Spécial élections européennes: Szabad Demokraták Szövetsége (SZDSZ)
Le parti SZDSZ, Alliance des Démocrates Libres, a été le premier à lancer une campagne pour les élections européennes. L’enjeu de ce scrutin est en effet de taille pour ce petit parti, dont la popularité a diminué de façon importante depuis qu’il a quitté la coalition gouvernementale en 2008.
Le manque de soutien de la population, auquel leurs réformes se sont heurtées lors du référendum de l’année dernière, a été suivi d’une crise interne lorsque Gábor Kuncze a quitté son poste de chef du parti. Son successeur, Gábor Fodor, a été élu dans des conditions très tendues et parfois contestées. La cote de popularité du parti est désormais à un niveau si bas qu’il n’aura guère de chances d’entrer au Parlement en 2010. D’où les tentatives pour retrouver la sympathie des électeurs qui se considèrent libéraux. Leur slogan «Y a-t-il 200001 électeurs libres et démocrates en Hongrie? Le pays a besoin d’eux» montre bien que le parti mise plus sur la sympathie des électeurs envers les principes libéraux que sur la capacité des candidats à mobiliser les votants. Pour autant, les noms qui figurent sur leur liste ne sont pas inconnus de la vie politique. En tête, on trouve par exemple István Szent-Iványi, député européen depuis 2004 et chef du Conseil national du SzDSz. György Konrád, sociologue et écrivain contemporain, a également accepté de représenter le parti mais la place qu’il occupera sur la liste n’est pas encore fixée.
Gábor Demszky, maire de Budapest depuis 1990, sera également candidat du parti. En 2004, il avait déjà gagné un siège au Parlement européen mais par incompatibilité avec sa fonction du maire, il ne l’a pas occupé. Gábor Demszky a toujours été l’un des piliers du SzDSz. Avant même le changement de régime, sa carrière était déjà placée sous le signe de la politique. A cause de sa participation à une manifestation maoïste, il a été exclu, pour une période d’un an, de l’Université Eötvös Loránd de Budapest où il étudiait la sociologie. Quelques années plus tard, à cause de son activité d’opposition, il a perdu son travail à la revue Világosság. Il a ensuite fondé la revue Hírmondó et participé à la rédaction de deux autres samizdats. On le retrouve parmi les fondateurs du Réseau des initiatives libres (Szabad Kezdeményezések Hálózata), qui a donné naissance au parti SzDSz en 1988. Grâce à ses nombreux discours prononcés lors des événements de 1989, il est devenu une figure emblématique du changement de régime. Depuis 1990, Gábor Demszky a été réélu quatre fois maire de la capitale mais ces derniers temps, il est sujet à de plus en plus de critiques. Ce sont surtout les scandales autour du BKV (la société de transports budapestois) qui ont beaucoup nui à son image de maire compétent. Lors de sa campagne en 2002, il avait promis de construire en quelques années la quatrième ligne de métro, mais les travaux ont été repoussés à plusieurs reprises et il semble désormais que le nouveau métro ne circulera pas avant 2012. En 2006, les nombreuses pannes des tramways Combino (qui circulent sur les lignes 4 et 6) ont de nouveau laissé croire que l’achat rapide de ces véhicules dans l’année des élections (sans étude de compatibilité avec les conditions de transports hongroises) aurait servi sa campagne personnelle. Avec la perte de popularité de son parti, Gábor Demszky a également chuté dans les sondages et il est désormais probable que la capitale connaîtra un nouveau maire lors des élections municipales de 2010.Anna Bajusz
Anna Bajusz