Silence modéré
Couvre-feu à Erzsébetváros
Semblablement à la mesure prise par le VIe arrontissement en 2009, le VIIe voisin vient d’adopter une mesure afin de limiter l’ouverture des lieux de divertissement. Sous la pression sociale – et probalement en pensant aux élections munucipales qui approchent – la mairie du VIIe a finalement adopté une version "allégée" du projet.
Depuis le 1er juillet, les deux tiers des habitants de cinq immeubles voisins peuvent s’unir pour demander auprès de la mairie de Erzsébetváros (le VIIe arrondissement de la capitale) la fermeture à minuit des magasins, bars, cafés et restaurants qu’ils jugent trop bruyants. Le 25 juin, lors de sa dernière session avant les vacances d’été, le conseil municipal a voté à une majorité de 18 voix contre 5 une mesure limitant l’ouverture de ces établissements. La mairie a déclaré qu’elle souhaitait défendre les intérêts des habitants en facilitant leurs démarches, puisqu’ils peuvent désormais porter plainte plus facilement contre ceux qui troublent leur quiétude.
Pourtant les députés souhaitaient rendre effectif un projet original beaucoup plus sévère. Selon la proposition originale du vice-maire socialiste, József Gergely, tous les magasins et espaces commerciaux aurait dû fermer leurs portes entre minuit et 6:00. Finalement, l’essentiel de cette version, à savoir la fermeture automatique à minuit, a été écarté du texte après que les restaurateurs locaux ont organisé une manifestation fin juin. Les restaurateurs ont souligné qu’environ 5000 personnes ont adhéré à leur groupe Facebook créé contre ce “couvre- feu”, tandis que la mairie n’a reçu que 300 plaintes en une année. La mairie a commenté l’extension rapide de ce groupe sur le site de réseautage social en soulignant que «ses adhérents devraient soutenir avec un même élan des formes de divertissement civilisé», c’est-à-dire sans uriner sur les murs, sans crier ni casser de verres dans la rue.
De plus, la Budapesti Kereskedelmi és Iparkamara (La Chambre de Commerce et d’Industrie de Budapest) a jugé la version originale de la réglementation anti-constitutionnelle car les clients pouvant continuer à s’amuser dans un autre arrondissement, elle limite la libre concurrence. Le conseiller en image de la capitale au sein de la mairie de Budapest, András Bojár-Iván, a également adressé une lettre de protestation cette proposition auprès de la mairie d’Erzsébetváros.
Malgré le compromis, l’association de restaurateurs de l’arrondissement, l’AZÉRT7, a tout de même signalé que la nouvelle mesure avait ébranlé leur confiance en la mairie. Par ailleurs cette organisation a mis en place un “Service Hiboux” depuis mai 2010 qui consiste en un réseau de gardiens de nuit accompagnés de traducteurs. L’association paie également pour le nettoyage de certaines rues fréquentées et vient par exemple de faire installer 8 poubelles publiques supplémentaires dans l’arrondissement.
L’année dernière, le conseil municipal de Terézváros (le VIe arrondissement de Budapest) avait décidé de réduire les horaires d'ouverture de certains magasins et lieux de divertissements. Dès le mois de septembre 2009, les établissements déclarés nuisibles, c'est-à-dire ceux qui avaient déjà connu un certain nombre de plaintes par le passé, aurait dû fermer leurs portes à 22:00. Finalement le conseil municipal a choisi de retirer cette mesure.
Judit Zeisler
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