Une interaction culturelle déterminée
12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">Depuis quelques mois, Isabelle Farçat est notre nouvelle Attachée culturelle et Directrice-Adjointe de l’Institut français. Philosophe de formation, Chevalier dans l’Ordre du Mérite et dans l’Ordre des Palmes Académiques, elle a occupé de nombreuses fonctions dans l’enseignement, la communication, les relations européennes et l’administration culturelle. Précédemment Directrice de l’Institut français de Mayence, elle a toujours défendu une vision transversale de la culture, pour initier des coopérations durables basées sur des synergies interculturelles porteuses de sens.
En ce début d’année 2013, elle a accepté d’évoquer pour le JFB son parcours et sa ligne conductrice pour les années à venir. 12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">
Quelles ont été les grandes lignes de votre parcours ces dernières années ? "Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">
J’ai eu plusieurs postes à responsabilité dans le réseau culturel français à l’étranger. J’ai été Directrice de l’Institut français à Munich, de 1994 à 1998, et à Mayence, de 2008 à 2012, et, entre temps, j’ai, entre autres, été Attachée culturelle aux Pays-Bas où je coordonnais, à l’Ambassade, les activités artistiques pour l’ensemble du pays. Donc, des postes qui alternaient un travail local et des responsabilités de coordination et d’administration. Tout comme aujourd’hui à Budapest où ces deux composantes sont présentes. 12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">
Comment envisagez-vous vos fonctions aujourd’hui ? "Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">
Je pense que notre rôle est de moins en moins d’être, ce que l’on appelait autrefois, la « vitrine de la France » mais plutôt de créer une dynamique de coopération avec les partenaires locaux, partenaires artistiques, culturels, du pays d’accueil ou de la région concernée. Notre but est actuellement de structurer des échanges avec les institutions partenaires pour inscrire notre coopération dans la durée. Dès mes premiers postes, j’ai eu l’opportunité de participer à des projets particulièrement motivants qui ont impliqué une organisation complexe multipartite comme le « Printemps français en Bavière » qui s’est appuyé notamment sur une forte coopération décentralisée entre le Land de Bavière et plusieurs régions du sud de la France. Aux Pays-Bas, j’ai initié une saison française de la photographie dans ce même esprit de partenariat avec les principales institutions culturelles de plusieurs villes du pays. Depuis mon arrivée à Budapest, j’ai été à la rencontre de nos partenaires locaux potentiels, un temps de l’écoute qui m’a permis de prendre la mesure de la richesse des coopérations possibles. 12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">
Quelles sont vos premières impressions en ce qui concerne la ville en elle-même ? "Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">
J’ai un attachement particulier pour cette ville, non seulement parce que c’est une des plus belles capitales d’Europe centrale, mais aussi parce que mes grands-parents maternels étaient Hongrois. Ils ont émigré à Paris et ce n’est qu’à dix-huit ans que j’ai pu découvrir cette ville pour la première fois. Je suis passionnée de photographie et j’éprouve un réel plaisir pendant mes heures de loisirs à découvrir et redécouvrir l’âme de cette ville à travers ses rues, son architecture et sa diversité. En termes de coopération culturelle, ce pays offre aussi une infinité de possibles et je suis ravie de pouvoir créer des rapprochements, des dialogues entre les artistes et les œuvres de nos deux pays dans une perspective de coopération sur le long terme. 12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">
Quels sont les principaux événements que vous préparez, tout d’abord pour 2013 ? "Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">
Mon activité consiste tout d’abord, en tant qu’attachée culturelle, à promouvoir la création contemporaine française en Hongrie et les échanges artistiques entre nos deux pays. Dans ce domaine, je me réjouis tout particulièrement des très beaux projets artistiques que nous sommes en train de mettre en place avec nos partenaires hongrois. Citons, en premier lieu, notre invitation du metteur en scène français Jean-Lambert Wild, directeur du Centre dramatique national de Normandie (la Comédie de Caen), qui viendra mettre en scène une pièce issue de contes tsiganes avec des acteurs du Théâtre National (5 acteurs) en langue hongroise. La première aura lieu le 4 mai 2013 après une résidence de création de 6 semaines (du 25 mars au 5 mai), elle sera suivie d’une quinzaine de représentations à Budapest, puis inscription au répertoire du Théâtre National et tournée prévue en France à l’Automne 2013 – avec le soutien de l’institut hongrois à Paris. Toujours « hors les murs », nous développons également une très belle coopération avec le Trafo, Maison d’art contemporain à Budapest. En coopération avec son nouveau directeur, le chorégraphe Josef Nadj, nous allons proposer tout au long du premier semestre une série consacrée à la création française contemporaine dans le domaine de la danse avec l’invitation de prestigieuses compagnies françaises comme le Ballet Preljocaj (22 et 23 février), Jérôme Bel en mars et Maguy Marin en mai. Dans le domaine des musiques actuelles, nous renforçons notre coopération avec ce lieu si spécifique à Budapest – le A 38 – pour continuer à présenter – avec toujours autant de succès - une fois par mois le meilleur des groupes français de musiques actuelles. Dans le domaine de la musique classique également, nous serons partenaires de plusieurs très beaux projets de concert dont certains auront lieu dans cette remarquable salle du Palais des Arts (plusieurs solistes français seront invités à Budapest en mai 2013) et développons aussi un très intéressant projet franco-hongrois autour de la musique baroque qui sera réalisé en coopération avec l’Académie Liszt. Tous ces projets ambitieux dans le domaine des arts de la scène, nous pouvons les réaliser grâce au soutien très actif que nous apporte pour 2013 l’Institut français de Paris. C’est important de le noter – car c’est la qualité des projets proposés qui nous permet - même en période de resserrement des budgets - de pouvoir bénéficier d’un tel soutien qui profite à nos partenaires hongrois. 12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">
