baccalauréat, la langue hongroise doit être pleinement reconnue. Car agir pour la diversité linguistique, c’est aussi défendre notre langue. Le Consulat de Budapest expérimente un « pôle de compétence consulaire », qui conduit certaines opérations à être réalisées à Vienne. S’il faut saluer le dévouement des agents, qui ont toujours veillé à ce que le service aux Français de Hongrie n’en souffre pas, un tel engagement sera difficile à maintenir si se poursuivent les réductions de personnel voulues par le gouvernement. Il est important enfin de défendre les investissements français en Hongrie contre toute initiative qui pourrait les menacer.
JFB : Que pensez-vous de la situation des communautés françaises dans les pays de votre circonscription ?
P-Y.L.B. :Il y a partout un besoin d’engagement de l’Etat en matière éducative, culturelle, sociale et de citoyenneté. C’est pourtant un recul de l’action publique que l’on constate. Il touche les Consulats et aussi les instituts culturels, qui travaillent avec toujours moins de ressources et pour seul moyen d’évaluation leur capacité d’autofinancement. Par ailleurs, la France semble avoir abandonné toute perspective européenne, qui permettrait d’agir dans des domaines tels le mariage, le divorce, les gardes d’enfants et les successions. Les dérapages de responsables de l’UMP instruisant le procès de la binationalité inquiètent aussi très largement.
JFB : Quel est votre programme pour les communautés françaises de votre circonscription ?
P-Y.L.B. :Je m’engage pour le rétablissement des emplois supprimés depuis 2002. A la pseudo-gratuité Sarkozy, je souhaite opposer un système de bourses à caractère social permettant de rendre à terme l’école française gratuite pour les catégories populaires et moyennes dans toutes les classes et de nouveaux moyens pour renforcer notre offre pédagogique. Je m’engage aussi pour la promotion de filières bilingues dans les réseaux éducatifs publics des pays hôtes ainsi qu’au développement de structures de type Français Langue Maternelle à destination de la petite enfance. J’attends enfin de la France qu’elle pèse en faveur de solutions européennes pour étendre à un an le transfert des allocations chômages d’un Etat à l’autre, pour traiter la dimension transnationale du droit de la famille et pour une reconnaissance effective des diplômes universitaires.
blog :pyleborgn.eu
Ronan Le Gleut, UMP
JFB : Qui êtes vous ?
Ronan Le Gleut : Je suis né en 1976 dans le secteur français de Berlin divisée, d’un père, Lorientais, infirmier dans l’armée de l’air française, et d’une mère, d'origine italienne, ouvrière à la chaîne dans une chocolaterie. Après des études d’ingénieur en télécommunications à Lille, j’ai travaillé à Munich puis Berlin où j’exerce la profession d’examinateur à l’Office Européen des Brevets depuis 8 ans. Président de l'association Union des Français de l'Etranger (UFE) à Berlin depuis 2007, je suis confronté aux difficultés que connaissent les Français établis hors de France par expérience personnelle et grâce à la vie associative. Je suis donc naturellement attaché à cette belle tradition française qu'est la binationalité, alors que le FN souhaite la voir disparaître.
JFB : Pourquoi avoir candidaté à l’élection des députés des Français de l’étranger ?
R.L.G. : Pour dire à l’Assemblée Nationale que les Français de l’étranger ne fuient pas la France mais qu’ils la servent et mettre un terme à l’image d’exilés fiscaux qu’ont de nous les Socialistes.
Etant établi dans notre circonscription depuis 11 ans, c’est tout naturellement que je m’y présente. Si, comme mon concurrent socialiste, j’étais établi à Bruxelles, je me présenterais dans la circonscription Benelux, mais des raisons électoralistes et politiciennes semblent l'avoir poussé à se parachuter ici.
Rappelons que c'est le Président de la République qui a voulu que les Français de l'étranger soient représentés à l'Assemblée Nationale, alors que l'opposition était contre. Les futurs députés UMP joindront ainsi leurs voix à celles des Sénateurs UMP des Français de l'étranger. Nicolas Sarkozy a démontré son attachement aux Français établis hors de France en créant le 29 juin 2011, un poste de Secrétaire d'Etat chargé des Français de l'étranger que David Douillet saura valoriser. Cet attachement de ma famille politique au devenir des Français de l’étranger me rend fier de porter ses couleurs dans ma circonscription.
JFB : Comment avez-vous été désigné ?
R.L.G. : Ma légitimité démocratique provient du vote des militants UMP qui m’ont élu Délégué UMP-Allemagne à l'unanimité en novembre 2010. La Commission nationale d’investiture de l'UMP où siègent notamment le Premier Ministre François Fillon et le secrétaire général Jean-François Copé, a fait confiance au choix des militants.
JFB : Comptez-vous venir en Hongrie?
R.L.G. : Bien évidemment je viendrai à la rencontre des Français de Hongrie pour évoquer avec eux les moyens d'améliorer leur vie quotidienne. La Présidente de l'UFE-Hongrie, Jeanne Dubard-Kajtard, dont l'engagement bénévole est remarquable, me tient régulièrement informé des difficultés que rencontrent certains Français sur place. Au regard de l'inflation, l'indemnité spécifique de vie locale (ISVL) des enseignants du Lycée Français Gustave Eiffel de Budapest mérite d'être réévaluée. Je soutiens également l'action de l'Institut Français de Budapest,des Alliances Françaises, de la Chambre de commerce et d’industrie franco-hongroise qui participent au rayonnement de la France à l'étranger en développant des partenariats innovants.
JFB : Que pensez-vous de la situation des communautés françaises dans les pays de votre circonscription ?
R.L.G. : Quelle que soit leur situation professionnelle ou géographique,, les Françaises et Français de la circonscription participent à la puissance économique et politique française et sont une force en mouvement en Europe. Les difficultés rencontrées lors de l'expatriation peuvent être inattendues au regard des attentes initiales, amenant certains de nos compatriotes à vivre dans la précarité. La diversité des situations est flagrante avec d’une part des communautés importantes dans les grandes villes mais aussi des compatriotes isolés et d’autre part le récent expatrié et le binational qui a toujours vécu hors de France.
JFB : Quel est votre programme pour les communautés françaises de votre circonscription ?
R.L.G. : Ma priorité va à l'enseignement français à l'étranger qui doit amplifier sa vocation universelle hors de France. Grâce à Nicolas Sarkozy, la gratuité dans les classes de lycée est effective, élargissons ce dispositif aux autres classes au regard des contraintes budgétaires. Si la réforme de la "Prise En Charge" était remise en cause, comme le souhaitent les socialistes, les frais d'écolage pour les classes moyennes seraient augmentés, ce qui est contraire à ma vision Le Ministre des Affaires étrangères et européennes, Alain Juppé, a d’ailleurs annoncé un plan de promotion de l’enseignement français à l’étranger s’élevant à 420 millions d'euros par an, témoignage d'un engagement fort de l'Etat pour les 470 lycées français qui accueillent près de 300 000 élèves dans 130 pays.
Pour faciliter les démarches d'expatriation, créons une plate-forme qui regrouperait les demandes et offres d'emploi en Europe et participerait à une réflexion ambitieuse sur notre politique de soutien à l´export. Améliorer la vie quotidienne des Français de l'étranger est le sens de mon engagement. L’extension des services consulaires (heures d’ouverture, fréquence des tournées et e-administration) y contribueront.
Blog : www.ronan-legleut.eu
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