Réforme et synergies
Dans le cadre d’une réforme plus générale, visant à optimiser le fonctionnement des services publics, les services de représentation économique à l’étranger ont été scindés en deux entités distinctes. Cette scission marque une nouvelle étape de la réorganisation du dispositif d’appui à l’internationalisation des entreprises françaises vers une plus grande spécialisation qui permettra de renforcer l’efficacité de chacun tout en préservant les synergies naturelles de ces services.
Marie-Cécile Tardieu-Smith, qui dirige le Service économique à Budapest et Bruno Roquier-Vicat, Directeur de la Mission économique-Ubifrance Hongrie, ont accepté de nous présenter cette réorganisation.
Le principe de cette réorganisation est simple, le Service économique assure les fonctions dites «régaliennes» comme la préparation et le suivi des négociations économiques de premier ordre avec les autorités hongroises ainsi que le monitoring de l’économie d’un point de vue macroéconomique, Ubifrance informe et soutient les entreprises désireuses d’être présentes à l’international. Depuis le 1er janvier, huit pays sont «passés dans le giron d’Ubifrance», souvent en avalisant une spécialisation qui existait déjà dans les faits. Depuis septembre, le mouvement s’est poursuivi avec d’autres pays. Comme le précisait Marie-Cécile Tardieu-Smith: «Pour le moment des pays essentiellement de l’environnement proche et des pays avec lesquels nos échanges sont relativement importants, ainsi que les grands pays, qui avaient deux sites ou plus, souvent déjà spécialisés, l’un dans la diplomatie économique et les autres dans l’appui aux entreprises».
Cette séparation n’implique pas un désintéressement du Service économique vis à vis des entreprises, ainsi «le suivi des grands contrats, le suivi des différends commerciaux qui pourraient se présenter ou des difficultés d’accès au marché, sont intégrés à la diplomatie économique car l’entreprise n’est alors pas seulement considérée dans sa démarche commerciale mais en tant qu’intérêt français».
Le but de la réforme entamée en 2008 est de placer Ubifrance au coeur du dispositif public d’aide à l’internationalisation des entreprises et en particulier des PME. Chaque service a son personnel, ses modalités de fonctionnement et son site Internet, l’accent est mis sur le renforcement des synergies avec tous les partenaires concernés pour éviter les doublons. Comme le souligne Bruno Roquier-Vicat: «L’idée est de gagner en efficacité dans les deux domaines et en particulier dans la prospection commerciale. Chacun a des domaines de compétence avec des transmissions d’informations de part et d’autre. L’objet de la réforme pour les équipes Ubifrance, une dizaine de personnes en Hongrie, est de pouvoir se concentrer sur le soutien des entreprises à l’exportation, en particulier au soutien des PME. Intéresser les entreprises au marché hongrois, les faire venir sur ce marché et faire en sorte qu’elles réussissent à établir un courant d’affaires ou à en développer un, s’il y en a déjà un qui existe».
En ce qui concerne la situation de l’économie hongroise pour l’année à venir, Marie-Cécile Tardieu-Smith estime que «2010 sera encore une année de récession, le FMI table sur O, 9 % dans ses dernières prévisions, mais on peut espérer que si l’activité régionale s’améliore et s’il y a une reprise sur les grands marchés, la Hongrie retrouvera un peu d’activité grâce à ses exportations qui ont toujours été le moteur de sa croissance».
Bien entendu, nombreux sont ceux qui l’affirment, la crise n’empêche pas de faire des affaires et les services d’Ubifrance ont ainsi sélectionné un certain nombre de secteurs et de projets porteurs qui pourraient présenter d’excellentes opportunités pour des entreprises françaises à la recherche de nouveaux marchés. Car comme le souligne Bruno Roquier-Vicat: «Dans un contexte économique difficile, où tous les indicateurs sont au rouge, il ne faut pas se laisser gagner par la morosité. Lorsque la reprise sera au rendez-vous, les meilleures places reviendront aux entreprises les mieux préparées».
Xavier Glangeaud
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