Visages politiques: István Tarlós

Visages politiques: István Tarlós

Ayant suivi une formation de génie civil, István Tarlós travailla pendant quinze ans dans le secteur de la construction avant de s’orienter vers la vie politique en 1989, l’année où il a adhéré au parti libéral SZDSZ. Il devint maire du troisième arrondissement de Budapest en 1990 avec le soutien du SZDSZ et du Fidesz (alors parti libéral également) et il peut se targuer d’avoir gagné et conservé la sympathie de tous les autres partis présents dans cet arrondissement et par conséquent d’y avoir été réélu maire trois fois de suite.

En 1994, István Tarlós a quitté le SZDSZ, marquant ainsi son désaccord avec l’idéologie du parti, et se considère, depuis, comme indépendant. Il a été le candidat des partis de droite Fidesz et KDNP au poste de maire de Budapest lors des élections municipales de 2006. Il n’a pas réussi à battre Gábor Demszky (SZDSZ) lors de ce scrutin, ce dernier ayant toutefois été rélu de justesse: seuls 1,7% des voix séparaient les deux candidats. István Tarlós est alors devenu chef du groupe Fidesz à la mairie de Budapest, sans toutefois adhérer au parti. En 2007 et 2008, il était le chef de campagne de l’initiative référendaire des partis Fidesz et KDNP sur l’abolition des frais médicaux et universitaires, référendum qui avait rencontré un grand succès en mars 2008.

Si István Tarlós a toujours bénéficié d’une grande popularité dans le IIIe arrondissement de la capitale, son travail a parfois été entaché de scandales, liés notamment au festival Sziget qui se déroule sur le territoire de son arrondissement. En 2001, il souhaitait interdire l’organisation de programmes homosexuels en soulignant que ce festival était destiné aux jeunes qu’il fallait les protéger de ce mauvais exemple. Plusieurs manifestations ont eu lieu contre cette interdiction que la justice a finalement jugée anticonstitutionnelle.

Depuis 2006, l’année depuis laquelle il est à la tête du groupe Fidesz à la mairie de Budapest, István Tarlós a souvent critiqué la direction de la capitale et considère que la coalition MSZP-SZDSZ a fait preuve d’une grande incompétence dans la gestion de la ville. Les récents scandales autour de la société de transport BKV, ainsi que le coût très élevé du métro 4, sont les exemples qu’il aime à citer ces derniers temps pour démontrer que les habitants de la ville doivent supporter une direction corrompue. Le 13 octobre dernier, suite à la décision du parti MSZP de quitter la coalition, István Tarlós aurait souhaité que tous les députés du conseil municipal renoncent à leurs mandats pour pouvoir organiser des élections anticipées, qui représentent pour lui la seule issue légitime du chaos actuel. Pour cela, il faudrait réformer à la fois la loi sur les collectivités locales et celle portant sur l’organisation des élections, mais toutes deux nécessitent l’accord des 2/3 des députés au Parlement, ce que, dans les conditions actuelles, son initiative n’a aucune chance d’obtenir.

István Tarlós se tourne donc désormais vers l’avenir et les élections municipales de 2010, bien que, officiellement, il n’ait pas encoré été désigné candidat. Il a déjà tracé les grandes lignes de son programme sur la modernisation de Budapest qu’il a présenté fin octobre avec Viktor Orbán, dirigeant du parti Fidesz. Ce document, intitulé “La capitale de la nation: Sécurité, ordre, possibilité, solidarité” recueille des propositions dans neuf domaines et, conformément aux priorités du Fidesz, met l’accent sur le renforcement de la sécurité des citoyens. István Tarlós promet notamment de déployer plus de policiers dans les rues de la capitale, de rendre plus sévères les sanctions contre les criminels et d’afficher une “tolérance zéro” envers ceux qui déteriorent les espaces publics ou qui dispersent des ordures dans le centre-ville. Il envisage également de créer un nouveau quartier culturel à côté de Nyugati pályaudvar, là où le quartier gouvernemental aurait dû être construit. Sur la réforme des entreprises publiques telle que BKV, il n’a toutefois pas donné de détails mais promet de rendre sa direction plus efficace et transparente.

Anna Bajusz

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