Spécial élections européennes: MSZP
S’il y a un sujet d’actualité qui fait plonger la cote de popularité du parti socialiste (MSZP), c’est bien la crise économique. Pour autant, le parti n’a pas hésité à la placer au coeur de sa campagne européenne, en définissant un “minimum de gauche”, cinq points censés réorienter la sortie de crise de la Hongrie. Les élections européennes s’annoncent rudes pour ce parti qui a été le favori des électeurs en 2002 et 2006 mais qui a sans doute commis de graves erreurs en matière de politique économique ces dernières années.
Pour la première fois dans l’histoire des élections européennes, les partis socialistes des différents pays présentent un programme commun. Une lutte plus forte contre la récession et un nouvel élan de sortie de crise sont les mots-clés de cette coopération, sur fond de mécontentement avec la politique menée par le chef de la Comission J.M.D. Barroso. Les nouveaux objectifs du MSZP, membre du Parti socialiste européen, rentrent dans ce cadre. C’est Ildikó Lendvai, récemment élue chef du parti, qui a officiellement lancé la campagne du MSZP lors de la fête du parti le 1er mai. Les cinq points qu’elle a présentés visent à protéger les emplois, à garantir la répartition proportionnelle des redressements, la création d’un système social et de retraite équitable, la conservation du système d’éducation publique et religieuse, ainsi que le lancement d’un nouveau programme social de sortie de crise. Ildikó Lendvai a également vilipendé l’action de certaines forces politiques qui essaient de trouver un bouc émissaire à leurs maux à travers des groupes minoritaires, faisant ainsi référence aux attaques subies par les Tziganes ces derniers temps.
En première place de leur liste, on trouve Kinga Göncz, fille de Árpád Göncz, qui était président de la République entre 1990 et 2000. Kinga Göncz a été ministre de l’Éga-lité des chances, des Affaires sociales et familiales entre 2004 et 2006, avant de devenir ministre des Affaires étrangères dans le deuxième gouvernement de F. Gyurcsány. Elle a récemment quitté son poste en raison du remaniement du gouvernement et joue depuis un rôle majeur dans la campagne européenne du parti. Selon les sondages, elle bénéficie d’une très grande popularité auprès des électeurs, probablement parce qu’en étant à la tête du mi-nistère des Affaires étrangères, elle a réussi à s’éloigner de la gestion de crise, point faible du cabinet Gyurcsány. D’après les estimations, le MSZP pourra déléguer six à sept autres députés de sa liste, ce qui donnerait la possibilité à cinq élus, actuellement députés européens, de continuer leur travail. Parmi eux, Zita Gurmai, chef de la Section des femmes du Parti socialiste européen et Szabolcs Fazakas, qui était mi-nistre de l’Industrie et du Commerce entre 1996 et 1998, ont de réelles chances d’obtenir un deuxième mandat.