Visages politiques: Benedek Jávor

L’un des activistes les plus connus du parti Lehet Más a Politika (LMP), Benedek Jávor est spécialiste de l’écologie et de la politique environnementale.

Benedek Jávor a obtenu son diplôme de biologiste en 1997 et, neuf ans plus tard, son doctorat à l’Université ELTE. Bien que professeur à l’Université chrétienne Péter Pázmány depuis 1998, il a obtenu des bourses de recherche à Bruxelles et à Paris. Il s’intéresse en outre à la philosophie et à l’éthique environnementales et étudie le rôle que les associations civiles peuvent jouer dans la protection de l’environnement. Il a lutté pendant sept ans pour la création de la fonction „ombudsman des générations futures”, poste que le Parlement a finalement créé en 2007.

En décembre dernier, le LMP a publié une étude intitulée Stimulation budgétaire verte, que les représentants du parti ont élaboré avec l’Institut politique Compass. Dans ce document, ils proposent des mesures fiscales innovantes, qui aideraient le pays à sortir de la récession en créant des postes verts dans l’économie. Outre le secteur de la recherche environnementale, dans lequel la Hongrie investit toujours très peu, ils considèrent que des emplois verts pourraient être créés dans d’autres branches de l’économie. Par exemple, les mairies devraient lancer des programmes de rénovation et des projets en faveur de l’efficacité énergétique qui permettraient de réduire la consommation d’énergie de la population. Une autre solution « verte » serait de taxer tous les combustibles fossiles, car une telle mesure augmenterait les recettes de l’État tout en incitant les professionnels à utiliser les sources d’énergies renouvelables. Les scientifiques ayant participé à l’élaboration de cette étude considèrent que ces solutions vertes pourraient en effet stimuler l’économie sans augmenter le déficit budgétaire.

Benedek Jávor joue également un rôle important dans la campagne du LMP. En effet, il occupe la première place sur la liste électorale budapestoise du parti. Il s’attend à recueillir environ 10% des votes dans la capitale, grâce au programme précis que le LMP propose aux habitants de Budapest. L’une des idées majeures de ce programme est la redéfinition des compétences entre la mairie centrale de Budapest et les mairies d’arrondissements. Ces dernières se retrouvent souvent dans des situations financières déplorables puisque l’État leur impose de nombreuses missions sans leur accorder les moyens nécessaires à leur accomplissement. (Ainsi la majorité des taxes est grevée par l’État ou la mairie générale au lieu d’être dirigée vers les caisses des mairies d’arrondissements). Par conséquent, de plus en plus de mairies gaspillent leurs patrimoine immobilier afin d’obtenir des ressources supplémentaires. Le LMP envisage deux mesures pour arrêter cette tendance. D’une part, il ferait en sorte que les mairies aient des moyens financiers suffisants et, d'autre part, il empêcherait les destructions par une nouvelle réglementation plus stricte. Il imposerait par ailleurs des sanctions plus sévères contre ceux qui ont participé à des affaires immobilières illégales, et ce afin de décourager tous les responsables politiques de suivre leur exemple. Benedek Jávor a également fait savoir que son parti attachait une grande importance au sujet des déplacements dans la capitale. Ils envisagent d’introduire une „taxe d’embouteillage”, qui pénaliserait les chauffeurs utilisant leur véhicule dans le centre-ville. D’après les calculs du LMP, l’État pourrait ainsi récolter entre 20 et 25 milliards de HUF par an via cette taxe, qu’il pourrait ensuite investir dans la construction de nouvelles pistes cyclables et dans le développement des transports en commun. Le LMP propose également d’augmenter les espaces verts dans la capitale et de mieux entretenir ceux déjà existants.

Anna Bajusz