Une question de confiance

Une question de confiance

Visite d’Anne-Marie Idrac, Secrétaire d’Etat française chargée du commerce extérieur

En 2007, avec 4,3% de parts de marché, la France était le 6e fournisseur de la Hongrie, derrière l’Allemagne, toujours en position dominante. Le commerce entre les deux pays et les partenariats bilatéraux se sont renforcés lors des 5 dernières années, pour atteindre 5,9 milliards d’euros en 2007. Une très belle somme pourrait-on dire, mais elle reste loin du potentiel qui se cache derrière les éventuels débouchés non exploités. Les raisons sont multiples et il serait exagéré de tout mettre sur le compte de la crise économique ou du ralentissement de croissance des Etats développés. C’est plutôt une question de confiance : est-ce que la Hongrie est capable d’assurer un environnement sécurisé, prévisible et attirant aux sociétés françaises tant au niveau juridique, qu’économique et institutionnel ? Pas toujours, selon les entreprises.

«Ça pourrait aller mieux» - a souligné Anne-Marie Idrac, Secrétaire d’Etat chargée au commerce extérieur, évoquant l’évolution des échanges commerciaux entre la France et la Hongrie lors de sa visite officielle à Budapest mercredi 19 novembre. C’est pour cela que le Partenariat Stratégique a été signé par le président de la République française Nicolas Sarkozy et le Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsány le 22 mai à Paris : il a pour but d’inciter le renforcement de la coopération dans plusieurs secteurs, notamment ceux de l’énergie, de l’infrastructure, l’agriculture ainsi que les hautes technologies et l’innovation. Pour que le pacte diplomatique ne reste pas lettre morte, il était temps de prouver que l’on passait à la pratique et que la France exprime sa confiance envers la Hongrie et démontre que ce pays, malgré ces difficultés actuelles, suscite toujours l’intérêt des entreprises françaises. Il s’agit notamment de la mise en oeuvre du volet économique du partenariat franco-hongrois, en identifiant les avancées réalisées et en dévoilant d’autres possibilités de coopération éventuelles. 

Un projet qui se réalise

L’atout qui place la Hongrie avant les autres pays de la région est sans doute sa main-d’oeuvre qualifiée et peu cher, mais aussi l’expertise et le talent de ses scientifiques. C’est la raison pour laquelle la société Servier, centre de recherche en chimie médicinale, a choisi la Hongrie pour créer son seul et unique centre de recherche européen en dehors de la France. Renforçant le secteur de l’innovation, évoqué dans le partenariat stratégique entre le Président français et le Premier ministre hongrois, la société Servier s’est ainsi installée dans son nouveau siège, inauguré en janvier 2008 au parc Graphisoft. Avec un investissement de 30 millions d’euros, le groupe Servier se situe parmi les investisseurs les plus importants de la Hongrie. «Le développement d’un nouveau médicament nécessite au moins 20 ans et coûte environ 1 milliard d’euros. On doit donc être persuadés à 100% que nos placements seront rentables, que les conditions économiques et juridiques seront solides et prévisibles et que l’administration hongroise fait tout pour faciliter la vie des implantations étrangères», ont souligné les dirigeants de Servier lors de la présentation de la société en la présence de la Secrétaire d’Etat française. Un sentiment qu’ils avaient déjà évoqué en janvier, lors de l’inauguration du centre… Si les effets de la crise économique n’ont pas remis en cause l’implantation Servier, il faut néanmoins que la Hongrie revoie rapidement et efficacement sa copie, pour remporter le premier prix en matière d’investissement : la confiance des détenteurs de capitaux.

Kata Bors

 

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