Visite de Sarkozy à Budapest - Ce qu’en ont dit les médias français

Visite de Sarkozy à Budapest - Ce qu’en ont dit les médias français

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« En Hongrie, Sarkozy homme de l’Est à demi »…

…titrait Libération au lendemain de la visite du président de la République française à Budapest. Les médias français ont quasiment tous relevé la forte symbolique de cette visite en Hongrie pour Nicolas Sarkozy, dont les origines hongroises sont connues de tous : «La Hongrie reçoit vendredi un enfant du pays» (LCI) ; «Le président français est arrivé en Hongrie, la terre de ses ancêtres paternels» (AFP) ; «En visite en Hongrie, Sarkozy évoque son père» (La Croix). Plusieurs journaux soulignent combien cette visite est «empreinte d’émotions pour ce fils de réfugié politique».

Ils rapportent les propos du Président devant le Parlement hongrois : «Vous comprendrez que ce voyage n'est pas pour moi tout à fait comme les autres. Ce n'est pas sans une certaine émotion que je m'adresse à vous aujourd'hui. Tant de liens me rattachent à la Hongrie». Et ceux qu’il a prononcés, quelques instants plus tôt, lors d’une conférence de presse commune avec le premier ministre hongrois avec lequel «il avait évoqué la figure de son père […] qui avait fui le communisme pour s'établir en France au lendemain de la seconde guerre mondiale». Libération met un bémol à ce concert d’émotions : «Tous ses interlocuteurs avaient été prévenus : Nicolas Sarkozy […] n’aime guère s’épancher sur son passé familial. Il ne parle pas le magyar, n’a aucun souvenir dans ce pays, où il ne compte plus qu’une grande tante, et sait que son père a beaucoup romancé la saga des Sarkozy de Nagybocsa. Il ne s’est d’ailleurs pas rendu dans le village de ses aïeux d’Alattyán (où il est partout en photo sur les murs de la mairie).»

Une visite éclair

On perçoit un brin d’ironie chez certains médias quant au caractère éclair de la visite qu’effectue le Président français : «Nicolas Sarkozy se prend à rêver. A imaginer tout ce qu'il aurait pu faire s'il était resté flâner deux jours à Budapest, où il vient de faire une visite éclair : une promenade à cheval en forêt, les bains, un concert. S'il avait pris le temps. "Mitterrand voyageait au bon plaisir. Je ne critique pas. Je voyage pour faire", explique-t-il dans l'avion qui le ramène vendredi soir de Hongrie, la patrie de son père, qu'il a à peine évoqué.» (Le Monde) ; «Vendredi, sa courte visite de sept heures ne lui a pas permis d'aller jusqu'à Alattyán, berceau de sa famille à environ 85km au sud-est de Budapest» (La Tribune).

« Il n’y a pas les petits et les grands »

Les médias français ont également noté que cette première visite inaugure une tournée dans les 26 capitales européennes avant la présidence française de l'Union au second semestre 2008 et qu’elle a pour but de lever un malentendu, en Europe centrale, dont Jacques Chirac est à l’origine. Le Figaro écrit : «Pour sa première visite dans un pays d’Europe centrale, Nicolas Sarkozy s’est d’abord attaché à marquer sa différence avec Jacques Chirac et à réparer les dégâts causés par son prédécesseur en février 2003. Celui-ci avait déclenché un tollé dans les anciens pays de l’Est sur le point d’entrer dans l’UE, en estimant qu’ils avaient "perdu là une bonne occasion de se taire", en soutenant l’intervention américaine en Irak. Toute la journée, Nicolas Sarkozy s’est efforcé de "lever un malentendu". "Il n’y a pas les petits et les grands, ceux qui ont droit à la parole et ceux qui n’ont que le droit de se taire. Il n’y a que des nations égales en droits et en devoirs", a-t-il martelé.» Cette phrase a été largement reprise, que ce soit à la télévision, à la radio ou dans la presse écrite et internet. Le Monde rapporte une partie de la conversation que Sarkozy a eue, à son retour de Hongrie, dans l’avion, avec des journalistes : «Le retour de la France en Europe suscite quelques grincements. Il le sait. "C'est le grand retour de la France en Europe centrale. Ce que j'ai fait aujourd'hui, je sais que cela agace certains observateurs. Certains étaient partis du principe que l'Europe de l'Est, c'était l'Allemagne, et que nous n'y avions pas notre place." […] Exit l'idée de directoire à cinq ou six pays de l'Europe, naguère caressée par M. Sarkozy. "Les grands pays ont une responsabilité particulière. Cela ne veut pas dire que je ne veux pas que les petits pays ne parlent pas. Les grands pays n'ont pas été à la hauteur de leurs responsabilités. Pas d'imagination, pas d'énergie."»

Partenariat stratégique

«Mais le voyage de Nicolas Sarkozy était avant tout un voyage officiel à caractère diplomatique. Il fut donc beaucoup question de "partenariat stratégique", "de collaboration" en matière commerciale ou énergétique» écrit l’AFP. Dans le domaine énergétique par exemple, Le Monde souligne que Nicolas Sarkozy a soutenu la Hongrie dans le projet de gazoduc Nabucco lors de sa visite à Budapest: «"Pourquoi s'en priver, pourquoi ne pas aider" les Hongrois sur ce projet et "pourquoi ne pas considérer que c'est stratégique pour l'approvisionnement ? " Les cinq pays déjà associés (Turquie, Roumanie, Bulgarie, Hongrie et Autriche) sont à la recherche d'un sixième partenaire pour réaliser d'ici à 2012 ce gazoduc de 3 300 km, partant de la Caspienne et contournant la Russie.»

 

Carine Palacci

(Photo: Clément Saccomani - UHT-Pictures)

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