Une revanche artistique

Une revanche artistique

A la Rencontre de Joao Proenca

 

Joao Proenca fait partie de ces personnes qui saisissent l’opportunité d’une expatriation pour pouvoir se réaliser dans ce qu’ils ont de plus cher, en l’occurrence ici la peinture, et plus précisément la peinture contemporaine. Son style, il se l’approprie grâce à quelques cours de peinture, mais avoue qu’il se plait à traiter directement avec la matière sans s’enfermer dans des codes artistiques.

JFB : Quel a été l’élément déclencheur qui vous a poussé à exprimer cette passion pour la peinture?

Joao Proenca : J’ai toujours aimé l’art en général. Me balader dans les musées, galeries, expos me procure une joie immense. Mais, me consacrer entièrement à cette passion en tant que peintre ou devenir artiste, j’avoue que l’idée ne m’est pas venue comme ça.

L’adage métro, boulot, dodo, de « ma vie antérieure » ne me laissait pas vraiment le choix. Manque de temps et d’espace. Peut-être même de courage.

Mais l’expatriation de ma femme a tout changé et l’avoir suivi fut certainement l’élément déclencheur. Je ne la remercierai jamais assez pour ça !

J’aimerais aussi préciser que je ne me considère pas peintre ou artiste, loin de là. Plutôt un Outsider, en dehors de l’influence du milieu artistique.

JFB : Quelles sont vos sources d’inspiration ? Vos matières de prédilection ?

J.P. : Elles sont très variées. L’actualité, une phrase de quelqu’un lors d’une conversation, un regard dans la rue, une musique…

Quant aux matières de prédilection ce serait tout simplement l’actualité encore une fois, celle-ci s’avère parfois si irréaliste et si abjecte que l’inspiration devient instantanée. J’essaie juste d’apporter de la couleur à cette actualité.

JFB : Comment définiriez-vous votre style ?

J.P. : Mon style, je le définirais comme de l’art brut. Terme créé dans les années 40 par Jean Dubuffet afin de qualifier le travail des non professionnels de l’art.

Comme je le disais précédemment je me qualifie comme un Outsider , je n’ai pas une formation artistique, je n’ai pas fait l’école des Beaux Arts pour me prétendre Artiste. Je suis autodidacte et surtout passionné par la peinture et son histoire. Et j’ai encore beaucoup à apprendre...

JFB : Lorsque vous commencez une toile, avez-vous une idée précise de l’aboutissement souhaité ?

J.P. : C’est une bonne question car je n’ai jamais vraiment y pensé. J’ai parfois un thème que j’aimerais aborder plus qu’un autre ou un croquis qui traîne et que je souhaiterais voir en grand sur une toile, mais ce serait trop simple s’il suffisait de transporter vers la toile cet aboutissement souhaité. J’aime finalement me laisser aller et voir où je vais avec mes pinceaux et mes couleurs. C’est bien plus excitant et intéressant d’un point de vue créatif.

JFB : Quels sont vos «mentors» en peinture ?

J.P. : Il y en a tellement ! Je suis un fan absolu de Jean Michel Basquiat. Sa carrière, si courte malheureusement, fut d’une richesse artistique extraordinaire. J’aime aussi Robert Rauschenberg, le précurseur du Pop Art, Raymond Hains, Jean Dubuffet, et plus dernièrement un artiste qui me fait vibrer,Troy Henriksen.

Gwenaëlle Thomas

www.facebook.com/jproenca

E-mail : brasas17@gmail.com

 

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