Tisseur de liens
Depuis environ un mois la Chambre de commerce et d’industrie franco-hongroise a un nouveau président. C’est M. Vincent Roussel, président de Match, qui remplace M. Boros, président de Cegos, à la tête de cette institution. Dynamique et motivé, il est décidé à s’investir pour continuer l’œuvre de ses prédécesseurs en optimisant l’efficacité des structures en place.
Pour ce numéro dédié à la France en Hongrie, M. Roussel a accepté de répondre aux questions du JFB.
JFB : Vous venez d’être élu à la tête de la Chambre de commerce dont vous étiez déjà un des vice-présidents…
M. V. Roussel : Oui, après quatre années passées au conseil d’administration de la CCIFH, j’occuperai cette fonction pour les deux années à venir puisque les mandats électifs au sein de la Chambre sont limités à six ans.
JFB : Pouvez-vous nous parler de vous ?
M. V. Roussel : J’ai 41 ans, je suis marié et nous avons trois enfants dont deux sont nés à Budapest. Je suis en Hongrie depuis 1996, année où je suis arrivé pour mettre en place le secteur alimentaire des hypermarchés Cora. En 1998, j’ai créé la centrale d’achat Provera. Puis, en 2002, on m’a demandé de prendre la direction des supermarchés Match et Profi. Je suis aussi conseiller du commerce extérieur de la France, secrétaire général de l’UFE et, au nom de la Chambre, je siège au conseil de curatelle du lycée français.
JFB : Quels sont les rôles respectifs de la directrice générale de la CCIFH et de son président ?
M. V. Roussel : La directrice générale Agnes Réti, a la responsabilité du management de l’équipe, des relations quotidiennes avec la communauté d’affaires, les membres, les réseaux politiques et économiques de la Hongrie, de la France et des pays européens. Le président a, je dirais, un rôle de management vis-à-vis de sa directrice, d’accompagnement, de facilitateur avec les institutions françaises, un rôle de représentation dans les manifestations économiques et culturelles. Finalement un rôle beaucoup plus relationnel et protocolaire.
JFB : Quels sont les buts de la Chambre ?
M. V. Roussel : Le premier but de la Chambre de commerce, c’est de satisfaire ses membres. La Chambre vit principalement avec la cotisation que payent ses membres chaque année, et donc, ma principale mission en tant que président est de m’assurer que la Chambre réponde aux attentes de ses membres.
Ce qui signifie, faire de la Chambre une communauté d’affaires, une communauté de communication, qu’elle puisse représenter ses membres, ou un groupe de membres, dans une situation où il y a un besoin ou un problème.
Mon deuxième objectif est d’aider à développer les relations bilatérales entre la France et la Hongrie.
JFB : Je crois que vous êtes très actif dans ce domaine…
M. V. Roussel : Oui, nous participons à des journées pays, à des séminaires, pour essayer de sensibiliser le maximum de Français à venir investir et s’implanter en Hongrie. Une autre de nos missions est de nous mailler avec le tissu économique et social hongrois. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai tenu à ce que la directrice générale soit hongroise, de façon à pouvoir sortir de Budapest et créer des liens dans tout le pays. Il y a des choses à faire partout, il nous faut échanger avec les Chambres de commerce hongroises locales pour être au maximum en phase avec le tissu économique local.
JFB : Et en ce qui concerne les synergies internes à la communauté française ?
M. V. Roussel : J’ai pour projet d’inciter la communauté française à mettre en commun le plus de dossiers possibles. Je pense qu’avec les CCEF, Initiatives France-Hongrie, la Mission économique, les services culturels de l’Ambassade, la Chancellerie de l’Ambassade et toutes les organisations comme, par exemple Budapest-accueil, on a tout intérêt à communiquer au maximum pour traiter les sujets communs. C’est l’exemple de l’année économique de la France en Hongrie où nous nous exprimons d’une seule voix.
JFB : Le 17 octobre vous organisez une réunion sur les fonds européens…
M. V. Roussel : Oui, c’est une opération menée conjointement par la Mission économique et la CCIFH. C’est un sujet qui concerne tous nos membres, et tous n’ont pas forcément les moyens d’avoir accès à toute l’information nécessaire, c’est ce service que nous voulons leur rendre.
JFB : Le fait que certains membres aient une activité concurrentielle ne pose pas problème dans cette optique de mise en commun des problématiques ?
M. V. Roussel : Non, on peut être amené à discuter entre membres sans dévoiler sa stratégie ou ses chiffres. Je rencontre régulièrement mes homologues concurrents, on peut travailler sur des problématiques communes telles que la sécurité alimentaire, les importations ou le marchandising et cela ne pose pas problème.
JFB : L’important est donc de bien communiquer…
M. V. Roussel : Oui, mais pour qu’une communication produise ses fruits, il faut qu’elle soit appropriée par tous. Je suis un homme d’échanges, ouvert à tout et à tous. Pour établir une plate-forme commune, il faut que les membres s’impliquent au moins dans la définition de leurs besoins. C’est ensemble que nous pourrons aller de l’avant.
Propos recueillis par
Xavier Glangeaud
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