Trop lourd !
Le 17 mars dernier, une manifestation de chauffeurs de poids lourds réclamant l’annulation d’un nouveau système de taxes entré en vigueur au mois de mars, a eu lieu Place Felvonulási. Environ 80 chauffeurs se trouvaient sur les lieux pour faire entendre à la mairie de Budapest leur refus de payer des taxes d’entrée dans la capitale dix fois plus élevées qu’auparavant. Le maire, Gábor Demszky, a déclaré que l’Assemblée générale de Budapest renégocierait le projet, mais la qualité de l’air devant être améliorée, les manifestations n’auraient pas un véritable impact sur les décisions. Selon les nouvelles mesures, les chauffeurs de poids lourds doivent payer, et ce en fonction de la taille de leur véhicule, 6 à 10 fois plus qu’initialement. A cela s’ajoutent des amendes devenues plus sévères en cas de non-respect de la loi. Ces mesures visent à diminuer le nombre de véhicules dans la capitale.
Selon la Fédération nationale des entrepreneurs et des employeurs (VOSZ), les arguments des professionnels n’ont pas été suffisamment pris en considération lors de l’élaboration du projet. Ils clament que la direction de la ville aurait dû attendre l’achèvement des travaux de la M0, l’autoroute qui permettra justement d’éviter la capitale. Afin de démontrer les failles de cette nouvelle taxation, l’association a envoyé une lettre ouverte à Miklós Hagyó, adjoint au maire au développement de la ville dans laquelle elle réclame la réduction des taxes, et y dénonce le fait que les chauffeurs de véhicules moins polluants doivent payer autant que ceux qui sont les principaux responsables de la pollution.
Le lendemain de la manifestation, la société à but non-lucratif pour la défense des intérêts des transporteurs a appelé les routiers à circuler en grand nombre sur le boulevard Hungária. Cette action avait pour but de mettre en avant les conséquences néfastes des taxes devenues importantes. Selon les manifestants, si les camions ne peuvent pas entrer dans le centre-ville il faut s’attendre à ce qu’ils immobilisent la circulation des quartiers périphériques.
Gábor Demszky s’est pourtant montré peu sensible à ces manifestations. Lassé de voir la pollution augmenter, il veut réformer la circulation dans la capitale dans la deuxième partie de l’année. Deux scénarios sont possibles: selon le premier, ceux qui se déplacent en voiture à Budapest devraient acheter une vignette, tandis que dans l’autre concept ils seraient obligés de payer une „taxe d’embouteillage”. Les deux projets ont été inspirés par des grandes villes européennes. Le maire de Budapest a depuis longtemps martelé que la ville n’était pas conçue pour une circulation aussi importante et qu’il était donc nécessaire de prendre des mesures. Quant au revenu obtenu avec les taxes d’entrée, Parking Kft. (société chargée de la gestion du stationnement à Budapest) le consacrera à la construction des nouveaux parkings P+R. Ces places gratuites ou à tarif très avantageux sont destinées à inciter les chauffeurs à laisser leurs voitures en dehors du centre-ville et à utiliser les transports publics pour se déplacer.
Anna Bajusz
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