Visite officielle de Nicolas Sarkozy à Budapest

Visite officielle de Nicolas Sarkozy à Budapest

Lors de la conférence des ambassadeurs, inaugurée le 27 août dernier par le président de la République, ce dernier a formulé le souhait de se rendre prochainement, lui-même ou le premier ministre, dans toutes les capitales européennes. Outre un geste d’amitié envers la communauté hongroise, le choix de Budapest pour sa première visite officielle depuis cette déclaration, souligne également la volonté affichée par Nicolas Sarkozy de relancer les relations bilatérales auprès de ce partenaire européen important.

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Le 14 septembre : une visite officielle au pas de course

Il s’agit d’une visite officielle et non pas d’une visite d’Etat, c’est-à-dire un déplacement moins protocolaire d’une part, mais aussi une visite de travail durant laquelle seront abordées de nombreuses questions, notamment européennes. Ce sera en particulier l’objet des entretiens avec le président de la République, László Sólyom, ainsi qu’avec le premier ministre, Ferenc Gyurcsány. Le Président se rendra par ailleurs sur le chantier de la ligne 4 du métro, dont la construction du tunnel a été confiée à Vinci au printemps dernier, aux côtés du maire de Budapest, Gábor Demszky et d’Yves-Thibault de Silguy, le président du groupe Vinci.

En début d’après-midi, il prononcera une déclaration dans l’enceinte du Parlement devant les corps constitués, le corps diplomatique, les parlementaires ainsi que d’autres personnalités conviées par le ministère des affaires étrangères hongrois. Intervention qui aura lieu dans la Chambre Basse, et non pas dans l’hémicycle de l’ancien Sénat comme le protocole le prévoit habituellement, puisque le hasard du calendrier fait que s’y tiendra au même moment une conférence sur Nabucco. Au Parlement, le Président Nicolas Sarkozy ne manquera pas de prendre quelques instants pour admirer la couronne de Saint Etienne.

Cette déclaration devant les parlementaires sera suivie d’une rencontre avec des jeunes devant un monument commémorant la Révolution de 1956. Ce sera pour le Président l’occasion de rencontrer des élèves du lycée français de Budapest, mais aussi d’autres lycéens, inscrits dans plusieurs lycées francophones de la capitale hongroise ainsi que des étudiants de Szeged. Ce rendez-vous sera suivi d’une rencontre avec la communauté française de Budapest (les ressortissants français régulièrement inscrits auprès du consulat auront reçu une invitation à se rendre à la résidence de l’ambassadeur de France à cette occasion).

Une visite de travail

Dans la perspective des prochaines échéances européennes, singulièrement les présidences française et hongroise de l’UE, respectivement au deuxième semestre 2008 et au premier semestre 2011, Nicolas Sarkozy et Ferenc Gyurcsány ne manqueront pas d’aborder les grands dossiers européens qui constituent l’actualité et l’avenir de l’Union.

La question du statut du Kosovo sera ainsi évoquée, les Européens plaçant leurs derniers espoirs d'une solution négociée dans les pourparlers qui se déroulent jusqu'au 10 décembre entre Serbes et albanophones du Kosovo sous l'égide de la "troïka" (UE, Russie et Etats-Unis), et ce après le refus par la Serbie du plan proposé par Martti Ahtisaari, l'émissaire de l'Onu au Kosovo, qui préconisait l'indépendance du Kosovo.

La politique européenne de l’énergie sera également abordée par Nicolas Sarkozy et ses homologues hongrois. L’achèvement d’un marché intérieur de l’énergie au sein de l’UE, la définition d’une politique extérieure commune, qui permettra notamment de définir des priorités en ce qui concerne les infrastructures nécessaires à la sécurité de l’approvisionnement de l’Union, le recours à un bouquet énergétique plus durable, efficace et diversifié, la lutte contre le réchauffement climatique, la solidarité entre Etats membres, mais aussi l’innovation et la compétitivité dans ce domaine seront sans doute évoqués. La Hongrie est en ce sens un partenaire européen important pour la France avec qui elle a d'ores et déjà démontré des intérêts communs, en particulier sur la question du nucléaire. La Hongrie dispose en effet d’une centrale à Paks.

Par ailleurs, les questions économiques seront probablement au centre des discussions de travail, en particulier après la tenue d’un sommet informel entre le Président français et Angéla Merkel, la chancelière allemande, au château de Meseberg, le 10 septembre dernier, où la politique industrielle, les marchés financiers et la vision qu'ont Paris et Berlin de l'Europe devaient occuper le centre des débats.

Bien sûr, l’année économique de la France en Hongrie sera également l’occasion de revenir sur les échanges entre les deux pays. Outre la participation des groupes Vinci à la ligne 4 du métro de Budapest, la construction d’une usine de traitement des eaux usées de Budapest, projet mené conjointement par Suez, Veolia et Degrémont, manifeste la bonne place des entreprises françaises en Hongrie.

Frédérique Lemerre


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