Visages politiques: Miklós Szócska
Secrétaire d’état à la santé
Le premier minsitre a souhaité composer son
gouvernement avec une équipe de spécialistes, extérieure au monde politique. Miklós Szócska, ancien directeur du Centre de Formation des Etudes de Management dans le domaine de la Santé (CFEMS) à l’Université Semmelweis, a été nommé ainsi Secrétaire d’Etat à la santé.
Spécialiste du sujet de la santé, le programme qu’il doit mettre en oeuvre, élaboré par István Mikola, est un programme purement politique. La réforme du système de santé, souffrante ces dernières années, semble être bâtie pierre par pierre par M. Szócska. Le gouvernement ne lui facilite pourtant pas la tâche car déterminé à mettre en place des changements radicaux, -c’est ce qu’il n’a cessé de clamer lors de la campagne électorale- il souhaite aller plus vite. Et si la réforme de la santé n’est pas suffisamment satisfaisante aux yeux de l’électorat, la crédibilité du Fidesz sera mise en jeu. C’est sans compter par ailleurs sur le nouveau plan d’action économique, présenté la semaine dernière, qui risque de peser lourdement sur le projet de réforme de Miklós Szócska puisqu’ il ampute le budget de la caisse de santé de plus de 100 Mds de HUF…
Miklós Szócska, diplômé en médecine à l’Université Semmelweis, appartient au monde des spécialistes du management dans le domaine de la santé publique. Après son diplôme, il suit des formations en management aux Pays-Bas, au Japon et à Londres. Puis il part à Harward, aux Etats-Unis, et obtient un MPA (Master d’Administration Publique). A son retour, en 1991, il devient adjoint, puis directeur jusqu’en 2009 au CFEMS. Entre-temps, il est conseiller pour le Ministère de la Santé, à l’époque Ministère du Bien-être National, et pour la Caisse Nationale de Sécurité Sociale. Il occupe ensuite un poste de fonctionnaire à l’Association Européenne du Management de la Santé. Il rédige sa thèse sur la réforme structurelle du système de santé, sans savoir à l’époque qu’il allait être amené à mettre en pratique ses réflexions théoriques sur le sujet... Ses recherches montrent qu’une réforme de la santé doit résulter de modifications profondes et progressives au sein des institutions de la santé. Tout changement trop important et trop rapide risquerait de susciter de fortes résistances de la part de la profession médicale mais aussi des citoyens.
Il entame actuellement des changements en faveur des professions médicales et pharmaceutiques : la suspension pendant 6 mois de la libre création des pharmacies et la libéralisation du marché pharmaceutique, l’amélioration des conditions de travail des médecins résidents et l’examen et la résorption des dettes hospitalières. Il vient également de lancer une campagne de publicité pour l’amélioration des habitudes alimentaires, des modes de vie et pour la prévention contre les maladies. Au début de son mandat, Miklós Szócska était considéré comme le sauveur potentiel du système de santé. Depuis janvier, la presse parle d’une possible démission du Secrétaire d’Etat en raison de résultats qui ne s’annoncent pas à la hauteur des objectifs ambitieux du Fidesz. Pour l’instant le cheval de bataille du gouvernement, c’est le nouveau plan d’action économique et ses priorités ne sont pas pour la santé.
Kata Bors