Une peau neuve pour Budapest ?
Les investissements publics
Lors de la présentation du nouveau plan Széchenyi le 14 janvier dernier, le ministre du Développement national, Tamás Fellegi, a annoncé de nombreux projets de développement, tels que la construction d’un pont piétonnier entre Pest et Buda, la reconstruction du stade Ferenc Puskás et du château de Buda,... Alors même que le gouvernement Orbán a affiché ses ambitions en terme de développement urbain, il bloque la plupart des investissements publics qui avaient été lancés par le gouvernement Bajnai.
Mais Tamás Fellegi n’est pas le seul à annoncer de potentiels projets d’envergure. Gyula Hutiray, élu récemment comme maire-adjoint au développement de la capitale, a lui aussi affiché d’ambitieux projets : suppression de la gare Déli et réalisation de travaux sur la ligne 4 du métro pour 2015. Le niveau des ressources budgétaires peut bien évidemment changer la donne…
Stop aux investissements du gouvernement Bajnai !
Nombreux sont les investissements lancés par le gouvernement Bajnai qui ont été bloqués par le gouvernement Orbán. En janvier dernier, l’arrêté, datant de 2009, portant sur la construction d’un nouveau théâtre Erkel et la reconstruction de l’Opéra national a été annulé. Il s’agit dans cette hypothèse d’un PPP (Partenariat Public Privé) qui porte sur la construction et l’exploitation de la structure envisagée par un investisseur privé. Quand le contrat arrive à son terme, l’immeuble redevient propriété de l’Etat. La porte-parole du gouvernement, Anna Nagy, a justifié la décision d’annulation en affirmant qu’il était inacceptable que l’investisseur privé puisse bénéficier de nombreux avantages alors que l’Etat doit assumer une lourde responsabilité dans le projet.
D’autres PPP ont été également arrêtés. Le gouvernement Orbán a décidé par exemple de ne plus construire de parking au sous-sol du Musée national et de ne plus agrandir le Musée des Beaux-Arts. Une surface de 9000 m2 aurait dû normalement s’ajouter à la surface existante du Musée des Beaux-Arts, répartie en sous-sol, avec un nouvel espace qui aurait dû accueillir un café, un restaurant et une grande salle d’exposition: Ces travaux avaient vocation à préserver son statut de musée européen du 21e siècle
Toutes ces décisions semblent contredire les objectifs du plan Széchenyi, à savoir de relancer les investissements publics. Toutefois, le gouvernement a d’autres projets à réaliser.
Le château de Buda
La reconstruction du quartier du château de Buda figure parmi les priorités du nouveau plan de développement Széchenyi. Le ministre a nommé un Commissaire chargé de coordonner et surveiller les travaux au mois de mars dernier, alors qu’aucune décision concrète n’est prise pour l’instant. Les deux projets architecturaux présentés au public s’accordent sur le fait que le château doit remplir des fonctions multiples, autres que les seules fonctions culturelles :des salles de réception doivent être aménagées et les atouts touristiques du château doivent être valorisés.
Au vu des plans architecturaux, le Musée d’histoire de Budapest resterait dans le château, tandis que la Galerie nationale serait transférée dans le nouveau quartier des musées, près de la rue György Dózsa. La Bibliothèque nationale Széchenyi quitterait également le château. Cela permettrait de transformer toute une aile du bâtiment en salles de réception et l’autre aile en hôtel. La rénovation du « Várbazár » fait également partie intégrante du projet.
Venu rencontrer le conseil municipal du Ier arrondissement le 26 mai dernier, le président Pál Schmitt a affirmé qu’il y a urgence à rénover l’infrastructure du quartier. Selon Pál Schmitt, il est inacceptable qu’il y ait encore des bâtiments délabrés dans ce quartier, plus de 60 ans après la Seconde Guerre mondiale. Le président a souligné que le château de Buda est un des pôles d’attraction de la Hongrie et qu’il contribue ainsi à la réalisation des objectifs économiques du pays. De son côté, Gábor Tamás Nagy, maire du Ier arrondissement, a annoncé que conformément aux accords conclus avec le gouvernement, les travaux de reconstruction pourront débuter l’année prochaine.
Le stade Ferenc Puskás et le pont Bolyai
Un autre objectif important du plan Széchenyi est de rénover le stade Ferenc Puskás. L’idée de reconstruire le stade ne date pas d’aujourd’hui, l’architecte en chef de Budapest a élaboré 12 plans depuis 1974 pour moderniser l’arène en question. Selon le président de l’Association hongroise de football, Sándor Csányi, les travaux pourraient commencer après le dernier match de l’année de l’équipe nationale qui se déroulera le 11 octobre. Le président a souligné que les discussions sont encore en cours et le choix n’est pas encore établi sur une rénovation du stade ou sa reconstruction. « J’espère que la décision va être prise dans les semaines qui viennent » a-t-il ajouté.
Le plan Széchenyi vise également la construction d’un nouveau pont reliant Pest et Buda dont le projet a été élaboré par l’architecte József Finta. Il s’agit d’un pont piétonnier qui devrait accueillir des restaurants, des cafés et des magasins. Côté Buda, le pont se situerait entre les bâtiments des universités ELTE et BME, côté Pest, il serait placé près du Théâtre national et un nouveau centre de conférence y serait également construit.
La gare Déli et le nouveau métro
Le projet qui devrait changer sensiblement la circulation à Budapest est la suppression de la gare Déli. La décision relève de la compétence commune de l’Etat et de la Société des chemins de fer hongroise, la MÁV. L’exécutif de la capitale soutient aussi l’idée. En effet, il est prévu que l’un des terminus le la ligne 4 du métro soit situé au niveau de la gare Kelenföldi. Ainsi les habitants de la banlieue budapestoise pourraient directement prendre le métro à la gare Kelenföldi, au lieu de la gare Déli. La décision n’est pas encore prise mais d’après l’adjoint au Maire, György Hutiray, ce projet devrait se concrétiser prochainement.
Les financements ?
Ces projets seraient financés d’une part à l’aide du nouveau plan Széchenyi, d’autre part grâce à des subventions européennes. Mais selon certaines opinions, les projets sont déjà trop nombreux et les moyens financiers trop restreints…
Máté Kovács