Enfin, dans le domaine des Arts visuels, nous travaillons actuellement à la présentation à la rentrée prochaine d’une exposition autour d’artistes Roms (français et hongrois) – continuant à faire de la question des cultures minoritaires l’un de nos axes privilégiés d’intervention - et je projette également d’impliquer notre institut dans le Mois européen de la Photographie en novembre prochain. Le domaine de l’image – photographie, cinéma, vidéo – qui constitue certainement l’un des domaines d’excellence artistique en Hongrie – demanderait à ce titre à être développé de façon plus intense dans les échanges entre nos deux pays, et je suis en train de préparer des projets en ce sens pour 2014 en me réjouissant de rencontrer des partenaires très motivés par cet objectif. Je ne doute pas de la qualité de ce qui pourra être mis en place dans ce domaine. 12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">
Comme vous le savez dans le domaine du cinéma, notre institut est également très actif, et, avec mon équipe, nous préparons actuellement la 3° édition des Journées du Film francophone avec une vingtaine de films projetés et accessibles aux non-francophones grâce au sous-titrage de certains films et à la mise en place d’une traduction simultanée pour les autres. Au total, une quarantaine de projections auront lieu dans les salles du cinéma Uránia (en ce qui concerne Budapest). Des réalisateurs seront invités à venir présenter leurs films, et à en débattre avec le public. Une rétrospective autour de l’un des réalisateurs français les plus talentueux actuellement Olivier Assayas sera proposée (soirée rencontre-débat en sa présence + masters class pour les étudiants des écoles de cinéma). Après sa tenue à Budapest, le festival voyagera en province, grâce à une sélection de 8 à 10 films qui seront projetés successivement dans six villes, dans les cinémas locaux et les Alliances françaises partenaires. Tout au long de l’année, nous sommes également partenaires d’importants festivals hongrois, comme le festival Titanic ou le festival Verzio avec lequel nous organiserons à l’automne prochain une importante rétrospective Chris Marker. Et sans oublier, bien sûr, les projections régulières de films que nous organisons dans nos murs – avec le soutien là encore de l’Institut français de Paris. 12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">
Signalons également qu’en 2013 nous nous ferons l’écho de l’actualité française avec un programme autour de « Marseille, capitale européenne de la culture» auquel nous travaillons actuellement. 12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">
Plus généralement, nous développons par ailleurs une coopération avec nos partenaires des autres centres culturels étrangers à Budapest, comme dans le cadre du réseau EUNIC, mais aussi dans le cadre de coopération bilatérale, comme c’est le cas pour cette année avec le Goethe-Institut. En 2013, nous célébrons le cinquantième anniversaire de la signature du Traité d’amitié franco-allemand, le Traité de l’Elysée, et proposons, dans ce cadre, une série de débats franco-germano-hongrois intitulée « Formes et figures du pouvoir en Europe aujourd’hui »qui aura lieu tout au long du premier semestre et que nous co-organisons avec nos partenaires du Goethe. 12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">
Pour conclure, il m’importe également de souligner, en tant que directrice-adjointe de l’institut, l’engagement de nos équipes qui travaillent très activement à la réussite de l’ensemble de nos actions. A ce titre, je souhaiterais également qu’à l’avenir, en termes de communication, nous mettions le mieux possible en valeur l’ensemble de nos composantes : tout d’abord notre secteur de coopération pour le français qui accomplit un travail remarquable, notamment à l’occasion du festival de la francophonie (mars 2013) – au cours duquel nous aurons le privilège d’accueillir de nombreux écrivains, ensuite notre médiathèque, lieu unique à Budapest, véritable cœur de notre institut, et ici aussi nous sommes en train de développer de passionnants projets pour 2013 avec l’ouverture d’un portail numérique en lien avec le portail « Culturethèque » mis en place par l’Institut français de Paris qui nous permettra de nous adresser à de nouvelles cibles de public – en renforçant nos liens avec les réseaux virtuels. En avril 2013, je souhaiterais mettre particulièrement en valeur ce secteur de notre institut à l’occasion notamment du Salon du Livre de Budapest où la présence française sera assurée et auquel de prestigieux auteurs français prendront part. En mai 2013, ce sera notre service de coopération artistique qui sera à l’honneur –à l’occasion des très beaux projets que j’évoquais précédemment : la première au Théâtre national de Budapest de la mise en scène de Jean-Lambert Wild, mais aussi l’invitation de Maguy Marin au Trafo, de prestigieux solistes français au Palais des Arts, de Philippe Genty au Théâtre Bárka – et tout cela au cours du même mois – un mois des arts français sur les rives du Danube. Pour le second semestre 2013, d’autres temps forts sont prévus autour de notre service des cours de langue (septembre – le temps des langues), et en octobre-novembre autour de notre service de coopération universitaire, scientifique et technique (mois de l’environnement –octobre/novembre). HU">
Nos activités ont tout à gagner à être mises en lien, en relation entre elles – afin de mettre en valeur leur complémentarité, leur logique qui sert un seul et même but : celui de favoriser la coopération artistique, intellectuelle et culturelle entre nos deux pays et d’assurer ainsi une présence renforcée pour la culture et la langue française en Hongrie. Resserrée autour de ces temps forts, notre programmation gagnera en visibilité et sera un véritable outil au service de nos objectifs de coopération qui ne peuvent se réaliser que dans la durée, et en étroite concertation avec nos partenaires hongrois. 12.0pt;line-height:115%;font-family:"Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">
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