Réforme de la formation professionnelle

Réforme de la formation professionnelle

La réforme de l’éducation secondaire et supérieure suscite de vives polémiques. Comme toujours, éloges et critiques sont au rendez-vous. Mais qu’en est-il avec la formation professionnelle?

Au cours du mois de novembre 2010, le gouvernement a annoncé la mise en oeuvre en 2012 d’un système de formation professionnelle, basé sur le modèle allemand. Dans le nouveau système, la durée de formation s’étendra à 3 ans au lieu de 4 actuellement, avec pour objectif de rendre la formation plus pratique. Le contrôle sur les formations sera exercé par la Chambre de Commerce et d’Industrie Hongroise. László Parragh, président de la Chambre, a déclaré que le nombre des cours pratiques, à vocation professionnelle, s’élèverait de 1000 à 2000. De son côté, Tamás Bihall, vice-président de cette même institution, a affirmé au portail « Világgazdaság » que des changements étaient nécessaires dans la formation car les formations qualifiantes ne sont pas toujours considérées à leur juste valeur. « Ce n’est pas surprenant dans la mesure où il n’existe en Hongrie aucun programme d’orientation professionnelle qui pourrait convaincre les étudiants et leurs parents de la valeur ajoutée d’un métier » a-t-il souligné.

Le modèle allemand

«L’adoption du modèle allemand n’est autre qu’un retour en arrière puisque ce système existait déjà jusqu’en 1997» a fait remarquer au portail «Origo» Attila Toldi, proviseur du lycée professionnel Illéssy Sándor. Ce système prévoit des périodes d’apprentissage pour les étudiants dès l’âge de 15 ans. Si la première année de leur formation ils accomplissent des travaux dans l’atelier de l’école, au cours des deuxième et troisième années, ils peuvent travailler en entreprise. Afin de faciliter l’intégration des étudiants dans le monde du travail, le gouvernement a entamé des négociations avec des entreprises comme Audi et Mercedes. Sándor Czomba, Secrétaire d’Etat responsable de la politique de l’emploi a affirmé au portail «Origo» que «ces entreprises peuvent également aider à l’application du système allemand». «Un quart de la tranche d’âge de 15 à 18 ans suit aujourd’hui une formation d’ouvrier qualifié, cette proportion est la plus basse de l’Union européenne. Le but est d’atteindre le seuil de 40%» a-t-il conclu.

Le pour et le contre

L’objectif du gouvernement est de rapprocher la formation professionnelle et la sphère économique. Aujourd’hui, seulement 30% des étudiants peuvent ou veulent trouver un travail en relation avec leur formation. Cette réforme veut donc mettre en adéquation la formation et les besoins du marché du travail.

Le proviseur de l’école professionnelle Montenuovo Nándor, Györgyné Virág pense que raccourcir la durée de formation n’est pas la bonne solution. Comme elle l’a affirmé au portail « Eduline », les compétences des étudiants ne peuvent pas être exploitées par les entreprises de manière optimale car à l’âge de 15-16 ans, les étudiants ne possèdent pas encore des connaissances professionnelles solides. De plus, la réforme de la formation professionnelle posera également des problèmes relatifs à la composition du corps enseignant.

Des projets déjà en route

Pour la première fois en Hongrie, l’Université Szent István de Gödöllő, en coopération avec le Spa Hungary Holding Zrt., lance la formation de directeur des bains à la fin du mois de janvier, a annoncé Zoltán Bártfai, directeur responsable de la formation continue auprès de la Faculté d’ingénierie mécanique. «Quand le Spa Hungary Zrt. nous a signalé que ce secteur professionnel aurait besoin de spécialistes maîtrisant les connaissances indispensables à la gestion des bains, nous avons élaboré un programme de 3 semestres» a-t-il ajouté. Si cette coopération est l’une des premières, d’autres suivront probablement…

Máté Kovács

 

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