Simplicité raffinée

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Rencontre avec le trompétiste Lôrinc Barabás

Don't die, don't die, live right now, live like you gona live forever.  On doit les paroles de la chanson Famous, qui résonnent encore aux oreilles de nombreux Hongrois, au groupe Barabás Lôrinc Electric. Cet ensemble de jazz emprunte à la musique électronique, au dub, au reggae et au hiphop (dans un style souvent appelé nu jazz) et associe les jeunes talents du jazz et de l’undergound sus la direction du trompétiste Lôrinc Barabás, âgé de 24 ans. Le JFB l’a rencontré lors du Festival Sziget.

 

 

JFB: J’ai entendu dire que tu avais également beaucoup de talent en dessin et en sport. Pourquoi as-tu finalement décidé de te consacrer à la trompette?

Lôrinc Barabás: Mon père est peintre, c’est pourquoi j’ai eu l’occasion de beaucoup dessiner, tout en m’initiant à la trompette à l’âge de 12 ans. Quand j’ai commencé à fréquenter des écoles de musique, il est devenu de plus en plus clair au fil des années que je devais faire des choix, en particulier renoncer au sport de haut niveau afin d’approfondir mon approche de la musique, longtemps resté éveillée la nuit seulement...

JFB: Tu es toutefois toujours très occupé par les trois formations, très diférentes, dont tu es membre: Irie Maffia, Random Szerda et ton propre groupe. Comment partages-tu ton temps?

L. B: Actuellement je ne joue que dans deux groupes, car je viens de quitter le groupe Irie Maffia cet été justement pour cette raison. Je n’avais plus de temps. J’ai décidé de faire moins de chose, mais plus sérieusement. Dans Irie Maffia, formé il y trois ans, soit six mois plus tôt que mon propre groupe, j'étais tout simplement le trompétiste, laissé un peu en arrière plan et qui devait jouer des mélodies concrètes. Je sens l’autre groupe, Random Szerda plus proche de moi car on improvise, on suit l’ambiance et notre humeur. Les rôles sont ainsi plus flexibles. C’est une thérapie pour ceux qui y particpe. Mais la formation la plus importante à mes yeux maintenant est certainement le Barabás Lôrinc Elektric où j'écris aussi les chansons. Le rôle d'un musicien dans un groupe est toujours un point sensible auquel il faut faire attention.

JFB: Dans ton groupe, vous passez du jazz au rap, c’est pourquoi il est aussi difficile de le définir. Tu n’as pas peur de mélanger des styles si différents? Et y-a-t-il des musiques que tu ne peux pas imaginer de jouer?

L.B: Non, aucune. Dans tous les styles de musique je découvre des éléments que je pourrai utiliser plus tard afin de composer mes chansons. D’avantage dans certains styles, moins dans d’autres. Par exemple aujourd’hui, au Sziget, j'ai assisté au concert du REM puis de Roissy Murphy. C’est pareil chez moi, j’écoute beaucoup de musiques différentes, du mainstream pop jusqu’à la musique classique.

JFB : Dans une interview, tu as dit que les sons répétitifs et monotones, comme par exemple le bruit du train qui s’entrechoque ont une importance particulière pour toi. Comment peux-tu les utiliser lors du processus de composition?

L.B: A la faculté de jazz on m’a enseigné que les meilleures composition sont souvent les plus complexes ,mais entretemps j’ai découvert que la simplicité peut marcher aussi bien, même mieux que les choses compliquées. Par exemple le saxophoniste Maceo Parker, qui joue avec son groupe dans la tente Jazz pendant que l'on fait cette interview, utilise les mêmes mélodies de basse tout au long, ainsi cette base définie le ton.

JFB : Quels d’autres éléments de la vie “recycles-tu” dans la musique?

L.B: Dans la musique j'essaie de synthétiser des idées ou des sentiments qui sont impossibles à formuler avec des mots… Quand je compose, j’essaie de créer des “arcs” ou plutôt des vagues qui influencent les sentiments du public d’une direction à l’autre. Ces arcs se nourissent de mes propres expériences, ici au Sziget ou ailleurs. Quand je m’assoie devant l’ordinateur ou le piano, toutes ces expériences reviennent, et j’archive ces mémoires sur mon ordinateur. Que le public comprenne ce que je voulais exprimer quand les chansons naissent de ces idées, c’est une autre question.

JFB: Famous a connu un succès vraiment particulier, presque unique dans la scène jazz. Est-ce que vous envisagez de le faire connaître à l’étranger, par exemple en France?

L.B: L’année dernière j’ai joué en France lors du tour promotionel du Festival Sziget, cependant pas avec mon groupe. On a eu beaucoup de retours positifs depuis que cette chanson a été classée n°1 au hit parade de la chaîne MR2 (deuxième chaîne de la Radio Hongroise) pendant deux semaines cette année, et que la chaîne télévisée MTV a programmé quotidiennement le clip vidéo. On souhaiterait désormais recommencer à travailler, après la saison des festivals, pour pouvoir sortir plusieurs CD et donner des concertsau-delà des pays voisins.

Propos recueillit par

Judit Zeisler

 

Barabás Lôrinc Electric

Existe depuis 2005

Membres:

Lôrinc Barabás – trompète

István Bata – guitare basse

Jávor Delov - tambour

Márton Élô (Dermot) – DJ, MPC

Júlia Fabián – chanson

Mátyás Premetz – intruments à clavier

Sena Dagadu (MC Sena) - rap

Discographie:

Ladal, 2007 (Edition d'auteur)

Prochain concert:

Szegedi Ifjúsági napok,

le 28 août 2008., 19h45

Szeged, Partfürdô

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