Spécial élections européennes: le Fidesz

Principal parti de l’opposition, le Fidesz a vu sa popularité augmenter de manière significative depuis la crise gouvernementale l’année dernière. En 2009 les répercussions de la crise économique et l’incapacité du cabinet Gyurcsány d’en atténuer les conséquences n’a fait qu’augmenter le nombre de ses électeurs. Le parti attend donc (im)patiemment les élections européennes, qu’il voit comme "un vote de confiance” sur le nouveau gouvernement Bajnai. Selon Viktor Orbán, chef du parti, les citoyens auront enfin l’occasion d’exprimer leur mécontentement envers les partis socialiste et libéral.

 Depuis le succès de son initiative référendaire sur l’abolition des réformes du gouvernement Gyurcsány, le Fidesz ne cesse de répéter la nécessité d'élections législatives anticipées. Un tel scrutin leur apporterait sans doute une écrasante majorité au parlement puisque, d’après les récents sondages, 70% des électeurs voterait pour le Fidesz le cas échéant. Si après la prestation de serment du nouveau gouvernement la possibilité des élections anticipées semble s'éloigner, le parti met les bouchées doubles pour gagner le plus de mandats possible lors des européennes. Leur campagne, intitulée „Magyarország többre képes” (La Hongrie peut faire plus), a débuté au mois de janvier avec un cycle de conférences sur l’Union européenne. Le parti a organisé six conférences jusqu’au 17 avril pour déterminer les possibilités de la Hongrie dans l’UE. Les résolutions prises lors de ces conférences seront au coeur de leur programme électoral officiel, qu’il présenteront quelques semaines avant les élections.

Le Fidesz présente une liste commune avec le parti KDNP, Kereszténydemokrata Néppárt, son allié depuis 2006. En tête de liste figure Pál Schmitt, ancien ambassadeur hongrois à Madrid et en Suisse et chef du Comité olympique hongrois (MOB) depuis 1990. Selon les sondages, parmi les députés qui sont en tête des listes européennes, Pál Schmitt est le plus populaire auprès des électeurs. József Szájer, ancien chef du groupe parlementaire du Fidesz et co-fondateur du musée Terror Háza, occupe la deuxième place, avant Kinga Gál, qui représente les intérêts des Hongrois à l'étranger. En quatrième place on trouve János Áder, qui est actuellement l'un des vice-présidents du parlement. Il a longtemps été une figure emblématique du Fidesz mais, suite à l’échec du parti aux élections législatives en 2006, il a décidé de se retirer du front du parti. De même, Tamás Deutsch, co-fondateur du parti en 1988 et ministre des sports et de la jeunesse entre 1999 et 2002, préfère continuer sa carrière politique au parlement européen. Si l’on en croit les sondages, le Fidesz et le KDNP pourraient envoyer une délégation d'au moins quinze députés au Parlement européen (sur les 22 places réservées à la Hongrie). Si tel est le cas, deux députés KDNP représenteront ce petit parti au niveau européen: László Surján, ministre du bien-être social entre 1990 et 1994 et Ádám Kósa, chef du Conseil des alliances des personnes handicapées.

Anna Bajusz