Visages politiques: Péter Szijjártó

Visages politiques: Péter Szijjártó

Lorsqu’il est entré au Parlement en 2002, Péter Szijjártó était le plus jeune député de l’assemblée nationale. Huit ans plus tard, il est nommé porte-parole du Premier Ministre Viktor Orbán. Si son parcours est, à première vue, ponctué de succès, des accusations planent sur lui concernant certaines étapes de sa carrière. 

 Péter Szijjártó a fait ses études à l’Université Corvinus où il est diplômé en relations internationales en 2002. Originaire de Győr, c’est là qu’il adhère au parti Fidesz en 1998. Il est co-fondateur de l’organisation de jeunesse du Fidesz en 1999, le Fidelitas, qu’il préside entre 2005 et 2009. Il devient député parlementaire l’année même où il obtient son diplôme universitaire et participe depuis au travail de plusieurs commissions parlementaires. En 2005, il a même présidé la commission d’enquête qui cherchait à faire la lumière sur l’origine de l’immense fortune de Ferenc Gyurcsány, alors Premier Ministre. Dans le cadre de cette enquête, il a par exemple révélé qu’une entreprise proche de l’ancien Premier Ministre avait fourni des logiciels de télécommunication à plusieurs ministères du cabinet Gyurcsány.

Depuis 2006, Péter Szijjártó a été porte-parole du Fidesz, ainsi que dirigeant de la communication et vice-président du groupe parlementaire du parti. Depuis le deuxième tour des élections législatives, il est porte-parole du Premier Ministre désigné Viktor Orbán. Péter Szijjártó participe donc à la prise du pouvoir par le Fidesz et ne manque pas de critiquer le gouvernement sortant qui essaie, selon son parti, de masquer l’état réel du pays devant l’opinion publique. Fin avril, le Bureau du premier ministre (MEH) sortant lui a adressé une lettre ouverte afin d’inviter les représentants du Fidesz à une consultation sur le déroulement du changement de gouvernement. Péter Szijjártó a affirmé que le pays «n’a pas besoin d’une consultation à huis clos», et a fait savoir que son parti préparerait un projet de loi visant à définir un processus de changement de gouvernement afin de rendre publique la situation des ministères au moment du changement.

Le parti socialiste (MSZP) a quant à lui plusieurs griefs contre Péter Szijjártó, qu’il accuse de corruption depuis 2007. Il y a trois ans, un député socialiste de Győr a révélé que Péter Szijjártó avait permis à certaines entreprises proches des députés Fidesz de gagner plusieurs millions de HUF lorsqu’il était à la tête de la commission économique de la municipalité. Péter Szijjártó a porté plainte pour diffamation mais le Tribunal de Győr a rejeté sa requête en 2009 en confirmant que ces entreprises avaient effectivement remporté des contrats dont le montant s’élevait à plusieurs millions de HUF et que le député socialiste en question n’avait fait que donner son opinion sur des faits réels. Outre cette histoire délicate, Péter Szijjártó a également été accusé d’implication dans l’affaire Zuschlag, la plus grande histoire de corruption entourant des jeunes députés socialistes. En effet, dans une vidéo accessible sur Internet, un ancien collègue de Szijjártó affirme qu’il était en contact régulier avec János Zuschlag et qu’ils dressaient ensemble la liste des organisations fictives qui pouvaient illégalement bénéficier de subventions gouvernementales. Il rappelle en outre que Szijjártó faisait également partie de la commission parlementaire de la jeunesse et des sports dont Zuschlag était président. Le Fidesz considère que ces accusations, à leurs yeux infondées, ont sévèrement nui à l’image de Szijjártó, qui a reçu une menace de mort en décembre dernier.

Anna Bajusz

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