Q – comme question ?
Rencontre avec la comédienne Déborah Révy "Times New Roman","serif";mso-ansi-language:FR" xml:lang="FR">
Déborah Révy est arrivée à Budapest pour la première projection du film Q - le titre un peu provocateur. Ce film de Laurent Bouhnik pose des questions sur le désir, sur l’amour... . Dans le film Déborah Révy joue le premier rôle.
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JFB : Les premières séquences du film nous évoquent un peu l’ambiance des « Bijoux indiscrets », transposée à notre époque. On croirait qu’au 21ème siècle on n’a plus besoin de briser des tabous ? FR" xml:lang="FR">
D.R. : C’est juste, au départ on ne voit pas les visages, c’est une belle image de nues pendant que les femmes parlent entre elles et puis la caméra monte vers les visages. Le titre du film, c’est de la provocation – le Q de la question sur le désir, sur l’amour, sur la sexualité. Je pense qu’en France pour ma génération le vrai tabou est de montrer le sexe dans les sentiments. On a peur de dire ces mots, peut-être que l’on n’a pas envie de rentrer dans un schéma parental – qui n’a pas particulièrement bien marché. Souvent on a des parents divorcés ou avec des difficultés. Et on a peut-être besoin de plus de liberté parce que l’on a peur de tomber dans l’image du couple. Le film parle pour moi de cette peur d’affronter des sentiments et en même temps peut-être le besoin d’exprimer avec le sexe. Le personnage principal est une femme qui assume sa sexualité. On a tendance à diaboliser ce genre de femmes et à en faire une sorte de femme fatale ou destructive. Je pense que l’on est beaucoup plus androgyne que l’on ne le croit : les femmes aussi ont besoin d’expériences. Je pense aussi que c’est important de montrer que l’héroïne assume sa sexualité mais qu’en même temps elle a besoin d’amour, de tendresse et elle a envie d’être aimée. mso-ansi-language:FR" xml:lang="FR">
Le récit est situé au bord de l’océan, quelque part en Normandie – cela a forcément toute la dimension symbolique de l’inconscient, enfin tout ce que cela ramène... "Times New Roman","serif";mso-ansi-language:FR" xml:lang="FR">
JFB : Comment avez- vous commencé cette carrière, comment êtes-vous venue vers ce film ? mso-ansi-language:FR" xml:lang="FR">
D.R. : Ce n’est pas une école classique que j’ai faite : pour moi l’école est trop rigide, cela ne cadre pas, cela empêche de trouver sa singularité. L’école que j’ai trouvée était extraordinaire avec un prof – une sorte d’anarchiste - qui nous a poussé à développer notre singularité, à aller vers la liberté, à développer notre esprit critique. Pour moi ce fut un vrai maître pendant trois ans – on a travaillé des scènes de théâtre, il a ouvert nos esprits. mso-ansi-language:FR" xml:lang="FR">
En sortant de l’école j’ai fait du théâtre, puis j’ai changé et j’ai commencé à faire du cinéma. La porte s’est assez vite ouverte quand même vers ce qui est un peu érotique et très féminin. J’ai fait des courts-métrages et puis je suis tombée sur l’annonce du film sur l’Internet – mais j’ai dit non quand j’ai vu qu’il y avait du sexe dissimulé dans les scènes. Et puis l’annonce est revenue et là quelque chose me disait : il faut que tu rencontres ce réalisateur. Et après j’ai rencontré Laurent Bouhnik et je savais que c’était le destin. Cela m’intéresse, c’est au plus profond de moi, exprimer la complexité des sentiments : j’étais destinée au rôle d’Alice – mais au bout de cinq minutes Laurent m’a dit : tu es Cécile. Le film sortait en France en 2012 et c’est devenu un peu à la mode. Cela m’a un peu déstabilisée. Evidemment cela m’a aidé dans mon travail, et en même temps bloquée : après ce film j’avais des propositions un peu dans le même sens, pour des rôles érotiques. J’ai fait des courts-métrages puis une série télévisuelle pour Arte : Xanadu. Je réalise moi-même des films. J’ai fait trois projets depuis qui m’ont apportés quelque chose de nouveau. "Times New Roman","serif";mso-ansi-language:FR" xml:lang="FR">
Je constate que la France a quand même quelque chose de conservateur et après tout j’ai l’impression que mon rôle dans ce film a bloqué quelque chose – c’est un peu le destin de pas mal d’artistes. C’était un peu compliqué à la sortie du film, mais c’est en train de changer : je n’ai pas peur, maintenant tout va bien... "Times New Roman","serif";mso-ansi-language:FR" xml:lang="FR">
Éva Vámos "Times New Roman","serif";mso-ansi-language:FR" xml:lang="FR">
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