«Une relation très intense entre l’Italie et la Hongrie»

«Une relation très intense entre l’Italie et la Hongrie»

Entretien avec Sergio Strozzi, responsable de l’économie et du commerce à l’ambassade d’Italie

Originaire des environs d’Alessandria, au nord-ouest de l’Italie, Sergio Strozzi est aujourd’hui responsable de l’économie et du commerce à l’ambassade d’Italie. Il a répondu à nos questions sur les relations entre son pays et la Hongrie. Malgré la crise économique, les échanges entre les deux nations sont de plus en plus riches.

 

JFB : M. Strozzi, de quelle manière les Italiens sont-ils présents en Hongrie ?

Sergio Strozzi : Il y a environ 2.000 Italiens en Hongrie. Et on peut dire qu’il s’agit presque exclusivement d’entrepreneurs travaillant le plus souvent pour de petites et moyennes entreprises. Ils ne se concentrent pas seulement à Budapest, on trouve des Italiens partout, de Debrecen à Pécs. Les rapports entre les deux pays sont très intenses. Au niveau commercial, l’Italie est le troisième partenaire de la Hongrie, après l’Allemagne et l’Autriche et en concurrence avec la Russie. D’ailleurs, nous nous rapprochons de plus en plus de la deuxième place.

JFB : Quels types de produits italiens sont le plus exportés vers la Hongrie ?

S.S. : Les productions italiennes qui intéressent les Hongrois sont principalement des produits manufacturés : de l’électroménager, du matériel électrique, électronique, mais aussi des machines agricoles, des pièces détachées pour automobiles. Les échanges sont en hausse constante entre les deux pays, avec un avantage à la Hongrie, qui exporte vers l’Italie pour environ 3,7 milliards d’euros par an, contre 3 milliards dans l’autre sens (en 2007).

JFB : Dans quels secteurs les Italiens sont-ils les plus présents sur le sol hongrois?

S.S. : Le premier secteur est indéniablement la finance, les banques notamment. La deuxième plus grande banque hongroise CIB est une filiale de la banque Intesa San Paolo. Unicredit est également présent en Hongrie, ainsi que Banco Popolare, qui s’est implanté en 2007.

Les entreprises italiennes sont également représentées dans le secteur de l’énergie, avec le groupe ENI et le fournisseur de gaz Tigaz (dans l’Est du pays); dans l’alimentaire, avec Ferrero; dans l’industrie, l’agriculture et la logistique.

JFB : Et les petits entrepreneurs que vous évoquiez ?

S.S. : Il y a bien sûr les restaurants italiens, de plus en plus nombreux, et de qualité. Mais aussi des entreprises d’import-export alimentaire, des prestataires de services (consulting, cabinets juridiques, conseillers financiers).

JFB : Les Italiens rencontrent-ils des obstacles particuliers en Hongrie ?

S.S. : On ne peut pas nier que la crise économique actuelle, qui dure depuis plus d’un an, freine les investissements. Le secteur industriel est particulièrement touché. Néanmoins, l’immobilier se porte bien. Le célèbre café New York de Budapest a d’ailleurs été rénové par le groupe Boscolo, qui a fait du très beau travail.

La langue bien sûr est une difficulté, tout comme la différence culturelle. Par ailleurs, la fiscalité hongroise pèse lourd sur les entrepreneurs. Et il faut bien avouer que le climat économique n’est pas toujours très transparent. Ce sont des facteurs qui peuvent handicaper la Hongrie par rapport à ses voisins.

JFB : Et les Hongrois sont-ils sensibles aux charmes de l’Italie ?

S.S. : Nous sommes heureux de constater que la langue italienne est très forte ici, beaucoup de jeunes l’étudient. Et l’Italie intéresse de plus en plus les Hongrois. Nous avons d’ailleurs ouvert un bureau touristique cette année, situé Váci utca 81.

Propos recueillis par

Sébastien Martineau

 

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