THEATRE: Krétakör

Une exposition de voitures brûlées signalait déjà en mars que la troupe Krétakör s'était reformée. Krétakör, l’un des ateliers de théâtre hongrois les plus innovants et probablement le plus connu à l’étranger, s’était dissout l’année dernière car, comme l'indique le site internet de la compagnie, le théâtre classique, séparant définitivement acteurs et spectateurs, n’était plus suffisant pour s’exprimer. Ainsi le nouveau Krétakör est-il plus interactif que jamais. A l’occasion de leur retour, ils ont composé une dramaturgie complète sur l’idée de la renaissance et de la thérapie du théâtre et du public. La nouvelle conception a tout d'abord été testée dans l’exposition sus-mentionnée, intitulée Cimetière et organisée dans un parking souterrain d’Erzsébet tér. Puis ils sont remontés à la surface début avril dans un appartement privé où il ont tenu une série de discussions surnomée Laborhotel (Hôtel Laboratoire) entre les membres de Krétakör et des personnalités hongroises à la fois médiatiques et controversées, comme la sage-femme Ágnes Geréb ou le psychiatre András Feldmár. En guise de troisième étape de leur projet de retour, Krétakör proposera fin avril des pièces de théâtre loin d'être classsiques.

Les trois spectacles du projet Artproletarz parlent tous du changement et de la libération des obligations. Bea Nagy, dramaturge hongroise vivant en Allemagne, y traite le problème de la transition de l’enfant à l'adulte à travers les histoires vraies de jeunes de 17 et 18 ans habitant dans le 9e arrondissement qui monteront eux-même sur scène. La pièce 18 plus-minus sera réalisée dans l’hôpital Schöpf Mérei qui doit fermer ses portes dans un avenir proche. Le spectacle mis en scène par Mária Schermann se joue lui aussi dans un endroit intéressant, le bain Dandár, où la question de la naissance et de la renaissance sera évoquée par des femmes enceintes, des enfants et des médecins. Son titre, Oxitocin, fait référence à une hormone qui prépare le cerveau du bébé à venir au monde. Enfin, Krétakör et Adél Kollár, metteur en zcène vivant en France, guidera le public entre les héritages, des coutumes et la vie quotidienne des plusieurs générations lors d’un voyage urbain en bus intitulé Örökséta.

Krétakör souhaite clore cette série de programmes printaniers avec une fête, le 1er mai, à propos de laquelle la troupe n’a encore communiqué aucun détail. Tout ce que nous pouvons en dire c'est que le cerveau des spectateurs sera mis à l'épreuve dans un cadre champêtre original...

J.Z.

Krétakör: Artproletarz

- 18 plus-minus: du 20 au 24 avril, tlj à 19:00 à l’hôpital Schöpf Mérei (10 Bakáts tér, 9e arrt.)

- Oxitocin: du 25 au 27 avril, tlj à 19:30 dans les bains Dandár (5-7 Dandár utca, 9e arrt)

- Örökséta: du 27 au 29 avril, tlj à 14:00 et 16:00. En bus, rendez-vous à la sortie Sote (Semmelweis Egyetem) de la station du métro Nagyvárad tér (ligne 3)

Vente des billets:

artproletarz@kretakor.hu

Judit Zeisler