Rhapsodie magyare en deux mouvements
Les manifestations du 15 mars
Cette année, le rassemblement du 15 mars, temps fort en Hongrie qui célèbre la lutte pour l’indépendance du pays en 1848, s’est déroulé sous le signe de la division : sur la place Kossuth, les sympathisants du gouvernement Fidesz se sont rassemblés, alors qu’à deux kilomètres de là, dans la rue Szabad Sajtó, les opposants au gouvernements manifestaient eux aussi.
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Mais la cocarde hongroise était bien attachée à la boutonnière des manifestants, et dans les deux camps. Sur les panneaux par contre, les messages divergeaient. color:#0D0D0D" xml:lang="FR">
Sur la place Kossuth... color:#0D0D0D" xml:lang="FR">
Selon les chiffres officiels, près de 250 000 personnes se seraient déplacées pour la manifestation organisée par Zsolt Bayer, journaliste du Magyar Hírlap, proche du Fidesz, et qui avait déjà organisé la grande marche du 21 janvier. Une délégation de 2000 partisans de la droite polonaise étaient aussi venus soutenir leurs amis hongrois, un soutien apprécié par le gouvernement en cette période de tension au niveau européen. Dans un discours aux «couleurs magyares», Orbán a su jouer de ses talents d’orateurs pour recevoir les applaudissements de la foule. Après avoir évoqué les héros hongrois, tels que Sándor Petőfi, le poète qui a appelé ses compatriotes à se soulever le 15 mars 1848, il s’est attaqué à l’Europe comparant la bureaucratie de l’UE à la tyrannie soviétique et se plaçant lui même dans la lignée des héros nationaux combattant pour la liberté du pays contre la domination étrangère. Pourtant, selon MTI, Orbán aurait envoyé le même jour un courrier au Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, lui assurant que la Hongrie prendra rapidement et efficacement les mesures nécessaires pour apaiser les tensions concernant sa politique intérieure.
Du côté de la rue Szabad Sajtó... 12.0pt;font-family:"Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">
Plus de 100 000 manifestants, selon les chiffres officiels, se sont rassemblés du Pont Erzsébet à Astoria. La manifestation «pour les libertés» était organisée par l’association Milla ou «Un million pour la liberté de la presse», mouvement désormais célèbre en Hongrie qui s’est créé via facebook. Les opposants ont visiblement eu du mal à réserver ce lieu car les principales places de la capitale avaient été retenues par le Fidesz. Différents orateurs sont intervenus sur le podium installé pour l’occasion sur le pont Erzsébet. Ils ont eux aussi parlé de libertés, mais pas les mêmes que celles d’Orbán ! Tous les mouvements civiques et politiques d’opposition étaient réunis : Un million pour la démocratie, le Haha (réseau d’étudiants contestataires), Szolidaritás (parti créé en 2011, qui ratisse large au sein de la société civile, pour une alternance à gauche), LMP («Lehet Más a Politika» ou «faire de la politique autrement», parti écologiste et humaniste), MSZP (parti socialiste), le 4K ! (coalition de gauche pour une 4ème République), les mouvements gay... 12.0pt;font-family:"Times New Roman","serif"" xml:lang="FR">
Ces rassemblements ce sont déroulés pacifiquement sur la place Kossuth, comme dans la rue Szabad Sajtó. Quelques échauffements «prévisibles» ont quand même eu lieu de la part de l’extrême droite : un petit groupe de militants d'extrême-droite proche du Mouvement des 64 Comtés (HVIM), renforcé par des manifestants du Jobbik, se sont rendus sur la place Szabadság et sont entrés dans le Bank Center pour remettre une pétition au responsable du FMI en Hongrie, vide forcément en ce jour férié ! Ces derniers sont donc repartis «bredouilles» mais en lançant quand même, pour marquer le coup, des pétards et des fumigènes dans le bâtiment. 12.0pt;font-family:"Times New Roman","serif";color:#151515" xml:lang="FR">
On peut se demander si ces manifestations qui animent ces derniers temps la capitale hongroise pourraient annoncer un nouveau Printemps des peuples ? color:#151515" xml:lang="FR">
Gwenaëlle Thomas color:#151515" xml:lang="FR">