Scandale au SZDSZ

Il est probable que des irrégularités aient eu lieu lors de l’élection du président de l’Alliance des Démocrates Libres (SZDSZ) au printemps dernier. La direction du parti a décidé de mener l’enquête.

Il y a quelques semaines, Hír TV, une chaîne télévisée proche de la droite, a présenté des documents laissant supposer que des fraudes ont eu lieu au cours de l’élection de l’actuel président du SZDSZ. Leur source, restée tout d’abord anonyme, a affirmé que certains délégués du comité de Borsod s’étaient absentés lors de l’élection et que d’autres personnes avaient voté en leur nom pour l’un des deux candidats, l’actuel président du parti, János Kóka, suivant ainsi les ordres d’Ildikó T. Asztalos, l’ex-présidente de l’assemblée du comité en question. L’implication d’Ildikó T. Asztalos dans l’affaire est énigmatique car il est notoire que tout au long de la campagne elle avait supporté le concurrent de Kóka, Gábor Fodor, actuel ministre de l’environnement.

Le SZDSZ et Ildikó T. Asztalos elle-même ont donc décidé de déposer une plainte contre Hír TV après la diffusion de cette émission. Les doutes concernant la véracité de ces informations ont vite été dissipés car on a appris que l’informateur de Hír TV n’était autre que Péter Köteles, entrepreneur à Miskolc et délégué du SZDSZ dans le comité de Borsod. Or, Köteles persiste dans ses déclarations qu’il n’a modifiées que sur un seul point : il n’est plus certain que les deux candidats aient été informés des manipulations en cours.

Pour attester de sa bonne foi, il a demandé à Ildikó T. Asztalos de livrer la liste des délégués au public – ce qui est malheureusement impossible car le parti affirme l’avoir détruite pour «protéger des données »...

Selon les affirmations de Köteles, ce sont les organisateurs de l’élection, ainsi que certains sympathisants, qui ont contribué à commettre les fraudes en question et qui ont voté au nom de quatre ou cinq députés absents. La manipulation, d’ailleurs fort simple, fut possible car personne n’a vérifié l’identité des personnes présentes lors de l’élection.

Des politiciens du SZDSZ rappellent que l’existence de fraudes, ainsi que leur divulgation laissent à penser qu’il y a de sérieuses rivalités au sein de l’organisation de Borsod. En revanche, ce qui paraît très probable, c’est que la majeure partie des délégués de Borsod aient voté pour Fodor. Toutefois, l’on ne peut pas s’en assurer puisque l’élection était anonyme.

Pour essayer d’éclaircir cette affaire compliquée et délicate, la direction du parti a décidé de confier une enquête à Csaba Jüttner, actuel président de l’assemblée du comité. Il devrait trouver les réponses aux questions dans un délai de 30 jours. Ce qui paraît plutôt problématique à cause de la disparition de la liste des délégués. Quoi qu’il en soit, Péter Gusztos, le chargé d’affaires du SZDSZ, a fermement annoncé que les fraudeurs seraient exclus du parti. Pourvu qu’on les trouve...

Après l’incident en question, Kóka a annoncé que si les informations de Köteles s’avèrent vraies, il convoquera l’assemblée du SZDSZ. Il a ajouté qu’il était prêt à se mesurer de nouveau à son rival, Gábor Fodor, si tel était l’intérêt de son parti. Intérêt que le président a toujours considéré comme étant au-dessus de tout : en effet, Kóka rappelle que la seule raison de sa démission du poste de ministre de l’économie était que son parti avait besoin de lui. Encore une fois, il a la ferme intention d’agir en faveur du SZDSZ.

Rappelons que, lors du premier tour de l’élection à la présidence du SZDSZ au printemps dernier, le résultat était invalide car chacun des deux candidats avait reçu 377 votes. Finalement, Kóka remporta la mise au deuxième tour en obtenant 380 votes contre 367.

Tímea Ocskai